Rebirth of the Future

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14/20
Nom du groupe Idillicah
Nom de l'album Rebirth of the Future
Type Album
Date de parution 26 Novembre 2010
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Introduction to Your Conscience
 01:23
2.
 The Mask
 03:40
3.
 Under the Shinning Moon
 02:18
4.
 Gone
 03:00
5.
 Erised
 01:22
6.
 Revolution
 02:43
7.
 Born Again
 02:55
8.
 Your Memory Won't Fade Away
 02:25
9.
 Linger
 04:25
10.
 Falling Curtains
 01:13
11.
 Under the Shinning Moon (Acoustic)
 02:18
12.
 Windowpane (Opeth Cover)
 07:35
13.
 Riders on the Storm (The Doors Cover)
 06:42

Durée totale : 41:59

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Idillicah


Chronique @ ericb4

10 Mai 2016

Une œuvre polymorphe en constante évolution...

Message a été entendu par le combo canadien de revenir dans les rangs en nous octroyant, cette fois, son premier album full length, suite à l'initial et laconique EP « Shining Light » sorti deux ans plus tôt. Reprenant les quatre titres de cet introductif effort, nos acolytes de Brampton les ont disséminés, sans les revisiter, parmi les treize que compte cet opus. On retrouve, ici également, l'empreinte de Nightwish, Xandria et consorts sur les quarante-deux minutes de ce ruban auditif estampé metal symphonique gothique et mélodique, doublé de quelques touches orientalisantes. Les compositions, mises à part deux reprises, relèvent exclusivement de la patte du pluri-instrumentiste et vocaliste Marcos Codas. S'avérant de bonne facture sur les plans technique et mélodique, elles se parent de paroles finement accouchées et de lignes vocales d'obédience lyrique travaillées en profondeur. Ces dernières ont relevé des compétences de Carlos Pinto (chant et guitare), W Western, de la mezzo soprano Liliana Diaz et de Giselle Gines.

L'ensemble a bénéficié d'une ingénierie du son de meilleur aloi et d'un mixage équilibrant davantage les parties instrumentales et vocales entre elles, avec un souci du détail qui tendait à perturber quelque peu leur premier galop. Partie logistique que l'on doit également à Marcos, soigneusement réalisée aux Black Door Studios, au Canada. L'enregistrement, lui aussi ayant gagné en maturité, a été effectué pour moitié dans ces studios, l'autre partie relevant des studios Hay Hielo, au Paraguay. Alternant dorénavant plages oralisées avec quelques brefs instrumentaux sympho progressifs, le groupe parvient à maintenir une attention intacte, à la manière d'une histoire que l'on suivrait par épisodes, à peine interrompue par l'une ou l'autre opportune transition. Aussi, par le truchement d'un artwork de la jaquette au trait affiné, nous imposant une lumière blafarde corroborée à une ambiance résolument crépusculaire, que l'on doit à Raquel Codas, on comprend que l'évolution artistique du propos est en marche. Dès lors, asseyons-nous et écoutons attentivement. Une fois le cd introduit dans le boîtier de la platine, le spectacle peut enfin commencer...

On entre d'emblée dans un univers metal symphonique aseptisé, mais sans lissage exacerbé, qui viendra aisément à la rencontre de pavillons habitués aux arpèges de leurs sources d'influence. C'est notamment dans les passages en demi-teinte rythmique que le collectif témoigne de ses talents les plus insoupçonnés. Ainsi, des perles de pluie au piano introduisent « Under the Shining Moon », savoureux mid tempo d'obédience metal symphonique mélodique doté de riffs effilés et d'une rythmique savamment domestiquée, déjà présent dans le premier élan. Sur une ligne mélodique inspirée par un Nightwish de la première heure, cette délicate plage laisse la maîtresse de cérémonie déambuler, sous l'égide de célestes impulsions disséminées sur la quasi totalité de l'instant posé. On regrettera simplement de devoir se contenter de moins de trois minutes d'un délectable et émouvant spectacle. En outre, une version acoustique tout aussi brève nous est également dispensée, faisant ressortir un cristallin piano/voix, offrant ainsi une romantique alternative propice à la rêverie. Enfin, le mid tempo aux accents rock « Born Again », octroyant une rythmique plombante et des riffs graveleux, livre des couplets bien ciselés et des refrains moins doucereux que prévu. Les patines oratoires de la douce se font acides, voire tranchantes, mais avec une parfaite maîtrise technique à la clé. Au fil des écoutes, on se surprend à y adhérer plus que de raison ne serait-ce que par l'onde vibratoire qui finit par nous étreindre dans cette mouvance langoureuse et un tantinet brûlante.

Le combo a encore davantage ralenti la cadence pour nous livrer ses moments les plus intimistes, dont certains passages se révèlent être une véritable invitation au voyage de nos sens. Ainsi, un xylophone aux notes acidulées nous propulse avec un zeste d'originalité sur « Your Memory Won't Fade Away », sensible ballade progressive d'inspiration gothique, issue du premier effort, où des choeurs féminins partagent l'espace oratoire avec les claires inflexions de la sirène. Au fil d'un cheminement harmonique sécurisé et de gammes infiltrantes, une envoûtante atmosphère orientalisante, non sans rappeler Xandria, première mouture, réussit le pari de nous absorber, mais pour un temps résolument resserré. D'autre part, de délicats arpèges au piano nous introduisent sur « Linger », charmante et surprenante ballade progressive au riffing élégant et partiellement gruntée. Evoluant au fil d'un enfilage de passages softs et de mesurées montées en puissance, la douce témoigne d'effets de contraste lui conférant toute son originalité et sa saveur.

Pour varier leur offre, sans témoigner d'une quelconque maladresse, nos acolytes ont intensifié leur frappe tout en se montrant invitants. Ainsi, l'entraînant « Revolution », souriante piste sympho gothique à la souple rythmique et aux riffs effilés, dans le sillage de Tristania, offre une rayonnante lumière mélodique tout le long, délicatement mise en exergue par la déesse où qu'elle se meut. Rattrapée par son comparse de growler, elle ne se laisse pas compter. Sous couvert de célestes volutes, elle nous ravit le tympan pour une heureuse ronde des saveurs.

Le groupe nous a aussi octroyé son lot de passages à l'atmosphère plus lugubre mais sans y perdre en nuances mélodiques. Ainsi, le truculent et fouettant « The Mask », titre sympho gothique à la touche dark, non sans rappeler Draconian, nous immerge dans la torpeur de paysages de notes d'inspiration orientale, nous faisant traverser un torride désert en quête d'une salvatrice oasis. D'angoissants grunts s'invitent d'entrée de jeu rendant le moment d'autant plus oppressant, et ce, avant que la belle, tel un mirage, n'apparaisse et qu'elle ne fasse onduler ses vibes semi-lyriques. Un chemin de traversée certes insécurisant mais sans jamais nous perdre en inutiles conjectures technicistes et cultivant déjà les jeux de contrastes oratoires au rang d'un art. Une troublante atmosphère rapidement devenue brumeuse s'inscrit sur « Gone », piste sympho gothique à la touche doom, avec des relents dark. Plus encore, de sanglantes joutes oratoires entre growlers nous placent au cœur d'un combat des titans, relayées par une voix masculine claire, aptes à nous glacer les sangs. Sous une lumière mélodique glauque, on déambule dans un lugubre espace sonore peuplé de gorgones et de gluantes créatures en tous genres.

De la même manière que sur l'EP, les plages instrumentales sont bien présentes, se révélant tout aussi brèves, dépassant rarement plus d'une minute trente. Dans cette nouvelle offrande, l'entame de l'opus n'est autre que l'introductif instrumental « Introduction to Your Conscience », repris de leur première mouture. A la lumière tamisée de délicats arpèges au piano que vient rejoindre une lead guitare évoluant en notes perlées, eu égard à un subtil picking, et malgré sa brièveté, ce titre a trouvé la clé pour nous retenir. Ses riffs graveleux à l'ample délié ne manqueront pas d'attirer l'attention, même si on aurait souhaité davantage d'allonge. On restera également magnétisé par un serpent synthétique se trémoussant langoureusement au fil de notes pianistiques acidulées sur la minute instrumentale dispensée par l'a-rythmique et linéaire « Erised ». Au-delà de l'interlude qu'il représente, il agit en véritable tremplin pour l'amorce de l'énergisant « Revolution ». Après quelques pas cadencés, on retrouve « Falling Curtains », laconique outro de l'EP, n'ayant ici plus la même fonction. Ainsi, d'enveloppantes nappes synthétiques corroborées à un xylophone confèrent une ambiance mordorée propice à la zénitude. Guère plus étendue que ses cousins non oralisés, cette piécette témoigne d'un potentiel instrumental avéré mais, là encore, insuffisamment exploité par le combo canadien.

Au-delà de ses propres compositions, le groupe est allé chercher d'autres sources d'inspiration pour asseoir son message musical et lui apporter une empreinte stylistique complémentaire. Contrairement à ses propres travaux calés sur un format de piste plutôt restreint, ces pièces nécessitent une réelle tenue sur la durée et un investissement technique de tous les instants. Exercice risqué s'il en est mais qui sied bien à notre jeune troupe qui, au passage, a troqué le chant lyrique pour une présence masculine en voix claire. D'une part, ayant opté pour « Windowpane » d'Opeth, les Canadiens ont réussi à personnaliser ce morceau emblématique du riche répertoire de l'illustre combo suédois sans le dénaturer. Extrait de « Damnation » sorti en 2003, cette fresque atmosphérique en mid tempo a permis de révéler quelques talents insoupçonnés de la part du lead guitariste tout en nous convainquant que nos compères pouvaient évoluer dans un metal progressif aux relents rock sans laisser transparaître la moindre faiblesse ni une quelconque fausseté. Chapeau bas. Sur un même tempo, mais dans un registre rock fondamental, ils se sont attaqués à « Riders on the Storm », extrait de l'album « L.A. Woman » (1971) de The Doors. On croirait y déceler l'empreinte d'un Jim Morrison ressuscité se superposant à une angoissante ambiance orageuse propre à la version originale. Un orgue hammond virevoltant et omniprésent sur fond de guitares au slide limpide typé fin des '60s viennent à la rescousse comme pour nous signifier en douceur de ne pas s'exposer au déchaînement des éléments. Puissant et pénétrant à la fois, ce titre judicieusement réinterprété nous replonge non sans émoi dans les affres et les tourments d'un passé magnifié par notre valeureuse équipe.

Au final, le combo canadien a fait évoluer son projet au point de nous octroyer une œuvre plus aboutie, diversifiée et mieux produite. Bien inspirée, cette roborative galette livre quelques belles pièces en substance. Si les accidents de parcours sont rares, on regrettera, cette fois encore, la brièveté de certaines plages, notamment les instrumentales, trop menues pour nous sustenter plus que de raison. Un album qui, néanmoins, saura magnétiser quelques tympans déjà éprouvés pour quelques écoutes attentives, et peut-être bien figurer dans plus d'une cd-thèque dédiée au metal symphonique gothique dans la veine des sources sus-citées. A l'issue de cette production, et pour conférer davantage de substrat à son œuvre, il se pourrait que le collectif ne s'arrête pas en si bon chemin. L'avenir seul nous le dira...

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