Sous un ciel étoilé, aux teintes bleues nuits et à la lune pleine, surgissant de ces rougeoyantes flammes ardentes témoignant de la rudesse de l'affrontement qui a lieu en ce champ de bataille et tentant de résister à quelques funestes destinées promises par de vaillants piquiers, le cavalier barbare, perché sur son fidèle destrier, et casqué d'un heaume cornu, bondit une hache à la main. Accompagné d'une guerrière elle aussi en arme, tous deux surplombent la scène. Deux. Ils ne sont que deux face à une armée entière. Ils ne sont que deux et pourtant, ils chevauchent vers une gloire certaine. Vers une victoire triomphale. Vers une félicité promise. Nul doute n'est permis à ce sujet.
Arrivé là, le lecteur averti et sensé qui, n'en doutons pas, goûte avec une certaine délectation le travail de votre humble serviteur (on peut toujours rêver) se demande les raisons qui peuvent pousser quelqu'un d'aussi sensé et averti (on peut toujours encore rêver) à être aussi interminable concernant l'esquisse ornant ce nouvel opus des Canadiens d'
Iron Kingdom (une illustration que l'on doit, d'ailleurs, elle aussi, tout comme celle de l'excellent dernier album de
Rocka Rollas,
Pagan Ritual, à Alan Lathwell dont la filiation artistique avec un certain Frank Frazetta n'est plus à prouver). Pourquoi, en effet, consacrer autant de temps à ce qui, aussi beau soit-il, n'est, somme toute, que l'emballage de ce
Ride for Glory ? La réponse est, malheureusement, d'une simplicité consternante: le reste de cet opus, à savoir le contenu, n'a, in fine, que très peu d'intérêt.
Bien sûr une telle sévérité se doit d'être quelque peu développée et étayée. Reprenons donc du début.
Gates of Eternity, précédent opus du groupe, était une œuvre assez pathétique au propos Heavy
Metal très influencé par les Anglais d'Iron Maiden et recouvert d'un vernis épico-médiéval insipide. Un disque dans lequel, de surcroît, les chants pourtant moyens, mais inattaquables s'agissant de la justesse, de Chris Osterman étaient le seul élément susceptible de nous donner quelques infimes (et insistons sur "infimes") espoirs quant à une hypothétique embellie. Et bien
Ride for Glory est en le digne successeur puisqu'il s'inscrit parfaitement dans cette fadeur d'un propos sans génie, maintes fois ressassé et, au fond, vain. A ce stade de la chronique la tradition voudrait que je nomme quelques titres caractéristiques pour en défendre les points forts, ou pour en dénoncer les points faibles, mais l'exercice est proprement impossible tant chacun sont d'une insipide similarité. Il y aurait bien The Veileid Knight et ses atroces passages pseudo-orientaux mais le temps imparti à votre modeste obligé touchant à sa fin, et sa propension à ce que certains appellent "la malveillance" et à ce que d'autres, plus avisés et sensés, nomment "l'esprit critique" ayant atteint son seuil maximum, il serait plus sensé et avisé d'en rester là.
Au chapitre des progrès nous pourrons tout de même noter que le groupe a gagné un soupçon de personnalité s'éloignant quelques peu de ses influences britanniques les plus marquées. Dommage cependant qu'ils aient opté pour une expression Heavy
Metal aussi commune et convenue.
La pochette est magnifique. Le vocaliste chante juste. La musique est, relativement, bien produite. L'ensemble ne souffre pas de défauts majeurs concernant la technique (placements, solfège...). Mais c'est à peu près tout.
Tu restes respectueux et rien que pour ça, bravo.
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