DawnFall

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17/20
Nom du groupe Trophallaxy
Nom de l'album DawnFall
Type Album
Date de parution 07 Décembre 2009
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1. Beautiful Autumn Day 05:33
2. Dawn 04:23
3. Lost on a Dying World 05:44
4. Dreamcatcher 04:38
5. Listening to the Rain 04:48
6. Light the Sun 06:19
7. Unfairytale 04:43
8. The Haven 06:41
9. Rock the World 04:20
10. Ice Landscape 09:54
Total playing time 57:03

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Trophallaxy


Chronique @ ericb4

03 Septembre 2015

Le combo suisse signe là une production susceptible de lui assurer l'entrée dans la cour des grands...

Formé en 2007 et ayant déjà à son actif une démo, « Unfairytale » (2008), le jeune quintet de Power Symphonique Gothique suisse nous octroie cette fois un premier album full length semblant tenir toutes ses promesses. Pas moins de dix pistes se succèdent désormais sur un ruban auditif de plus de cinquante-sept minutes, aussi émoustillantes que délicieusement fougueuses, non sans rappeler Ancient Bards sur le plan instrumental. A l'heure où les cadors européens du Metal Symphonique à chant féminin à l'instar de Xandria, Within Temptation, Nightwish, Epica ou Amberian Dawn, font rayonner leurs gammes et leurs arpèges, il s'avère difficile pour les nouvelles formations de faire ouïr leurs notes sur cette scène metal-là. Pourtant, les armes techniques et mélodiques du valeureux combo venu de Lausanne ne manquent pas à l'appel, sans parler des qualités vocales de la mezzo-soprano, et violoncelliste, Joëlle « Jo » Graz, non sans renvoyer au filet de voix de Zuberoa Aznarez (Diabulus In Musica).

Le combo, mené par Joëlle mais aussi par Jonathan Pellet, claviériste émérite, témoigne de compositions bien habitées, complexes mais non inutilement technicistes, assurant une parfaite symbiose entre les parties vocales et instrumentales, parsemant une onde vibratoire délicate à esquiver. Elles se révèlent aussi souvent judicieusement mélodieuses, prégnantes mais sans mièvrerie, rythmiquement intenses tout en offrant quelques oasis de détente. Bref, un équilibre général qui a pour corollaire des paroles aux textes bien pensés et finement écrits. La mise en valeur de cette galette repose sur une qualité d'enregistrement satisfaisante et un mixage assurant une belle cohérence entre les parties. Travail minutieux qui a reposé sur les épaules de Jean-Michel Hugon au Fab Recording Studios à Granges-Veveyse, en Suisse. Cela dit, si les arrangements s'avèrent soignés, il conviendrait encore de reconsidérer certaines finitions et des enchaînements inter pistes quelquefois approximatifs pour en faire une production irréprochable. Mais, ces petites irrégularités n'empêcheront nullement l'auditeur de pénétrer avec aisance au cœur d'une œuvre regorgeant de subtilités harmoniques et d'une allégresse saisissante.

Nombreux sont les passages empreints d'une touche power que le groupe a tenu à élever au rang d'un art. Ce qui semble lui avoir réussi, déjà à l'aune de l'entame de l'opus : « Beautiful Autumn Day ». On y appréciera une soyeuse introduction au violoncelle corroborée à des nappes synthétiques, précédant une rythmique syncopée et un beau picking à la lead guitare. C'est alors que la cadence s'accélère, se fait furieuse, voire ravageuse. Un martelant tapping, des riffs corrosifs assistent la section rythmique au moment où la belle s'élance vaillamment sur le couplet, nous faisant découvrir un souriant refrain enjolivé par son grain de voix clair et délicat. En outre, un frétillant solo de guitare ainsi qu'un violoncelle ondulant ravissent le tympan sur un pont avant une reprise oratoire des plus colorées. Dommage, cependant, que la fin de piste se clôture aussi promptement. Le schéma stylistique se reproduit sur son voisin de bobine. Sur « Dawn » des riffs crochus et brouillasseux nous accueillent parallèlement à une lead guitare affriolante et à un tapis synthétique aspirant, sur fond de notes d'un sensible piano. Tout aussi incandescent que le morceau sus-cité, ce titre offre de jolis couplets servis par la douce empreinte vocale de la sirène. Quant aux refrains, ils jouent avec les nuances de tonalité, ce qui ajoute une touche gothique à cette plage plutôt bien calée sur sa ligne mélodique. L'ensemble évolue sereinement tout le long, un violoncelle romantique fermant alors la marche avec raffinement. Sans moins de mérites, « Lost on a Dying World », s'inscrivant dans la même veine, sait également nous retenir. Des riffs corrosifs et une rythmique véloce suivent un tracé harmonique plutôt réjouissant pour les tympans. Entraînant sur les refrains, suivant les trémolos aériens de la déesse, ce titre ne manque pas d'atouts pour nous rallier à sa cause. En outre, une belle coordination entre instrumentistes et la talentueuse vocaliste se fait jour, sans omettre un superbe délié sur le solo de guitare. Enfin, on observera « The Haven », titre power fringant, aux riffs acides, usant d'un tapping vitaminé, où la belle déambule sur les couplets avec une déconcertante aisance. Des cassures de rythme oxygènent le morceau pour mieux le faire repartir sur une autre tonalité, à la façon d'Ancient Bards. Des refrains bien customisés nous y attendent également, sans éprouver l'ombre d'une difficulté à nous retenir. Un petit solo de guitare acoustique précédant un second solo, à la guitare électrique, tous deux de très bonne facture, sont aussi au programme de cette pièce d'orfèvre orchestrale.

Parfois, le collectif nous octroie des moments moins tonitruants, tout en conservant une belle dynamique rythmique. Ce qui est le cas de « Dreamcatcher » où quelques beaux arpèges à la lead guitare nous étreignent avant que la cavalerie percussive ne se mette en branle. Sur une rythmique en mid tempo, nous suivons les tribulations oratoires tout en toucher de la diva, suivant un tracé mélodique confondant. Emotionnellement puissant, ce titre est apte à éveiller en nous d'authentiques plaisirs. En outre, un solo de guitare au taquet distille ses séries de notes pour nous assiéger encore un peu plus. Difficile, donc, de ne pas se laisser sustenter par tant d'emphase orchestrale et d'ingéniosité vocale. On retrouve cette base rythmique sur « Rock the World ». Quelques notes fluides à la guitare sèche nous assoient à bord d'un vaisseau amiral en mid tempo, savamment enjolivé par une lead guitare au fin doigté. Des couplets souriants et bien concoctés sont mis en relief avec sensibilité par la troublante patine vocale de Joêlle. Un break opportun nous conduit à un bref mais infiltrant solo de guitare. Bref, sur ces deux passages, on touche du doigt la quintessence de la fécondité de ce message musical.

Sur un tempo non moins dynamique, mais sur une assise rythmique plus légère, avec une double-caisse battant la mesure avec une régularité métronomique, le groupe a aussi veillé à doubler l'assise metal d'une empreinte pop-rock du meilleur effet. Exercice de combinaison de styles que l'on retrouve sur : « Unfairytale ». Entraînant, aéré, fluide, avec des riffs élimés, ce titre est mélodiquement avenant, et ce, dans tous les compartiments. De plus, la belle emplit l'espace oral de sa présence avec élégance, s'inscrivant parfaitement dans le tracé harmonique de la piste. Un solo de guitare à l'expert toucher nous assigne à résidence sur ce morceau clairement aux allures d'un hit.

Par ailleurs, le groupe a aussi su étoffer son offre rythmique, en assurant une diversification du jeu percussif d'ensemble. C'est le cas de « Light the Sun ». Des riffs accrocheurs et une furieuse rythmique nous entraînent dans un tourbillon de notes séduisantes, notamment sur les refrains, là où la batterie se prête au mid tempo, avant de laisser le convoi orchestral déambuler gaîment sur un pont techniquement éprouvé. Les variations de tempo stimulent le tympan tout le long. Un violoncelle, une guitare acoustique et un solo de guitare nous assaillent alternativement et avec brio, la basse ne cédant nullement de terrain dans ces frasques, ni un piano à l'alerte et inspiré doigté. Sans surprises, la belle nous enchante par ses inflexions haut perchées. On quitte avec regret une piste incitative au headbang, d'autant plus que la césure se fait radicale.

Le combo n'a pas omis d'inclure dans son offre quelques instants troublants, appelant de ses vœux la captation de nos sentiments les plus enfouis. « Listening to the Rain » en fait partie. De superbes arpèges au piano nous accueillent sur ces mots bleus, là où la mezzo-soprano use de ses charmes pour transformer l'instant fragile en féérie. Cette ballade progressive ne rate pas sa cible, tant le cheminement mélodique est finement sculpté et les accords rigoureusement ajustés. Au violoncelle de prendre le relai, avant que le timbre chatoyant de la belle finisse par ne plus nous laisser d'autre choix que celui de rester suspendu à ses lèvres. Et ce, jusqu'à l'ultime note d'un dégradé au piano. Tout bonnement magique.

Comme pour garder le meilleur pour la fin, une idéale synthèse s'amorce sur l'outro de l'opus. Les dix minutes de « Ice Landscape » nous conduisent à un voyage épique, aux nombreux et savoureux rebondissements. De somptueux arpèges au piano nous accueillent sur cette imposante fresque. Le métronome se met en marche, nous prévenant de ce qui va suivre. Une lead guitare au déhanché subreptice nous assaille avant qu'une énergique section rythmique s'installe. La déesse vient alors nous caresser de ses impulsions ouatées sur les couplets et nous hypnotiser littéralement sur les refrains, habilement construits sur l'axe mélodique. Le piano reste tapi dans l'ombre mais distille, par moments, quelques perles de pluie, au fil d'un morceau magnifié par la sculpturale assise vocale de la sirène. Un pont technique s'impose alors, où oeuvre un serpent synthétique aux prises avec des riffs sauvages sur fond de parterre au piano, avant que deux soli de guitare ne s'affrontent tout en convolant à l'unisson. A la belle de reprendre le flambeau sur le refrain, tel un ange, sur une rythmique claironnant de sérénité. Un break permettant au piano de libérer ses gammes renseigne sur les intentions instrumentales mises en jeu. Quant au violoncelle, venu sulfureusement finaliser l'instant, on comprend que c'est à la maîtresse de cérémonie de conclure, à savoir, de façon jubilatoire.

On ressort de l'écoute de ce message musical enchanté à la fois par la fraîcheur de ces compositions, la justesse des séries de notes déployées et un supplément d'âme enveloppant la rondelle de bout en bout. Certes, rien de fondamentalement original dans la structure des morceaux, ni de prise de risques ne transpirent de cette œuvre. Mais, une signature vocale singulière et une assise orchestrale saillante s'offrent déjà pour nous faire comprendre que Trophallaxy a peu d'alter ego. On en oublierait, par moments, les modèles identificatoires et les formations majeures tant le propos se fait roboratif et ragoûtant. En y gagnant encore en épaisseur artistique, le groupe gravira alors une marche supplémentaire l'amenant à se hisser au niveau de ses homologues stylistiques.

On conseillera cet album aux amateurs de Metal Symphonique, ainsi qu'aux fans de Metal Gothique, Atmosphérique ou Mélodique inspirés par le chant lyrique. Pour un premier jet, nos acolytes s'en sortent avec les honneurs. Nul doute qu'ils sauront alors recueillir l'adhésion d'un auditoire élargi à d'autres sphères encore. Selon votre humble serviteur, on pourrait très bientôt les voir déambuler sur une scène metal plus conforme aux talents qu'ils délivrent, probablement aux côtés de formations plus aguerries. Pour l'heure, laissons-nous transporter par leurs vibes pour permettre à nos pavillons de se délecter de rares moments ainsi procurés.

7 Commentaires

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ericb4 - 03 Septembre 2015: Merci à toi. En effet, on retrouve les deux leaders sur leur nouveau projet à l'instar de Dysrider, qui m'a également fort impressionné...;)
Sonadenn - 04 Septembre 2015: Merci pour la chro! Un bien joli album et une belle interprétation.
ericb4 - 04 Septembre 2015: Il n'y a pas de quoi :) Avec une telle production, on se dit que l'avenir s'annonce sous les meilleurs auspices pour le combo helvète! On attend donc la suite du projet avec impatience...
tijesus77 - 05 Septembre 2015: Disons que je les connais personnellement.. ;) donc voilà pour l'info.. ;)
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