Faisant suite à un désastreux "
The Hero, the Monster, the Myth" sorti en 2009, ce nouvel opus des Chypriotes de
Solitary Sabred, baptisé "
Redemption Through Force", sort en cette année 2014. Et autant dire qu'en gardant en mémoire les terribles tares qui enlaidissaient ce premier manifeste, les espoirs quant à ce second n'étaient pas vraiment permis. Il ne nous restait donc plus qu'à souhaiter un hypothétique miracle et à revêtir nos armures afin d'endurer cette nouvelle séance.
Pour cette analyse, prenons donc le parti d'effectuer un comparatif détaillé entre ces deux disques afin de mesurer le gouffre qui les sépare. Car oui, un gouffre les sépare.
Commençons donc par la production. Etonnement cette première mouture autoproduite (l'album devrait bientôt ressortir sur le label
No Remorse Records) est pourvu d'un mixage qu'on ne pourra prendre en défaut. Il faut dire que celui lamentable, pour ne pas dire inexistant, de son prédécesseur nous laissait entrevoir des profondeurs de médiocrité si abyssales que même, un infime effort ne pouvait qu'être couronné de succès. Ici il s'agira bien plus que du moindre effort puisque nous avons droit à un rendu très acceptable.
S'agissant de la musique en elle-même, le, propos est ici moins désordonné et les compositions plus cohérentes dans l'expression de ce Heavy
Metal épique dans lequel on peut retrouver les stigmates de groupes tels que
Skelator, et, bien sûr,
Manowar, que par le passé. Les divers passages s'enchaînent désormais avec homogénéité sans jamais laisser transparaître cet amateurisme qui jadis suintait de chaque pore des compositions de cette formation. De plus elle a eu la brillante idée d'ajouter, notamment à ses refrains (qui, soit dit en passant, sont désormais travaillés et réussis), des chœurs.
Pour poursuivre cette modeste introspection, allons donc sur le terrain, naguère épineux, des aptitudes techniques de chacun des musiciens en présence ici et disons que les soli de guitares, sans être exagérément techniques, sont enfin digne de porter ce nom a contrario de ceux catastrophiques d'autrefois. Disons aussi que les batteries sont dépourvu de ces étranges passages qui nous faisaient douter du talent de son auteur. Ici donc point de séquences hasardeuses dont on ne sait si elles vraiment calées dans le temps.
Bien évidemment, les interventions de Petros "Asgardlord" Leptos n'auront, quant à elles, guère disparu et nous donneront toujours à entendre ces variations grimpant jusqu'aux cimes de ces suraigus dont le grand
King Diamond est le plus célèbre défenseur. Néanmoins, désormais, le vocaliste originaire de Limassol fait preuve d'une certaine mesure qu'on ne lui connaissait guère dans l'usage de ces notes-là. De plus, les faussetés ennuyeuses qui constellaient autrefois son travail (rarement reconnaissons-le tout de même) sont ici absentes. En d'autres termes l'artiste semble avoir gagné en maturité et contrôle désormais bien mieux son organe. Il se permet même quelques prestations plus "agressives", un peu à la manière, toutes proportions gardées, de Rob
Halford, qui, sans être sublimes, sont propres et maitrisées (le sympathique "Sarah Lancaster (
The Witch's
Breed)" par exemple).
Autant dire donc que
Solitary Sabred est ici méconnaissable. En témoigne les intéressants "Disciples of the
Sword", "
Redeemer", ou encore, par exemple, "
Burn Magic,
Black Magic". Oh bien sûr, il n'est pas pour autant devenu une sommité à l'âme innovante définissant les nouvelles voix du genre. Il se contente même d'une expression, somme toute, assez basiquement classique. Il fait cependant le travail avec une application suffisante pour mérité, à minima, d'être écouté sinon avec plaisir tout au moins avec décontraction.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire