Révélation du power mélodique, souvent dépeint comme un clone grec de l’incontournable «
Helloween », la formation «
Emerald Sun » aura fait le choix de signer chez les chypriotes de
Pitch Black Records après avoir été chez le conséquent label
Limb Music, qui n’aura pas été le tremplin escompté pour ces grecs en rêve de succès et de notoriété. Un 3ème volume, quatre années après un « Esacape from
Twilight » fort séduisant, apparait durant le début de l’année 2011, avec un changement de vocaliste à noter. En effet, Stelios Tsakirides a remplacé Jimmy Santrazami en 2009, alors que ce dernier avait déjà coécrit pour leur dernier album. Ce nouvel ouvrage présenté et intitulé « Regenration », aura bénéficié des services du grand illustrateur Felipe Machado Franco, ayant déjà travaillé pour «
Blind Guardian » ou «
Rhapsody of
Fire » entre autres, mais aussi de ceux de Vagelis Maranis de ses studios basés en Allemagne, pour la production et le mixage. Il faudra obligatoirement compter sur «
Emerald Sun » lorsque l’on sera amené à parler du power mélodique grec. En tout cas, ils nous éblouiraient pratiquement avec cette nouvelle création.
Le groupe semblerait véritablement apprécier le power germanique. On en reconnait une trace indélébile dans le riffing massif et tranchant de « We
Won’t
Fall », bien que celui-ci serait pris d’assaut par un bon nappage claviers façon «
Stratovarius ». Ces claviers ont pour effet de ventiler chaque composition, intervenant à bon escient, sans excès, aux côtés du chant dynamique et bien maîtrisé de Stelios Tsakirides légèrement aigüe dans la tonalité. Celui-ci se montrerait en complète aisance sur un titre lui laissant plus d’espace comme le mid-tempo « Where Angels Fly ». On maintiendrait ici une cadence continue se contentant du simple rôle de soutien. La batterie paraîtrait un peu trop plate toutefois. Une ballade telle « Chasing the
Wind » offre également une pleine ouverture au chant de Stelios. À souligner le son cristallin des claviers s’incrustant assez timidement dans la mélodie. On aurait pu croire qu’une nouvelle ballade ravissante se profilait à sa suite avec « Fantasmagoria ». C’est vrai aussi qu’il s’agit d’un titre excédant les 12 minutes, l’entame est forcément plus longue. Les enchainements de guitare qui vont suivre se ressentiront cependant nettement timorés, donnant bien quelques coups de semonces sur les refrains. On en retiendrait un morceau léger, aux contours progressifs, parfois même aidé du chant féminin. Un chant féminin qui se révèlera très utile sur la reprise ébouriffante et endiablée de Bonnie Tyler « Holding
Out for a Hero ». Les lignes de guitare y sont particulièrement incisives et inspirées.
Jusqu’à présent, les différents titres précédemment cités n’ont pas témoigné d’une très forte influence teutonne. Il en serait tout autrement pour « Theater of
Pain », où verra s’œuvrer un puissant riffing dans la bonne pâte d’«
Helloween ». Le titre pourrait d’ailleurs se voir tiré de l’album « The Time of the
Oath ». Il nous donnera droit en tout cas à un power metal dépotant aux tonalités enjouées. L’autre lien le plus évident à cette prestigieuse formation serait «
Starchild », imposant, subjuguant dans ses secousses et son dynamisme. Ce morceau fait directement suite à la courte interlude «
Regeneration », qui s’illustrerait par un fort courant glacial tapis de lumière en provenance des claviers de
Jim Tsakirides. Niveau énergique, on gardera de côté « Planet
Metal » qui suivrait davantage les traces de «
Gamma Ray » cette fois. Son jeu prononcé est à la fois emballant et marquant. « Speak of the
Devil » malgré un fort nappage atmosphérique, cherchant à nous tromper, rappellerait «
Primal Fear », dans ses riffs rudes et tranchés, sa rythmique hachée.
En toute évidence, ce n’est pas pour son originalité que « Regenaration » brillera le plus. Néanmoins, on est amené à reconnaître que l’album renferme des petite trésors faits de lumière et d‘énergie. Il est aussi probable que le chant volontiers aigüe de Stelios ne soit pas trop apprécié. On conviendra tous néanmoins à sa grande qualité technique. Une qualité qui se retrouve chez l’ensemble des membres et sur la production. S’il fallait identifier un élément qui aurait été moins déterminanant, ce serait sans nulle doute la batterie. Mais celle-ci n’aurait vraisemblablement pas porté atteinte aux compositions pleine de richesse et de fraîcheur. Aux côtés de «
Firewind » la Grèce pourra désormais compter sur «
Emerald Sun » pour la représenter.
15/20
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