Après un premier opus aux avis mitigés,
Kagerou nous sert en 2003 un beau paquet de nouveautés. Les fans considèrent "Rakushu" comme une bombe.
Pourtant, ce n'est pas l'impression donnée par le premier titre : "Holy Needle", déjà, possède un titre en anglais. Il n'en faut pas plus pour inquièter le Visualeux habitué à la fidèlité de
Kagerou envers sa langue natale. Rassurons-nous, Daisuke n'a pas l'intention de prôner la mondialisation avec des paroles anglophones (De toutes façons les chanteurs Japonais parlent l'Anglais comme des pingouins, c'est bien connu). Ce premier morceau qui ouvre le CD est assez "cool", mais il ne peut faire le poids par rapport à la chanson qui suit.
Chaque artiste à son tube, et celui de
Kagerou est bien "
XII Dizzy". Véritable trésor emblématique du groupe, la chanson marque avec merveille le tournant emprunté par
Kagerou sur cet album : violence, discordance, gros désordre sonore mais que l'on écoute avec plaisir.
Puisque le groupe semble bien parti, pourquoi ne pas enchaîner avec un second bijou musical ? "Rasen Kubi" est moins jouissive, mais bien plus recherchée que
XII Dizzy : la violence des couplets s'enchaîne parfaitement avec le refrain cool et entraînant typique du Visual Kei.
Ce qui est dommage, c'est qu'après de telles beautés,
Kagerou se fatigue légèrement. Dans la suite de l'album, ils ne parviennent pas à égaler la puissance des deuxième et troisième titres. Sur "Koukotsu Jigoku", les musiciens se reposent de leur débauche de génie, par un titre rythmé, mais sans grand intérêt.
Attention,
Kagerou se réveille ! La brutalité de ce rock japonais ne figure pas seulement dans "
XII Dizzy" (encore heureux). Pour du
Kagerou, "Masatsu Shinko" est plutôt motivante.
Le tempo continue à monter. "Shibire Kokoro" commence par une courte intro au piano, pour déboucher sur un titre plus marquant que les deux précédents. Daisuke semble bien excité sur l'ensemble des 3:25 qui composent la chanson. A certains passages, on retrouve un son proche de "
XII Dizzy".
Evidemment, ça ne pouvait pas continuer à être aussi plaisant. Après un tel titre,
Kagerou semble ressentir le besoin de reposer l'auditeur. "Kasa" est une jolie ballade, mais que le Visualeux affamé a vite fait d'oublier.
Puisque sur cet album, l'augmentation de tempo se fait progressivement, on constate que "Nikushimi No Itori Shibai" est plus proche de "Masatsu Shinko" qu'une vraie chanson violente.
"3.2.1." est très intéressante. Des sons électros introduisent la chanson, et réapparaissent à plusieurs moments. Daisuke exploite sa voix avec plus de talent, alternant hurlements et grognements, pour revenir toujours en forme pour un refrain aussi jouissif qu'à l'accoutumée.
Outre les bruitages, les changements dans la voix du chanteur restent le principal intérêt du morceau.
"Koi Uta" ne marque pas par son originalité. On s'attendait peut-être à une montée en violence, malheureusement, on est déçu. Ce titre n'est pas vraiment doux (pas du tout, même), mais à part les rires débiles du chanteur, aussitôt écoutée, aussitôt oubliée.
Contrairement à beaucoup d'albums de Visual, la fin de l'album est un enchaînement de petites déceptions. Il s'agit d'excellentes chansons, mais la brutalité présente dans certains des premiers titres disparaît au profit de titres qu'il est impossible de dissocier.
Seul le refrain de "Hikari No
Kage" m'a interpellé, mais il ne s'agit là que d'un avis personnel. "Jubaku Oto" est exactement dans la même veine que les deux chansons la précédant, si bien qu'à la première écoute, ces trois titres semblent former une seule et même entité. La seule caractéristique de cette piste est l'outro lassante sous forme de rythme monotone à la batterie.
La seule raison pour laquelle le Visualeux retient le dernier morceau, c'est pour l'ennui qui en dégage. "Betsuri Ro" est une jolie ballade dans la continuité de "Kasa" : fidèles à leur réputation,
Kagerou mettent la chanson douce soporifique de leur album en guise d'adieu.
Le plus intéressant dans cet album est le nouveau genre adopté par
Kagerou : Daisuke retient l'attention de l'auditeur par son excitation, et par rapport à son précédesseur, "Rakushu" est fait pour le live, donnant au Visualeux l'occasion de se défouler sans retenue. Il aurait peut-être fallu mieux organiser les chansons et faire preuve de plus d'innovation entre les différents titres, qu'il est très dur de se mettre en tête. En conclusion, je conseille au Visualeux agité, fan de Dir en
Grey et fréquentant les concerts, de se procurer "Rakushu" en vitesse, tandis que pour un esprit plus ouvert en quête d'hétérogénéité, je conseillerais plutôt "Guroushoku", dernière merveille de
Kagerou et mélange d'influences jouissives.
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