On a tendance à ne plus trop prêter attention au grunge, comme si ce style avait fait son temps et qu'il devenait has been d'en écouter. Il faut dire qu'à part les grands noms du genre et quelques pépites rares disséminées ici et là, il n'y a plus vraiment de groupes qui méritent une oreille attentive. Pourtant, en cherchant bien, et au gré du hasard, on peut tomber sur une poignée de nouvelles formations : ces dernières sont intéressantes, bien que peu novatrices, mais avec un son catchy et de bonnes mélodies. C'est le cas par exemple des Danois de Franklin
Zoo qui étonnent malgré leur jeune âge par leur maturité mais aussi par leur sens de la mélancolie. Forts d'un EP et d'un album studio sorti il y a trois ans, leur signature chez Mighty Music marque désormais une présence à l'internationale avec leur nouvel opus "
Red Skies" qui tourne déjà sur les radios européennes.
Dès les premières secondes de "
Never Caught", on pourrait croire que le quintet n'est pas danois mais américain. Très influencé par le grunge et l'alternatif du pays de l'oncle Sam, on croirait entendre un mélange de
Nirvana,
Pearl Jam,
Soundgarden ou
Creed, avec un timbre de voix proche de celui de Chris Cornell. Les riffs sont lourds et plutôt gras avec ce côté sludge qui va bien, une basse qui pulse et une pointe de mélancolie. L'ensemble nous laisse sur l'expectative avec une progression en crescendo qui emmène sur "
No One's Slave" avec cette énergie feinte. Ça a beau être "lent" on sent ce pep derrière la rythmique et ce chant rageur collant bien au style.
Franklin
Zoo montre son côté énervé sur "It's Not Me" avec son punk à la
Nirvana guidé par des riffs costauds, de très belles harmonies vocales et des refrains qui font mouche. C'est pas mal et ça sent bon les années 90. Pareil avec son titre éponyme menaçant et dark, qui rappellerait presque quelques titres d'
Alice In Chains. La thématique pessimiste qui se dégage des pistes provient de l'expérience des membres du groupe confrontés à des hauts et des bas comme la perte et la solitude, mais aussi la peur de l'échec et de la réussite. D'où ces moments à la fois hésitants et rentre dedans que l'on peut entendre ici et là.
"
Red Skies" a été enregistré aux Vibe Studios avec la collaboration de Jacob Bredahl (
Hatesphere,
The Kandidate...), conférant un son authentique et brut.
Pas de fioritures donc dans cet opus qui se veut sobre et sincère, sans révolutionner quoi que ce soit. Dommage qu'il n'y ait pas de grande personnalité au sein des compos puisqu'on pense sans arrêt aux grands ténors du genre. Mais il y a de bonnes choses et du potentiel pour l'avenir.
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