Revenge as Redemption

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14/20
Nom du groupe Song Of Anhubis
Nom de l'album Revenge as Redemption
Type Album
Date de parution 12 Décembre 2016
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 End Point
Ecouter06:01
2.
 Dance of Decadence
Ecouter07:33
3.
 Fields of Chains
Ecouter05:32
4.
 Serotonin I
Ecouter01:31
5.
 Serotonin II
Ecouter06:55
6.
 New Messiah's
Ecouter05:02
7.
 Last Dawn
Ecouter02:40
8.
 Nympherim Emporio
Ecouter07:45
9.
 Incognitae Theory
Ecouter02:13
10.
 Arachnida Nest
Ecouter05:18

Durée totale : 50:30

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Song Of Anhubis



Chronique @ ericb4

20 Décembre 2019

Un enveloppant et troublant message musical en guise de rite initiatique...

En dépit d'un parcours semé d'embûches, et ce, depuis ses débuts, en 2012, le groupe espagnol a su se relever, et non sans panache. Aussi, le projet initialisé par la frontwoman Raquel Reych (dite Rei Reych) et le guitariste/bassiste et claviériste Polvareda Johnson a-t-il joui d'une issue favorable à son développement. En effet, le combo a dû essuyer une désaffection précoce de ses membres ainsi qu'une fermeture de son studio, état de fait qui a précipité l'abandon de la réalisation de son introductif EP et surtout généré une longue période de latence et de questionnements. Poussé par un inespéré et salvateur élan d'inspiration, ce n'est qu'en 2015 que le collectif ibérique refait surface. Suite à un remaniement de son line-up et un travail de longue haleine en studio, il faudra patienter près de deux années encore avant de voir sortir de terre son premier effort, le présent album studio dénommé « Revenge as Redemption ».

Aussi, effeuille-t-on un opus généreux de ses 50 minutes sur lesquelles se succèdent sereinement 10 pistes d'obédience rock'n'metal atmosphérique gothique à la fois vitaminées, éthérées, énigmatiques et troublantes, qui ne sont pas sans renvoyer tour à tour à Lacuna Coil, Autumn, The Gathering, Lacrimosa, Atargatis et Darkwell. Dotées de lignes mélodiques aux moult nuances et de séries d'accords pétries d'élégance, ces plages laissent également entrevoir le limpide et poignant filet de voix de la sirène, qui serait à la confluence entre Anneke Van Giersbergen et Marjan Welman (Autumn). Pour sa mise en valeur, la galette témoigne d'une production d'ensemble de fort bon aloi, à commencer par la qualité des enregistrements et un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation. Mais entrons sans plus attendre dans la danse, en quête de quelques frissons...

C'est sur une cadence mesurée que nous mène le plus souvent la troupe sud-européenne, marquant dès lors ses premiers points. Ainsi, l'accroche s'opérera sans jambage à l'instar de « End Point », grisant mid tempo aux orientalisantes sinuosités et aux riffs plombants, dans la lignée de The Gathering, avec un zeste d'Epica eu regard de son champ d'harmoniques. Livrant un enivrant refrain mis en habits de lumière par les suaves et infiltrantes modulations de la déesse, l'intrigant méfait libère également d'insoupçonnées variations rythmiques, nous octroyant ainsi un parcours des plus agréables, un brin chaotique. Plus complexe et pourtant doté d'une énergie contenue, l'énigmatique « Arachnida Nest » révèle, lui aussi, de sémillantes et inattendues montées en puissance de son dispositif instrumental.

Pour les férus d'instants propices à une profonde zénitude, ils y trouveront matière à caresser le pavillon, à défaut de l'encenser. Aussi, pourront-ils se tourner vers « Incognitae Theory » ou encore « Last Dawn », ballades a-rythmiques et atmosphériques dans le sillage de Lacrimosa, recelant toutes deux de fines nuances mélodiques et laissant entrevoir les fluides et enveloppantes patines de la maîtresse de cérémonie. On regrettera toutefois, dans un cas comme dans l'autre, une tenace répétibilité des séquences d'accords dispensées et des enchaînements intra-pistes peu loquaces sur deux pistes invariablement lascives et des plus reposantes.

Quand elle intensifie le rythme de ses frappes, la formation espagnole n'a guère tari d'arguments pour nous rallier à sa cause. Aussi, c'est d'un battement de cils que le refrain catchy de l'entraînant et ''lacunacoilesque'' « Fields of Chains » happera le pavillon du chaland. Une magnétique offrande enjolivée par les fluides volutes de la princesse jouant dans la cour des hits en puissance, que l'on ne quittera qu'à regret. D'autre part, dans la veine d'Autumn, l'avenant et aérien « New Messiah's » dissémine ses riffs crochetés adossés à une rythmique enfiévrée. Ainsi, nous plongeant dans une atmosphère résolument éthérée, ses couplets finement ciselés et d'une confondante fluidité alternent avec un refrain immersif à souhait.

Mais nos compères ont misé d'autres espoirs de l'emporter, et ce, sur d'amples plages gothico-progressives, avec de sémillantes séries de notes au programme. Ce qu'atteste « Dance of Decadence », dantesque et saisissante fresque au carrefour entre Autumn et Darkwell, déversant ses 7:33 minutes d'une traversée en eaux agitées cristallisées par l'incessant ressac de vagues synthétiques venant s'écraser sur la grève. Au cœur de ce champ de turbulences évolue un duo mixte en voix claires bien habité, les cristallines inflexions de la belle s'unissant aux graveleuses impulsions de son acolyte. Dans cette dynamique, passé le bref et pâle interlude instrumental « Serotonin I », on ne saurait longtemps contenir une émotion subreptice à la lumière de « Serotonin II » ; prégnant mid tempo progressif à mi-chemin entre The Gathering et Autumn, déversant ses riffs crépitants et livrant une graduelle et hypnotique densification du corps orchestral. Enfin, au fil de ses quelque 8 magnétiques minutes, « Nympherim Emporio » révèle un original et subtil dégradé de sa cadence percussive, l'enjoué propos se muant alors en une féline et troublante offrande.

A l'issue d'un parcours à la fois enjoué, tortueux et enivrant, on éprouvera l'irrépressible désir d'y revenir sitôt l'ultime mesure de la rondelle évaporée, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Témoignant d'un réel potentiel technique, de portées ragoûtantes et savamment échafaudées, et d'une palette étoffée quant à ses atmosphères, l'opus se pare, en prime, d'une ingénierie du son plutôt soignée et de prestations vocales difficiles à prendre en défaut, ou, pour le moins, en phase avec ce que l'on serait en droit d'attendre dans ce registre.

Cependant, afin de faire évoluer leur art, nos acolytes devront évacuer toute plage de remplissage, charger plus encore en émotions les moments intimistes et permettre à leur message musical de gagner encore en épaisseur artistique, à condition de s'affranchir plus nettement de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs. Mais pour un premier essai, le combo espagnol n'a guère démérité, proposant une œuvre certes peu novatrice, mais avenante et profonde, apte à interpeller l'aficionado du genre. La formation ibérique sera-t-elle en passe de transformer l'essai ? Affaire à suivre...

Note : 14,5/20

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