Reflection and Refraction

Liste des groupes Metal Gothique Elyria Reflection and Refraction
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13/20
Nom du groupe Elyria
Nom de l'album Reflection and Refraction
Type Album
Date de parution 11 Fevrier 2016
Labels Dark Wings
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Open Portals
 01:51
2.
 The Vigil
 04:48
3.
 Blind
 04:17
4.
 Colour of Silence
 05:12
5.
 Salome
 04:10
6.
 Human Caleidoscope
 06:13
7.
 Beyond Earth
 04:45
8.
 Only Words
 04:16
9.
 Faceless
 05:59
10.
 Mindshift
 07:23
11.
 Dreamwalker
 03:23
12.
 Virtues
 04:18
13.
 Distance
 05:06

Durée totale : 01:01:41

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Elyria


Chronique @ ericb4

29 Juillet 2016

Quelques traces d'une évolution amorcée...

Les Allemands d'Elyria reviennent, trois longues années suite à un discret et perfectible EP avec, cette fois, une substantielle galette de 13 titres dans leur escarcelle. Ce faisant, la nouvelle rondelle, sortie chez Dark Wings, autorise un parcours auditif de plus d'une heure calée sur un vivifiant metal gothique aux accents orientalisants, dans le sillage atmosphérique des premiers Xandria, tout comme le premier volet de ce projet. Ayant repris les 5 pistes de leur initiale offrande, le combo les a judicieusement intégrés dans la tracklist parmi les 8 inédites compositions, pour nous octroyer une production de longue haleine, homogène, rigoureuse dans son jeu d'écriture, aux arrangements et aux finitions passés au peigne fin, même si un sous-mixage des lignes vocales inonde encore l'acte de bout en bout. L'expérience et la maturité aidant, le quartet au line up inchangé (Patricia (chant), Oliver (guitare), Stefan (basse) et Sascha (batterie)) a, semble-t-il, gagné en épaisseur artistique, à commencer par l'artwork d'inspiration néo-romantique et fantastique de la jaquette, arrondi quelques angles mélodiques encore lacunaires dans leur précédent, sans y perdre ni en fluidité technique, ni en dynamique rythmique. Auscultons donc le corps de cette proposition de plus près afin de tenter de percevoir d'éventuels points d'évolution et l'intérêt d'orienter son tympan en direction de leurs portées plus que toute autre de ce registre metal.

Dans cette mouture, comme sur le précédent opus, c'est dans une tourmente orientalisante, mais sur un mode rythmique différencié, que nous parviennent les séries de notes les plus énigmatiques et attractives. Stratégie de séduction qui ne saurait aucunement entraver notre plaisir à suivre le flow de cette chatoyante traversée au pays des mille et une nuits.
Tout d'abord, sur une rythmique plombante et des riffs émoussés, le mid tempo « Salome », titre gothique à la touche heavy, nous immerge précisément dans une telle ambiance, dans la veine d'un Xandria, première mouture (comme sur le bien-nommé « Salomé »). Ce faisant, il nous plonge dans des refrains immersifs à souhait, dans le sillage harmonique d'Arven. Un joli solo de guitare au legato effilé interrompt le cours de l'acte, précédant une enveloppante reprise sur le refrain, insufflée avec délicatesse par les fines et célestes patines oratoires de la belle. L'entreprise de séduction et de progressive affiliation serait déjà en marche... Dans un même climat délétère et de torpeur, le tempéré « Distance » octroie son lot de moments énigmatiques, où l'envoûtement est de mise, même s'il s'avère moins immédiatement accessible. Une mélodicité plus étirée et tendant à s'étioler par moments place cet instant en-deçà des charmes hypnotiques de « Salome ».
Troublant, feutré, le mid/up tempo « Faceless » décoche, lui aussi, ses flèches orientalisantes, comme pour mieux nous happer. Plutôt engageant par le truchement de couplets finement ciselés et de refrains propices au headbang, du même courant d'inspiration, cette pièce parvient à nous imprégner de son parfum suave et capiteux, tout en jeux de nuances et sous l'égide d'habiles modulations. Sans user d'un inopportun lyrisme, la déesse déploie ses angéliques charmes avec toute sa fragilité et son humilité. Et la sauce prend, in fine.
Enfin, l'orientalisant et cinglant « Blind », pour sa part, assène ses riffs coupants comme des lames de rasoir. Mordant à souhait, par effet de contraste, ce titre laisse entrevoir le gracile et ondulatoire filet de voix de la belle. Sous de faux airs d'un Sirenia, dernière mouture, cette terre de feu crochetée d'une incandescente lead guitare brûle le tympan tout en ne ratant pas son effet, laissant voleter quelques vibrations oratoires conformément à un schéma mélodique riche en nuances, qu'il faudra cependant aller chercher et s'approprier au bout de plusieurs écoutes attentives.

Afin de diversifier son offre, le combo teuton a misé sur les effets de contrastes rythmiques, volontairement dénué d'un climat orientalisant, pour tenter de nous ralier à sa cause, avec plus ou moins de réussite. En préambule, l'ouverture très, voire trop, progressive et cliquetante de « Open Portal », laconique et dispensable entame instrumentale d'obédience gothique symphonique, laisse l'instrumentation évoluer crescendo, conjointement à une muraille bien organisée de choeurs. Le relai, sous forme de fondu enchaîné, s'effectue, quant à lui, sans encombres avec son voisin de bobine. Tambour battant, « The Vigil » s'annonce frondeur, un poil épique. Entraînant mais quelque peu pâlot dans son cheminement mélodique, ce morceau octroie une saisissante polyrythmie, quelques virulentes attaques à la lead guitare et d'insoupçonnées variations atmosphériques. On aurait toutefois souhaité davantage d'aplomb et de charisme de la part de la douce qui, ici, tend à se noyer dans un océan de fioritures technicistes du fait d'une instrumentation prépondérante, voire sur-mixée. Au final, une désaffection prématurée de l'instant pourrait même guetter. D'autre part, c'est avec une vivacité percussive non contenue que nous parvient « Colour of Silence » qui, peu ou prou, sait tenir les rênes de sa monture et ralentir la cavalerie pour se poser au moment opportun. D'inattendus changements rythmiques ont pour corollaire de surprenants accords, sous-tendus par des arrangements de bonne facture, densifiant de fait l'orchestration, avec de faux airs d'un Amberian Dawn de la première cuvée. Sur une modalité semi-lyrique, la sirène nous embarque pour de rayonnantes ondulations mais s'aventurant sur un cheminement mélodique peu éprouvé, répétitif, voire déroutant. Plusieurs passages seront requis pour entrer en communion avec les éléments et faire corps avec une piste difficile d'accès mais qui ne manque ni de caractère, ni d'originalité.

Par ailleurs, sur un schéma rythmique alternatif, le combo teuton nous engage à emprunter quelques chemins de traverse a priori peu sécurisants. Mais l'illusion est parfaite entretenue, celui-ci ayant plus d'un tour dans son sac. Ce qui en fonde sa particularité et le sel de son premier essai. Aussi, sur une rythmique syncopée nous accueille « Only Words », titre mélodique gothique aux riffs graveleux et au sillon mélodique apparemment ocre mais, a posteriori invitatoire à l'immédiate adhésion. La ligne vocale tend hélas à se fondre dans une masse instrumentale pour n'émerger que rarement, c'est là que le bât blesse. Cependant, dans le sillage d'un Xandria des premiers émois, les refrains de par les subtilités d'accords qu'ils contiennent seront favorables à la retenue de quelques âmes parmi les plus rétives. Dans cette mouvance, de sépulcrales sonorités introduisent l'intrigant et quasi mystique « Human Caleidoscope », piste metal gothique atmosphérique ayant opté pour de saisissants contrastes rythmiques et d'ambiance. Ce faisant, cette aérienne livraison dispense des couplets aux accords finement ciselés et des refrains éminemment planants opportunément infiltrés par les claires impulsions de la princesse. Et ce, quand bien même la cavalerie ne marque que peu de temps d'arrêt, si ce ne sont quelques ralentissements à chaque virage de cette sente musardante.

On les attendait, et les voici, offerts avec élégance et humilité, les premiers mots bleus octroyés par les Teutons. Dans le registre des moments tamisés, la sensible ballade « Virtues » séduit à la fois par la finesse de ses accords, la graduelle densification du champ percussif, la justesse du placement et les angéliques modulations vocales de la belle, dans la veine d'Arven. Une tentative placée sous le signe d'une heureuse inspiration témoignant des qualités harmoniques et des talents d'écriture véhiculés par le combo.

Malgré quelques progrès réalisés par la troupe, on observe néanmoins quelques baisses de régime, aptes à nous contraindre à une précoce désaffection des lieux. Aussi, quelques incursions d'une basse vrombissante nous placent dans l'ambiance crépusculaire de « Beyond Earth », ô combien bourbeuse dans le déploiement de sa ligne mélodique. On tendrait à s'y perdre dans cette répétitive succession de blasts et de riffs en tirs en rafale mal agencés, trame rythmique générale que la valeureuse interprète ne parviendra que malaisément à sauver du naufrage. Quant à la fresque « Mindshift », elle ouvre le bal par de violoneuses et engageantes nappes synthétiques, avant de lâcher les chevaux et de ralentir la cadence, et vice versa, offrant au passage de sémillants ponts où les angéliques patines oratoires de la déesse font mouche. Toutefois, la rythmique ne se place qu'imparfaitement au fil des avancées de l'empreinte vocale investie et, par moments, le ciel se brouille, et même s'assombrit de nébuleuses séries de notes au cheminement harmonique peu propice à l'adhésion. On oscille entre anges et démons, entre de célestes et immaculées envolées et de funestes et caverneux sillons mélodiques. On aura beau essayer, et essayer encore, la magie, hélas, n'opère pas. Son voisin ne connaitra guère un sort plus enviable. Des riffs bien gras et plutôt énergisants parsèment bien « Dreamwalker », virulente piste metal gothique. On reste néanmoins interloqué par le champ dévasté que l'on traverse, le glauque morceau engloutissant les meilleures volontés dans d'impitoyables cloaques mélodiques.

On ressort de l'écoute de la rondelle avec un étrange sentiment d'inachèvement. Autant la logistique et la technicité d'ensemble s'est avérée opérationnelle, autant l'empreinte orientalisante est apte à retenir l'attention, voire à liquéfier quelques persistantes résistances, autant l'écriture des lignes mélodiques doit encore faire preuve de plus de finesse, de précision et de netteté pour l'emporter. La mise en relief du projet repose sur cet axe majeur qu'un auditorat déjà averti dans ce registre metal ne laissera pas en suspens. Des progrès relatifs à la ligne de chant, plus mature et prégnante que par le passé, à l'instrumentation d'ensemble, témoignant d'un solide travail de cohésion groupale et des compétences individuelles affranchies des premières contraintes techniques, nous font penser que le potentiel tend désormais à s'affirmer. Pour espérer faire partie des valeurs montantes de cette obédience stylistique, il conviendra donc d'affiner le trait harmonique, d'évacuer du propos toute partie résiduelle, susceptible de ternir le travail d'ensemble, au demeurant minutieux. Bref, un encourageant mais perfectible effort plaçant le combo sur la première marche de l'escalier. On attend dès lors une réaction à la hauteur des espérances d'un public orienté metal gothique à chant féminin afin de le voir, à son tour, gravir les échelons quatre à quatre, et se propulser parmi les formations phares de ce concurrentiel registre. A bon entendeur...

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