Pest est un groupe de Raw Black suédois, et l'un des groupes extrêmes les plus reconnus en Suède, caractérisé par une musique ultra brutale et sans concessions. Néanmoins, malgré une différence de popularité, ce dernier ne fait toutefois pas d'ombre à d'autres groupes tels que
Dark Funeral,
Marduk, ou encore
Setherial, dont la notoriété est bien plus conséquente. La raison est simple : à ma connaissance,
Pest ne livre pas de live, contrairement aux autres formations sus-citées, ce qui joue énormément pour l'audience d'un groupe, pour propager sa musique plus amplement ; que ce soit, comme dit, par le biais de concerts, mais aussi par sa médiatisation. Donc, en somme,
Pest est un groupe purement Underground. Ne recherchant pas non plus à récolter les honneurs, il livre un Black beaucoup plus personnel, déversant sa haine et son mépris à travers un Black bien plus noir et malsain.
Depuis leurs débuts, le line-up n'est composé que de deux membres :
Necro et
Equimanthorn. Un duo de fanatiques dévoués à l'art noir, livrant à chaque album un Black haineux et ultra violent, mais pourvu d'une aura noire, caractérisée par une atmosphère grouillante et nauséabonde à faire frémir les morts. Du moins, c'est ce qu'on peut appeler un line-up soudé et solide, à l'effigie d'autres groupes, tels que
Darkthrone,
Satyricon,
Krypt, ou encore
Haemoth, étant d'autres formations sous la forme d'un duo.
J'avais découvert
Pest avec cet album, que je me suis procuré dès sa sortie, lorsque j'ai lu un avis, qui recommandait cet album, plus précisément pour les fans d'"Under a
Funeral Moon" de
Darkthrone. Ce dernier étant l'un de mes albums fétiches, l'achat fut donc immédiat, et la surprise fut du plus bel effet : du Black haineux, noir, malsain, pullulant de crasse, et suintant l'odeur pestilentielle de cadavres ; ceux-ci, laissés à l'abandon, pendant des milliers d'années. Donc, en somme, que du bonheur, que d'inhaler le doux parfum des dépouilles, suintant bon la moisissure, puant la mort à des kilomètres à la ronde...
Sur cet album, la noirceur qui s'en dégage est toutefois moins palpable que sur les opus précédents, comme sur le full-length "
Desecration" ou encore l'EP "Daudaerd", qui s'avèrent bien plus noirs, certes, et pourvus d'une atmosphère bien plus oppressante. Cependant, je dois dire que sur "Rest in
Morbid Darkness", le dégoût et l'animosité procréés par les vocaux hargneux de
Necro sont bien plus intenses, vociférant ses textes comme un damné, comme si on l'écorchait vif, ce dernier, consumé et purifié par les flammes... En effet, même si cet opus s'avère moins délétère, caractérisé par une atmosphère moins terne que les précédents, il va sans dire que le combo n'a pas perdu la main en ce qui consiste à répandre la peste sur le monde, caractérisé par un Black ultra crade et dépouillé.
Vous constaterez aussi que le logo a été légèrement modifié, avec l'ajout d'une toile d'araignée et des ailes de chauves-souris. En outre, certains pourraient confondre ce groupe avec d'autres formations de Black du même nom, comme le groupe finlandais, ou allemand, mais ne vous méprenez pas : il s'agit bien du groupe suédois. D'ailleurs, c'est
Necro lui-même qui s'est chargé du nouveau design pour le logo, que je trouve, pour ma part, même plus réussi que le précédent, et qui sied parfaitement à l'évolution du groupe. Ce dernier est orienté vers un Black encore plus irrespirable et morbide qu'auparavant, où l'atmosphère qui en émane s'avère plus chaotique et apocalyptique. En parlant d'apocalypse, c'est la thématique même de l'album : tout brûler et répandre le chaos, tout consumer et réduire à néant, par le feu, et par les flammes...
Je vous parlais justement d'apocalypse... Et bien celle-ci se fera omniprésente durant l'intégralité du disque. A commencer par le premier morceau, "
Possessed by the
Beast", où le passage en Enfer est immédiat, où Mr.
Necro déblatère littéralement ses textes, tel un forcené ; accompagné à la fois par les guitares aux riffs glaciaux qui font froid dans le dos et par une batterie aux martèlements secs et appuyés, tel un hachoir servant à découper la viande, de façon nette et précise. Une descente aux Enfers tout le long du disque avec des paroles et des titres qui sont on ne peut plus blasphématoires (
Bestial Crucifixion,
Vomit Up the
Blood of Jesus), sans compter ces riffs apocalyptiques, annihilant toute forme de vie sur leur passage ; plus particulièrement sur "Final
Strike of
Doom" où la fin semble plus proche que jamais, délaissant toute forme de vie et d'espoir, où le chaos est le seul mot d'ordre.
En définitive, voilà donc un superbe album, dédié spécifiquement au chaos et à la dévastation. Un bon séjour en Enfer durant 50 bonnes minutes, suintant bon la mort et entraînant l'auditeur dans une profonde déchéance psychologique. Ce dernier sera sûrement content, à la fin du disque, de reprendre le cours de sa vie, et de quitter ce royaume de flammes pestilentiel et morbide, pour essayer de profiter un minimum de sa futile existence, après une descente imminente aux Enfers...
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