Renascentis

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Levania
Nom de l'album Renascentis
Type Album
Date de parution 17 Fevrier 2014
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Prooemium
 01:13
2.
 Arcadia
 03:44
3.
 Needles
 04:45
4.
 Spiral
 04:38
5.
 Seven Times to Forget
 06:04
6.
 My Writings of Hope
 04:36
7.
 An Icy Embrace
 03:59
8.
 Metamorphosis
 04:39
9.
 Drakarys
 01:17
10.
 Onirica
 04:54
11.
 Lucretia
 05:03
12.
 Four Seasons
 04:27

Durée totale : 49:19

Acheter cet album

 $15.33  15,76 €  13,59 €  £12.83  $ 131.38  21,85 €  41,60 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Levania


Chronique @ ericb4

31 Mai 2019

A l'instar de cette ogive, le combo italien serait en passe d'écrire son histoire...

C'est dans un registre metal ô combien chahuté par l'âpre concurrence sévissant depuis près de deux décennies déjà que ce jeune quintet italien originaire de Ferrare tente, à son tour, de faire entendre sa voix. Conscient de cet état de fait, le combo trans-alpin n'a nullement cherché à précipiter les événements, construisant l'édifice pierre par pierre, s'efforçant ainsi de l'asseoir sur des bases stables. En effet, cofondé en 2007 par le claviériste et vocaliste Marco Massarenti 'Still' (Raw Power) et le bassiste Fade, le groupe ne nous livrera son introductive et modeste démo « From the Dust » qu'un an plus tard. S'en suivront deux autres du même acabit, et ce, à l'instar de « Mindless Rose Oblivion » en 2009 et « Nova » en 2010. Mais ce n'est qu'en 2011, avec l'intronisation de la soprano Elena Liverani 'Ligeia', que démarreront véritablement les hostilités. Avec le concours motivé de Raven à la guitare et de Gianz à la batterie sortit de terre, en 2012, un premier album full length dénommé « Parasynthesis ». Une offensive somme toute encore bien fragile...

Dans cette dynamique, et suite à quelques changements de line-up, naquit, deux ans plus tard, le présent opus « Renascentis » ; seconde offrande de longue durée sortie, tout comme sa devancière, chez le prolifique label italien WormHoleDeath. Conjointement à Still, Fade et Ligeia, nous y accueillent dorénavant Ràmoonir Nefed 'Moon' (Wolfshade) à la batterie et Riccardo Pozzoli 'Richie' (Eternity Stands Still) aux guitares. De cette étroite collaboration émane une œuvre rock'n'metal atmosphérique gothique aux relents symphoniques à la fois vivifiante, pimpante, énigmatique, et romantique, dans l'ombre de Lacuna Coil, The Gathering, Visions Of Atlantis, Theatre Of Tragedy. Autumn, Ou encore Anneke Van Giersbergen. En outre, les 12 pistes de cette galette jouissent chacune d'un mixage bien équilibré, signé Wahoomi Corvi (Azylya, Elegy Of Madness, Lightless Moor, Norhod...), et d'un enregistrement de bon aloi, estampé Cristian Coruzzi (Der Geist, Elegy Of Madness, Excruciation, Inflikted, Ivalys...). C'est dire que nos acolytes auraient mis les petits plats dans les grands...


Au regard de ses passages à la cadence mesurée, la troupe livre quelques portées aptes à encenser le pavillon sans avoir à forcer le trait. Ainsi, passée la brève et dispensable entame instrumentale « Prooemium », le pénétrant mid tempo gothico-symphonico-progressif « Arcadia » donne le la. Mis en habits de lumière par les cristallines volutes de la sirène aux faux airs d'Anneke Van Giersbergen, tant ses couplets finement ciselés que ses ensorcelants refrains glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Bref, un hit en puissance des plus impactants concocté par le combo italien, à la croisée des chemins entre Visions Of Atlantis et The Gathering (troisième période). Difficile également d'éluder l'onde vibratoire exhalant de « Metamorphosis » ; entraînant mid tempo dans la veine conjointe d'Anneke et d'Autumn. Investi par un pénétrant duo mixte en voix de contrastes, les graciles impulsions de la belle faisant écho aux incessantes attaques de growls de son comparse, le méfait ne lâchera pas le tympan du chaland d'un pouce.

Quand il fait davantage rougeoyer les fûts et qu'il en vient à ensanglanter sa rythmique, le combo trouve, là encore, les clés pour nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste « Needles », puissant et tonique mid/up tempo au carrefour entre Lacuna Coil et Visions Of Atlantis. Déambulant sur une sente mélodique sécurisée, le duo mixte en voix claires Still/Ligeia évolue à l'unisson, parvenant alors à nous happer d'un battement d'aile. Dans cette mouvance, décochant des riffs crochetés adossés à une rythmique enjouée, l'offensif « Spiral » tout comme l'intrigant « Four Seasons » ne s'avéreront guère moins frissonnants. Tous deux calés sur un cheminement d'harmoniques aussi infiltrant qu'énigmatique, délivrant de sémillants gimmicks guitaristiques et de délicats arpèges au piano, ces headbangants efforts laissent également entrevoir un gracile et néanmoins pénétrant filet de voix dispensé par la belle. Et comment résister à l'appel de la sirène qui, telle Ailyn (ex-Sirenia), imprime de son sceau l'épique et tubesque « Onirica » ? Assurément l'une des pépites du manifeste.

Parfois, le propos se fait plus complexe, plus insaisissable, ne se laissant apprivoiser qu'aux fins de plusieurs écoutes circonstanciées. Aussi, ne pourra-t-on éluder « Seven Times to Forget », plantureuse offrande symphonico-progressive dans la lignée de The Gathering, eu égard à ses nombreux coups de théâtre et ses ponts techniques opportunément amenés. D'insoupçonnées et grisantes accélérations mises en exergue par les franches attaques oratoires de la déesse, des séries d'accords minutieusement concoctées et des enchaînements bien négociés font comprendre que l'orgiaque manifeste n'a pas tari d'armes bien affûtées pour assurer sa défense. Plus sombre, mais non moins immersif, « Lucretia » se pose telle une vénéneuse offrande dark gothique aux troublants relents symphonisants que n'esquivera nullement l'aficionado de Tristania. Pour sa part, le polyrythmique « An Icy Embrace » joue à plein sur les effets de contrastes atmosphériques, rythmiques et vocaux. Aussi, de toniques et obscurs couplets alternent avec d'aériens et lumineux refrains. Dans cette frissonnante tourmente, les claires inflexions de la belle donnent le change aux growls caverneux de son acolyte. Et la sauce prend, une fois encore...

Lorsque nos compères nous mènent en d'apaisantes contrées, nul doute que l'émotion ne tardera pas à étreindre les cœurs en bataille. Ainsi, c'est dans un bain orchestral aux doux remous que nous plonge « My Writings of Hope », ballade romantique jusqu'au bout des ongles que n'auraient reniée ni Delain ni Xandria. Voguant sur un radieux sillon mélodique, l'instant privilégié nous octroie également de sensibles gammes au piano. Sous-tendu par de fines variations atmosphériques et décochant un refrain immersif à souhait mis en habits de soie par les caressantes et limpides patines de la maîtresse de cérémonie, le tendre mouvement aura bien peu de chances de rater sa cible.


A l'issue de notre périple, force est de constater que les progrès accomplis par le combo italien en l'espace des deux années séparant cette offrande de son aînée sont réels ; une rapide évolution ne laissant plus planer le doute quant à ses intentions. Aussi, nous livre-t-il désormais un propos à la fois charismatique, souvent vitaminé, parfois énigmatique, volontiers émouvant et surtout personnel. Eu égard à un subtil panachage d'exercices de style et éminemment diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, le seyant méfait ira jusqu'à nous pousser jusqu'à la note ultime de la plupart des actes de la pièce qui se joue.

Cela étant, à l'image de l'interlude « Drakarys », on éludera soigneusement les laconiques et somme toute classiques instrumentaux dispensés. De plus, on aurait peut-être espéré l'une ou l'autre prise de risque et/ou un zeste d'originalité supplémentaire pour un effort qui, pourtant, les aurait appelés de ses vœux. Cependant, nombre d'erreurs de jeunesse ont pu être gommées et moult irrégularités mélodiques évacuées de l'actuel cahier des charges. En outre, ce manifeste à la solide mais non ostentatoire technicité et à la gracieuse mélodicité se dote en prime d'une ingénierie du son rutilante. Sans omettre la féconde et indéfectible inspiration de ses auteurs dont le présent mouvement s'en fait l'écho. Message fort est dorénavant lancé à la concurrence...

Note : 15/20

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire