Avec un nom comme
Witching Hour, l’analogie avec
Venom est plus qu’évidente. Rien à voir avec leurs homonymes gothiques. En effet, formé en 2006 à Rehlingen, en Allemagne, autour de Jan Hirtz, Sascha Bastian, Marco Justinger et Simon Wender, le groupe fait dans le thrash black crado à l’instar de l’actuelle vague thrash sud américaine. Après une première démo courant 2007, le groupe signe sur Undercover Records et sort le très sulfureux
Rise of the Desecrated, galette qui fleure bon les influences des premiers groupes de thrash metal germaniques.
Les allemands ne font pas dans la demi mesure, dès
Rise of the Desecrated,
Witching Hour défonce l’auditeur à coups de grattes bien crunchy, sur des riffs âpres au possible. La qualité première de
Witching Hour étant de digérer toutes ses influences sans pour autant tomber dans un plagiat absurde. Délivrant des compos brutales mais présentant néanmoins des plans intéressants, où accélérations fulgurantes se substituent aux (très rares) mid tempos, allant même tâter quelques fois du blast-beat, les allemands nous gratifient d’un thrash obscur mais pas (complètement) obsolète, à l’image de la démoniaque
Blood In The Alleys et ses riffs blackisants d’une incroyable rudesse, soutenue par les graves d’outre tombe de Justinger.
D’ailleurs, le riffing représente indéniablement un attrait supplémentaire sur cette galette, naviguant entre Sodom,
Destruction et la folie incontrôlable d’un
Kreator époque
Endless Pain, nous renvoyant aux premières heures du thrash teuton. Ainsi le groupe bastonne quasi aveuglément tout au long de l'album, en témoignent
Burn The Witch et Pedophiliac aux rythmiques endiablées. Ralentissant cependant judicieusement à deux reprises sur Underworld Alliance, les allemands prennent le temps de souffler permettant à Simon Wender d'envoyer un double pédalage écrasant, laminant tout sur son passage, avant de rapidement repartir à l'attaque sur
Vlad The
Impaler, relativement alambiquée, alternant blast et mid tempo sur lequel viennent se greffer des leads lents et ténébreux.
Sur des rythmes effrénés, les sarrois nous lâchent ici un thrash metal aux relents blacks délicieux, sur une production complètement ruff, très rêche, réalisée par ailleurs dans les locaux de leurs compatriotes de
Witchburner. Malgré tout, la basse reste très présente et remplit honorablement son contrat permettant ainsi une assise rythmique redoutable. Il n’y a guère que
Cold Grave et ses passages limite viking qui dénotent de la méchante rage qui habite ce disque.
Ceci étant, malgré certains bons points, dont cette brutalité décapante, les allemands ne font au final que recycler une vieille recette du thrash outre-Rhin et manquent encore de technique, notamment les soli qui manquent tout de même de consistance. De plus la propension de Justinger de finir ses lignes de chants sur des aigües un peu légers aura tendance a en agacer plus d'un. Alors bien sûr, on pourra trouver l’approche de
Witching Hour un peu simpliste, voire minimaliste, assez peu technique, et ancrée dans une époque lointaine, mais leur thrash/black reste tout de même bigrement efficace, sans toutefois faire preuve d'une grande originalité.
Thanxx pour le papier.
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