Elyria

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12/20
Nom du groupe Elyria
Nom de l'album Elyria
Type EP
Date de parution 21 Juillet 2013
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Salome 04:10
2. The Vigil 04:48
3. Faceless 05:59
4. Colour of Silence 05:12
5. Only Words 04:16
Total playing time 24:25

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Elyria


Chronique @ ericb4

28 Juillet 2016

Un initial propos qui vraisemblablement en appellera d'autres, une fois passés les défauts de jeunesse...

Nouvel entrant dans la luxuriante et féconde antre metal gothique à chant féminin, comme nombre de ses homologues générationnels, Elyria se pose comme un véritable outsider en proie à de frileux paris. Aussi, encore inconnu ou presque hors de ses terres germaniques originelles, le quartet livre prudemment, un an suite à sa création, son premier bébé à l'image de « Elyria », EP de 5 titres sorti chez Black Sheep Records. Sur les traces d'un Xandria des premiers émois, avec une touche d'Arven, sur les 24 minutes du ruban auditif de cette galette, le combo nous livre des compositions de bon aloi mises en relief par une qualité d'enregistrement acceptable, mais souffrant de quelques irrégularités logistiques de production. Au rang des défauts de jeunesse, on note un gênant sous-mixage des lignes de chant, des finitions lacunaires et des enchaînements inter pistes encore taillés dans la roche. Cette mise en bouche est donc à considérer dans son jus, révélant cependant quelques moments dont rien ne viendra entraver le plaisir de les infiltrer. Dès lors, allons à la découverte du propos conjointement élaboré par Patricia Cooney (chant), Oliver Weislogel (guitare), Stefan Mankiewitz (basse) et Sascha Kaisler (batterie).

C'est dans une tourmente orientalisante et sur un mode réfréné que nous parviennent les premières lueurs d'une œuvre qui s'éveille. Stratégie de séduction qui ne saurait aucunement entraver notre plaisir à suivre le flow de cette chatoyante traversée au pays des mille et une nuits. Sur une rythmique plombante et des riffs émoussés, le mid tempo « Salome », titre gothique à la touche heavy, nous immerge précisément dans une telle ambiance, dans la veine d'un Xandria, première mouture (comme sur le bien-nommé « Salomé »). Ce faisant, il nous plonge dans des refrains immersifs à souhait, dans le sillage harmonique d'Arven. Un joli solo de guitare au legato effilé interrompt le cours de l'acte, précédant une enveloppante reprise sur le refrain, insufflée avec délicatesse par les fines et célestes patines oratoires de la belle. L'entreprise de séduction et de progressive affiliation serait déjà en marche... Troublant, feutré, le mid/up tempo « Faceless » décoche, lui aussi, ses flèches orientalisantes, comme pour mieux nous happer. Plutôt engageant par le truchement de couplets finement ciselés et de refrains propices au headbang, du même courant d'inspiration, cette pièce parvient à nous imprégner de son parfum suave et capiteux, tout en jeux de nuances et sous l'égide d'habiles modulations. Sans user d'un inopportun lyrisme, la déesse déploie ses angéliques charmes avec toute sa fragilité et son humilité. Et la sauce prend, in fine.

Par ailleurs, le collectif a misé sur les effets de contraste rythmiques pour tenter de nous rallier à sa cause, avec plus ou moins de réussite. Tambour battant, « The Vigil » s'annonce frondeur, un poil épique. Entraînant mais quelque peu pâlot dans son cheminement mélodique, ce morceau octroie une saisissante polyrythmie, quelques virulentes attaques à la lead guitare et d'insoupçonnées variations atmosphériques. On aurait toutefois souhaité davantage d'aplomb et de charisme de la part de la douce qui, ici, tend à se noyer dans un océan de fioritures technicistes du fait d'une instrumentation prépondérante, voire sur-mixée. Au final, une désaffection prématurée de l'instant pourrait même guetter. D'autre part, c'est avec une vivacité percussive non contenue que nous parvient « Colour of Silence » qui, peu ou prou, sait tenir les rênes de sa monture et ralentir la cavalerie pour se poser au moment opportun. D'inattendus changements rythmiques ont pour corollaire de surprenants accords, sous-tendus par des arrangements de bonne facture, densifiant de fait l'orchestration, avec de faux airs d'un Amberian Dawn de la première cuvée. Sur une modalité semi-lyrique, la sirène nous embarque pour de rayonnantes ondulations mais s'aventurant sur un cheminement mélodique peu éprouvé, répétitif, voire déroutant. Plusieurs passages seront requis pour entrer en communion avec les éléments et faire corps avec une piste difficile d'accès mais qui ne manque ni de caractère, ni d'originalité.

Sur un schéma rythmique alternatif, le combo teuton nous engage à emprunter quelques chemins de traverse a priori peu sécurisants. Mais l'illusion est parfaite entretenue, celui-ci ayant plus d'un tour dans son sac. Ce qui en fonde sa particularité et le sel de son premier essai. Aussi, sur une rythmique syncopée nous accueille « Only Words », titre mélodique gothique aux riffs graveleux et au sillon mélodique apparemment ocre mais, a posteriori invitatoire à l'immédiate adhésion. La ligne vocale tend hélas à se fondre dans une masse instrumentale pour n'émerger que rarement, c'est là que le bât blesse. Cependant, dans le sillage d'un Xandria des premiers émois, les refrains de par les subtilités d'accords qu'ils contiennent seront favorables à la captation de quelques âmes parmi les plus rétives.

Résultat des courses : Certes, on ne détient pas un foudre de guerre, mais les potentiels technique et atmosphériques de la formation se dessinent déjà, celle-ci témoignant de quelques armes créatives pour défendre fièrement ses chances. Dans ce registre metal saturé, si le propos révèle quelques mérites, il conviendra toutefois de dépasser ce premier stade de qualité de production pour nos acolytes teutons s'ils souhaitent s'illustrer à leur tour sur le long terme. Inspirés par quelques illustres sources, il leur faudra s'en affranchir plus radicalement pour signer un message musical plus personnel qu'il n'apparaît ici, afin d'embrasser une carrière empreinte de leurs propres lettres de noblesse. Quelques prises de risques s'insinuent bien dans la trame du skeud, mais trop peu de variété relative au kit rythmique et un tracé mélodique parfois linéaire empêchent, pour l'heure, la proposition d'atteindre la fibre émotionnelle d'un auditoire élargi. On pourra néanmoins se laisser tenter par une écoute attentive ou deux, le temps de l'imprégnation progressive aux vibes d'une valeureuse et encore verte troupe. Affaire à suivre...

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