Devolved aura eu du mal à démarrer, mais depuis que la machine est lancée, elle ne s'arrête plus. Son repérage et sa signature chez Unique Leader lui ont permis de bien se huiler, et pour cause. Les concerts n'en finissent plus ainsi que les entrées en studio, le nouvel album «
Reprisal » sortant un an et demi seulement après le très remarqué «
Oblivion ».
Avec ce nouveau méfait, les Australiens désormais Californiens se dotent d'un nouveau line-up, le chanteur et le guitariste étant remplacés par deux hommes à la personnalité bien distincte. C'est pourquoi l'empreinte de
Devolved se retrouve quelque peu modifiée. Tandis que la technique monte d'un cran, le chant se retrouve plus hurlé que growlé, le metal du trio devenant dès lors plus technique que death.
L'ambiance reste toujours singulière.
Devolved opte pour le côté futuriste des groupes modernes mêlé à la mécanicité des saccades et de la polyrythmie, quelque part entre
Divine Heresy et
Beneath The Massacre. Des samples et des breaks permettent d'instaurer ces ambiances tandis que les guitaristes nous envoient un déferlement de technique et de mélodies en pleine figure, à l'image d' « Accelerated
Human Degeneration » entres autres. Il est parfois difficile de comprendre l'architecture alambiquée de ce groupe visant loin, la variété de la technique étant parfois dure à supporter. «
Supremacy Enforced » nous le montre bien, avec ces riffs ahurissants impossibles à suivre. Même les ralentissements sont pesants et la longueur de certaines pistes ne nous permet pas toujours de tenir le coup. On se surprendrait même à vouloir changer de pistes.
Devolved, malgré tout son talent, a encore du mal à faire démarquer ces morceaux, tous ayant cet assemblage complexe de riffs et ces hurlements déchirants. Cependant, il peut aussi miser sur la fluidité comme un « Apocalyptic Visionary » efficace, mettant en osmose la double pédale et des soli de qualité. Idem en ce qui concerne un«
Reprisal of the Damned » véloce, dont le solo est effectué par l'hindou Vishal Singh d'
Amogh Symphony. Sans oublier un « Cadence of the
Dirge », parfois plus proche du djent, à l'outro très sereine.
Le trio se perd beaucoup dans une technique trop envahissante, reléguant au second plan l'aspect death metal qui régnait dans leurs opus précédents. On a plus à faire à une forme de metal extrême ultra technique où les palm mutent, les sweeping, et les saccades sont à l'honneur. En cela, les compos manquent de lourdeur et de tranchant, les riffs n'étant pas des cisailles contrairement à un chant plus ravageur, bien que trop criard.
Mais je comprends ton sentiment. Merci pour ta réponse.
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