Resilience

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16/20
Nom du groupe Trophallaxy
Nom de l'album Resilience
Type Album
Date de parution Mars 2013
Labels Brennus Music
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1. Ever Since 01:21
2. Living Dead, Dying Alive 04:38
3. Scar Me to Death 06:03
4. Devil's Score 04:52
5. Nothing 04:57
6. Ode to Seasons 05:20
7. The Condemnation 04:47
8. Hellvetia 03:38
9. Resurrection 05:42
10. Apologize for a Silence 05:08
11. Deathless Time 04:59
12. For the End 04:43
Total playing time 56:08

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Trophallaxy


Chronique @ ericb4

06 Septembre 2015

Une offrande vitaminée qui ne manque pas d'atouts mais à valoriser encore pour un ravissement optimal des sens...

Pas moins de quatre années ont été requises par le combo de Power Symphonique Gothique suisse pour revenir armé d'un second album full length suite à un « DawnFall » de fort bon aloi. Sur un ruban auditif frétillant de cinquante-six minutes, douze morceaux se déploient cette fois, dont un instrumental et des pistes vocalisées d'une durée à peu près égale. Dès lors, le groupe a opté pour une incandescente rythmique accolée à d'émoustillantes variations, une ambiance gothique aussi enjouée que tourmentée, avec l'introduction de growls dans la plupart des lignes de chant. On se situe toujours dans l'esprit d'Ancient Bards sur la partie technique de l'instrumentation, tout en commençant à flirter avec une densification de l'espace sonore et des joutes oratoires à l'image d'Epica, toutes proportions gardées. Est-ce à dire que les qualités artistiques et techniques éprouvées du collectif helvète se rapprocheraient de celles des cadors du genre, à l'instar de Nightwish, Xandria, Epica, Within Temptation ou Leaves' Eyes ?

Pour mémoire, le quintet issu de Lausanne inclut la mezzo-soprano et violoncelliste Joëlle « Jo » Graz, le claviériste Jonathan Pellet, le batteur Théophile Schupbach, le guitariste Yannick Rey et le bassiste Valentin Magnenat. De cette cohésion groupale en émanent des compositions minutieusement élaborées, aux portées subtiles, parfois complexes mais relativement accessibles, suivant des lignes mélodiques agréables, pour ne pas dire magnétiques pour certaines d'entre elles. Les textes également ont fait l'objet d'une attention particulière, nous plaçant dans une atmosphère gothique mystérieuse, parfois ébouriffante. La logistique s'est aussi révélée de bonne facture, notamment pour la partie dédiée à l'enregistrement et aux enchaînements intra pistes. Cette architecture est l'oeuvre de Vladimir Cochet (Mirrorthrone, Promethee, entre autres) aux Conatus Studios, à Montreux (Suisse). Cependant, quelques finitions manquent toujours à l'appel, même si les arrangements ne sont pas à prendre en défaut. Un bémol aussi pour le mixage, les voix apparaissant par moments sous-mixées par rapport à l'instrumentation. Toutefois, le propos musical se suit d'une traite, sans que ces petites irrégularités de production soient une réelle entrave à notre plaisir auditif.

Cette fois, il n'y a ni ballades, ni fresques, mais une enfilade de titres power symphonique bien trempé, avec de belles pièces au programme.
Ainsi, difficile de passer outre « Nothing », pièce d'orfèvre de l'opus. Un violoncelle nuancé, un fringant synthé, un tapping ardent, un riffing profond et une rythmique entraînante nous accueillent sur ce titre aux couplets bien ciselés et aux refrains dessinés avec finesse. Les envolées semi-lyriques de la belle, non sans rappeler Zuberoa Aznarez (Diabulus In Musica), font mouche. Et ce, sur un tracé mélodique incitatif à l'adhésion. La présence de growls en arrière-plan ne gênent nullement le plaisir de recevoir les gammes truculentes d'un morceau taillé pour les charts. En outre, un vivifiant solo de guitare s'invite à la danse parallèlement à un fin toucher de l'archet embrassant avec grâce les cordes de l'envoûtant violoncelle. Ou l'art de savoir jouer des contrastes. Carton plein sur ce titre, donc. Dans cette mouvance, on observera aussi le poignant et imposant « Scar Me to Death ». De beaux arpèges au piano nous installent confortablement, ouvrant alors le rideau sur un morceau diablement véloce, rythmiquement puissant et surmonté de riffs acérés. En outre, la sirène prend l'ascendant sur les couplets au moment où un vivifiant tapping s'insinue dans l'espace sonore. De leur côté, les refrains s'avèrent agréables, Joëlle parvenant à les mettre en relief de bien belle façon. On ne manquera pas un pont dualisant un sensible piano et un romantique violoncelle, corroborés à une guitare acoustique délicate. Et cela, avant que la lead guitare ne prenne le relai, que la batterie ne se fasse plus percutante que jamais et que ne se love à merveille le serpent synthétique dans cette pléthorique peinture musicale. On appréciera la précision du picking sur le solo de guitare et la vrombissante reprise sur le refrain, la sirène élevant alors son timbre d'un demi-octave pour finir crescendo. Réalisation terriblement efficace tout le long. On appréciera aussi « Resurrection », et à plus d'un titre! Un innocent xylophone nous installe sur une piste soudain devenue rythmiquement frondeuse et judicieusement assistée de riffs crochus. Se déversent alors avec bonheur de somptueux couplets sous l'égide des claires patines oratoires de la belle, sans compter les refrains, immersifs à souhait. Ensemble original dans le déploiement de ses effets, avec un petit côté hors du temps plutôt réjouissant. Pour sa part, un frétillant solo de guitare s'allie par effets de contraste à des notes satinées au violoncelle. Exercice mélodique réussi de main de maître. La conclusion, quant à elle, ne manquera pas de nous retenir. Ainsi l'outro de l'opus, « For the End », ne rate pas son effet. Riffs crayeux, tapping ravageur et dynamique rythmique sont au programme, avec quelques ravissantes variations, pour mieux laisser la belle convoler sur les couplets, comme elle sait si bien le faire. Un pont à la guitare des plus vibrants retiendra l'attention de par les superbes rampes qui se déversent dans nos pavillons alanguis. Une reprise sur le refrain nous fouette littéralement, la sirène distillant dès lors ses vibes avec emphase. Au piano de conclure, en délicatesse.

Bien qu'un poil en retrait par rapport aux morceaux sus-cités, d'autres moments ont pu capter l'attention de votre humble serviteur. Ainsi, on ne restera pas inerte bien longtemps sur « Ode to Seasons ». Sur un tempo rapide et animé de riffs revigorants, des nappes synthétiques doublées d'un piano enjoué nous accueillent avec les honneurs. Et ce, avant que le démoniaque duo vocal ne prenne possession de la scène sur les couplets. A la belle de nous envoûter sur les refrains, aux jolies nuances de tonalités. Aussi, une structure instrumentale aux enchevêtrements complexes délivre pléthore de figures de style, dont quelques prouesses au synthé et à la lead guitare, sans oublier l'indéfectible et ravissante présence du violoncelle. Un break opportun au piano se fait prestement submerger par une mordante et infiltrante reprise sur le refrain, l'acte se clôturant crescendo. Par ailleurs, d'intéressantes modulations sur les gammes parcourent « Hellvetia ». Une lead guitare à l'expert toucher nous invite ici à monter à bord d'une machine rythmique syncopée d'inspiration power. De fines nuances de tonalités se perçoivent sur les couplets habilement mis en lumière par les délicates impulsions de la jeune interprète. Les refrains ne sont pas en reste non plus dans cet océan mélodique plutôt serein. Et que dire du solo de guitare ? Tout simplement éblouissant.

Une place non négligeable a été laissée aux instrumentaux pour nous inviter à une magnifique tribulation des sens. Sur le fugace « Ever Since », un environnement synthétique feutré et une rythmique en éveil nous attirent tout de go. En outre, cet instrumental est doté d'un beau solo de guitare et d'un tapping poignant. Simplement, on regrettera la brièveté de l'instant lévitant. Plus consistant et brillamment restitué, « Deathless Time » est un ravissement de tous les instants pour l'auditeur. En outre, de riches variations rythmiques s'observent sur un titre où le violoncelle ne manque pas de nous caresser le tympan et de bien belle manière. Un inaltérable tapping ne desserre que rarement son étreinte dans ce climat rasséréné par une ligne mélodique chavirante. On ne manquera pas le sensuel piano, déployant ses arpèges à merveille dans cet environnement percussif et progressif en finalité. Chapeau bas.

D'autres instants, sans être de mauvaise facture, loin s'en faut, n'ont malheureusement pas toujours permis une sereine immersion, ne serait-ce que par un tracé mélodique parfois engloutissant, voire déconcertant. Ainsi « Devil's Score », sans être pris en défaut techniquement, n'inscrit pas ses arpèges dans un tracé harmonique de manière sécurisante. Des growls prennent rapidement possession des lieux parallèlement aux sinuosités vocales de la déesse sur un titre power pur jus, où claquent les fûts et grondent les riffs. On regrettera alors un cheminement mélodique un peu terne dans cette ambiance gothique glaciale, même si l'on n'esquivera ni le solo de guitare, ni les chatoyantes ondulations du violoncelle. Pour « Living Dead, Dying Alive », techniquement complexe, le tracé mélodique s'avère également difficile à suivre. Un violoncelle enjoué et un tapping martelant nous aspirent pourtant sur ce mid rempo musclé à la patte gothique et aux riffs écorchés. Mais, des couplets un poil lunaires s'échappent malgré les impulsions de la céleste empreinte vocale de la belle, suivie d'une présence growleuse inquiétante. Précisons que le sous-mixage de la ligne de chant féminine l'étouffe quelque peu au beau milieu de cette forêt instrumentale en liesse. Un sémillant solo de guitare se fait néanmoins ouïr sur ce morceau pêchu à souhait. Quant à « The Condemnation », une lead guitare libertine s'accouple à un violoncelle fou sur ce titre power puissamment épicé en riffs échevelés et doté d'une dense rythmique. La bête appelle de ses vœux la belle pour s'unir avec elle sur la majeure partie du virulent instant percussif. Toutefois, le cheminement harmonique sans être imprécis, demeure par moments déconcertant, noyant nos âmes dans un tourbillon de notes obscures. Enfin, une délicieuse introduction synthétique et violoneuse nous est réservée sur « Apologize for a Silence ». Nous sommes alors conduits vers un inattendu univers guitaristique tourmenté. Et ce, avant que ne se cale le premier couplet, plutôt vaporeux sans être bourbeux, la déesse parvenant difficilement à faire ressortir ses inflexions au demeurant bien travaillées. Le tapping, de son côté, se fait assassin pour ne plus nous lâcher jusqu'au bout, mais la sauce a du mal à prendre. De plus, une brutale césure en fin de piste clôt le chapitre, dommage.

Suite à un encourageant « DawnFall », il s'avérait difficile de renouveler l'exploit. Néanmoins, le projet y a gagné en maturité sur le plan technique et la galette recèle de nombreux passages aptes à éveiller en nous d'authentiques plaisirs. Il en ressort un album plutôt agréable, bien abouti, témoignant effectivement de quatre années de labeur. Toutefois, quelques petites faiblesses quant aux finitions et aux effets de compression des parties vocales n'ont pu être évitées et certains passages auraient gagné à céder du terrain sur le plan technique pour laisser la magie opérer davantage sous le joug de lignes mélodiques plus ajustées. Moins efficace sur cet axe-là que son prédécesseur, cet opus ne se révèle pas moins performant sur le plan harmonique et quant aux effets de contrastes instrumentaux et vocaux. La présence de growls, sans être inopportune, ajoute même un supplément de densification de l'espace oratoire, plutôt bienvenu sur certaines pistes.

En fait, cette npuvelle offrande a évolué dans un sens qui ravira les amateurs de power symphonique en acier trempé. Elle attirera aussi probablement les fans de metal symphonique, gothique à chant féminin, et bien sûr, les aficionados du groupe. On a là un album qui doit se laisser le temps de la dégustation avant une adhésion franche et massive, s'avérant moins aisément accessible que son aîné. Cela dit, on se laissera, au final, sustenter par tant d'emphase instrumentale. De plus, à bien des égards, la séduction opère également à l'aune des impulsions semi-lyriques de la déesse. Néanmoins, il s'avère encore délicat d'inquiéter les formations majeures, mais on y œuvre ardemment ! Faisons confiance au redoutable potentiel de ce combo pour trouver désormais à la fois les clés pour les bousculer davantage, et le chemin tant espéré, et mérité, du succès. Arguons que l'essai sera transformé au prochain méfait !...

3 Commentaires

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frozenheart - 06 Septembre 2015: Merci Eric, pour cette chronique de cette seconde galette de ses petits suisses !
Suite à l'extrait proposer avec ta chronique de l'album " DawnFall " je suis allé écouté ce Resilience et J'ai pu constater que le groupe reprenait les mêmes clichés que son prédécesseur et je te rejoins sur plusieurs points, comme comme l'aspect technique et les références que tu cites " Nightwish,Epica etc.
Par contre, il y a encore du travail au niveau de la prod ou le mix des voix se trouve en retrait par rapport aux instruments .
Sinon, je vais aller jeter un œil s'il y a une fiche de son nouveau nom.
Sonadenn - 06 Septembre 2015: Merci Eric! Je viens d'écouter ce deuxième album et même s'il renferme de nombreuses qualités, il m'a beaucoup moins charmée que son prédécesseur. Par son manque de fraîcheur peut être mais aussi par un aspect un peu trop"expérimental", et une double pédale fatigante sur la longueur.
ericb4 - 06 Septembre 2015: Merci à vous. En effet, on reprend les mêmes recettes et on recommence, mais en les réadaptant à cette nouvelle mouture. Peut-être que la présence de growls sature l'espace sonore par moments, notamment sur quelques refrains. Mais, à la longue, on peut se résoudre à les intégrer.

Cela dit, sur le fond, cet album est résolument plus corrosif, plus complexe, parfois moins mélodieux que le prédécesseur, ce qui peut lui faire perdre un peu de saveur. Mais cette offrande de nos acolytes reste néanmoins de bonne facture. A écouter plusieurs fois, avant que la magie puisse opérer.

Sinon, leur nouveau projet Dysrider est déjà sur le site et récemment chroniqué par...votre humble serviteur ;)
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