Le royaume d'Arès. Appellation légèrement pompeuse pour une chose aussi triviale finalement qu'un groupe de musiciens, n'est ce pas... Arès, le dieu de la guerre des grecs, doit se retourner dans sa tombe (!). Mais cela a au moins l'avantage de vous situer une attitude.
Ares Kingdom est là pour vous en mettre plein la gueule, mais à sa façon, qui n'est pas celle de la déferlante brutal death/grindcore/etc, etc, etc ambiante.
Car voila un cas qui intéressera tous les archéologues et autres historiens du metal.
Ares Kingdom s'est mis en tête de vous faire revivre les premiers temps du DM, au temps où celui ci portait encore les étiquettes artisanales de "dark thrash metal", ou de "black thrash", comme le proclamaient les groupes sur les flyers des démos. C'était l'époque ou le thrash métal mutait vers des formes plus sombres de brutalité, je vous citerai dans le désordre "persecution mania" de Sodom, "
Morbid tales" de celtic frost, ou encore "The merciless onslaught" de
Agressor. Et je sais que les dits archéologues ne manqueront pas de sauter au plafond parce que "t'as oublié Hellammer", "et
Seven churches ?" ou autre, en tout cas dans cette période bien particulière des premiers temps du Dm, où celui-ci cherchait encore le son qui lui convienne, on peut dire que la scène (ultra)underground regorgeait de groupes explorant dans cette direction.
Ares Kingdom se place donc dans cette période, et nous offre un instantané du DM de l'époque ; la voix hargneuse de Alex blume, nappée de la petite touche de réverb nécessaire ; les guitares, souvent doublées, ont un son bien cradoc qui n'empêche pas les envolées épiques ; la batterie typiquement thrash ne recèle aucune trace de blasts et autres usages inconsidérés de la double grosse caisse, la caisse claire sonnant même un peu creux par moments. Il faut dire que les sieurs Mike miller et Chuck keller formèrent en 1987 une gloire de l'early Dm underground, Order from chaos, dans laquelle on retrouve Pete Helkamp de
Angelcorpse. Autant dire que ces gars là ont derrière eux ce que l'on peut appeler une certaine "légitimité underground" pour pratiquer ce genre de musique.
Bon, et justement, si on parlait de la musique ?
Et bien franchement, c'est du trés haut niveau. Tout ça sonne trés juste, de trés belles guitares, avec un son bien cru comme j'aime, chaque morceau recélant juste ce qu'il faut comme mélodies et comme riffs pour écrire un album de Slipknot. Le tout parsemé de solos taillés à la hache façon
Slayer, ou plus épiques comme sur le magnifique "Ironclad" qui clôt cette galette. Tout l'art consiste en ce mélange de cradeur underground et de mélodies qui transpire, c'est le cas de le dire, tout au long des morceaux, et qui au final n'est pas sans rappeler l'ambiance d'un certain "kill'em all". Même la basse est magnifiquement mise en valeur, écoutez l'instrumental "None escape" par exemple, qui est une mine de riffs de metal old school, toutes ces guitares sont un régal autant pour le vieux fan de heavy metal comme pour le fan de Dm de base.
Voila donc qui vous ravira, que vous soyez fans de brutalité crue et bestiale ou amateur de mélodies faites à la main. Ou des deux. Du bon travail d'artisan, que je vous dis, et en plus ce skeud est à 9.90$ sur leur site, c'est à dire à moins de 7 Euros. Là vous n'avez vraiment plus aucune excuse.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire