Le
Death à la fois brutal et technique est d’ordinaire généralement peu pratiqué en
Europe (
Necrophagist faisant plutôt figure d’exception) alors qu’il foisonne de l’autre côté de l’Atlantique (
Deeds of
Flesh,
Broken Hope,…). Les suédois de
Visceral Bleeding n’ont eux pas grand chose à voir avec leurs compatriotes de Grave ou même de
Deranged, leur inspiration leur vient des US et de
Cannibal Corpse,
Dying Fetus et
Suffocation.
Visceral Bleeding sort ainsi son premier album
Remnants of Deprivation (2002) chez le petit label Retribute Records. L’ensemble tient néanmoins bien la route, et le boulot de
Magnus Sedenberg au Pama Studio 1 est un atout important pour ce premier disque : puissance et équilibre sont au rendez-vous, et surtout la clarté est de mise ce qui est primordial pour un style aussi rapide et précis.
Aux premières notes de Spreader of
Disease il est difficile de deviner que l’on a à faire à un combo suédois, ce premier titre faisant plutôt penser au
Dying Fetus de
Destroy The Opposition.
Visceral Bleeding enchaîne tout au long du disque et sans coup férir les riffs appuyés ou déstructurés sans aucun temps mort. Le grogneur Denis Röndum délivre des growls tantôt façon
Corpsegrinder, tantôt du guttural extrême avec zéro articulation (il paraît qu’on dit Slam mais moi ça me fait penser à Grand Corps Malade) avec une efficacité redoutable, notamment sur l’entraînant Gasping regorgeant de riffs alambiqués, exécutés de mains de maître par les guitaristes Peter Persson et Marcus Nilsson.
Les T-shirts arborés par les musiciens dans le livret ne trompent pas (
Suffocation,
Gorguts) les suédois aiment le
Death Metal des cavernes mais n’en oublient surtout pas le niveau technique, même si on est encore en dessous des plans hallucinants du plus récent
Absorbing the Disarray. State Of
Putrefaction envoie des rythmiques qui tuent avec des petits soli bien placés accentuant la furie de la chose, il est également conseillé de ne pas être dans la lune pour bien suivre les breaks abrupts de To
Disgrace Condemned…
C’est à peine si de temps en temps une légère impression de linéarité se fait sentir, les plans de batterie étant généralement un peu toujours les mêmes, mais pour un premier album
Visceral Bleeding fait montre d’une bien belle offrande, on signalera notamment une fin de CD vraiment pas bâclée comme c’est trop souvent le cas,
Butcher Knife Impalement et Explosive
Surgery comptant parmi les chansons les plus dévastatrices de
Remnants of Deprivation. Pour ceux qui en ont marre d’un Grave récitant à l’infini des mauvaises copies de Into The Grave et qui recherchent plutôt du
Death européen qui bute, penchez-vous sur la discographie de
Visceral Bleeding ça ne peut que vous plaire.
BG
Si le Death vous fait rire je ne peux rien pour vous, il faut consulter.
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