Six longues années se sont écoulées depuis le bon premier album des brutal deathsters allemands de
Despondency, seul un split avec Devoured et
Infested ainsi que l’EP
Supreme Misanthropic Brutality de 2007 viennent maigrement enrichir leur discographie. Ce mini CD précédent marquait la fin de la collaboration du groupe avec
Revenge Productions, en effet
Revelation IV (Rise of the
Nemesis)(2009) sort sous l’égide de
Brutal Bands, jeune label américain qui monte et portant bien son nom (
Abysmal Torment,
Human Mincer,
Devourment,…)
Pour ce deuxième album, les hommes du batteur Dirk Janssen ont de nouveau réalisé les prises de son au Soundlodge Studio, et décidé de refaire confiance à Joerg Uken pour le mix et le mastering, le résultat est d’ailleurs plus que convaincant (bah normal : Bosh du travail de pro…), préservant l’énergie de la musique tout en laissant une certaine clarté et une différenciation marquée des instruments, élément salvateur dans ce genre de style…
Il est en effet inutile de préciser que
Despondency évolue toujours dans un Death au registre très brutal,
Existence of Dismay constituant une redoutable mise en action du disque, bien qu’après le départ de Seffen Ilm, Mike Ernst assure seul à la 6 cordes (peut-être 7 vu l’accordage très grave), on retrouve ce mur de guitare soutenu par le jeu de batterie athlétique de Dirk Jansen, ne lâchant sa double pédale que pour balancer des blast-beat redoutables.
Si à première vue le style n’a pas beaucoup évolué par rapport à
God on Acid, une écoute attentive permet de se rendre compte d’une hausse sensible du niveau technique, notamment sur Victimize Their
Idols alternant guitares groovy, cassures, et riffs d’une complexité honorable. Le combo a aussi gagné en efficacité et compose désormais de façon plus intelligente :
God on Acid fonctionnait un peu sur le mode AK 47 en rafale illimitée, alors que
Revelation IV est plutôt une énorme mitrailleuse lourde 12,7 délivrant ses munitions avec précision et parcimonie, à l’image de la chanson titre jouant parfaitement sur la lourdeur avant de coller l’auditeur au siège par une accélération digne d’un
Mirage 2000.
Attention,
Despondency sait aussi utiliser le mode tapis de bombe lorsque c’est nécessaire (Steps to
Supremacy), montrant ainsi un potentiel de destruction complet. On rajoutera que le growleur Konstantin Lürhing a ici davantage varié son registre, si son timbre est toujours aussi gras et profond, les syllabes sont davantage articulées, renforçant l’impact de son chant à mon sens.
Une bonne reprise de
Pyrexia,
Sermon of
Mockery prouve si besoin il en était encore, l’attachement des teutons à la scène US. La musique de
Despondency n’est d’ailleurs pas si éloignée d’un
Suffocation sous EPO… The Source of Inhumanity final propose un dernier étalage de violence barbare façon
Unmerciful /
Disgorge et voici un album de Death brutal joliment ficelé.
Dans le créneau pourtant très occupé du Death ultra brutal,
Despondency réussit à sortir un bon disque avec
Revelation IV, mais entrera sans doute en compétition avec le prochain
Devourment, le nouveau
Abysmal Torment ou les sorties Deathgasm à la
Bloodsoaked. Difficile parfois de faire le tri et de s'y retrouver...
Cependant avec sa pochette de George Prasinis à la fois sanglante et « evil »,
Despondency accrochera au mieux l’œil des Deathsters de tous poils, un outsider intéressant pour cette année 2009, même si avec les sorties attendues de
Nile,
Morbid Angel et
Suffocation, ce
Revelation IV pourrait au final rester anecdotique.
BG
Mais je ne dit pas que l'album est pompée, mais plutôt qu'il a du mal à se démarquer de leurs influences ainsi que de la scène brutal mondial.
Mais il est vrai que ce disque est plutôt conforme à la scène brutal actuelle, avec tout de même un côté technique qui lu donne un léger avantage à mon sens.
C'est la première fois en 240 chroniques mais j'ai du me rendre à l'évidence que ma chronique a été écrite beaucoup trop à chaud, j'ai donc du me résoudre à modifier quelque peu ma rédaction et ma note, pour finalement me rapprocher de l'avis de Fabien et Carrion.
Cela dit ça ne change pas vraiment la description de l'album, juste la perception que j'en ai.
Fabien.
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