Rakshak

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17/20
Nom du groupe Bloodywood
Nom de l'album Rakshak
Type Album
Date de parution 18 Fevrier 2022
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1.
 Gaddaar
 04:44
2.
 Aaj
 05:00
3.
 Zanjeero Se
 04:11
4.
 Machi Bhasad
 04:00
5.
 Dana Dan
 04:54
6.
 Jee Veerey
 04:38
7.
 Endurant
 04:46
8.
 BSDK.exe
 04:55
9.
 Yaad
 05:40
10.
 Chakh Le
 04:25

Durée totale : 47:13

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Bloodywood


Chronique @ Groaw

14 Mars 2022

Welcome to Bloodywood !

Si vous êtes grands amateurs d’une musique extravagante, surprenante et sans limites, vous avez frappé à la bonne porte. Si ce n’est pas le cas, laissez-moi au moins conter une bien belle histoire. Bloodywood voit le jour en 2016 à New Dehli, porté par deux amis de longue date. Le premier est Karan Katiyar, multi instrumentaliste puisqu’il joue à la fois de la guitare, de la flûte et est aux commandes de nombreuses curiosités locales comme la sitar ou le shehnai. Ce dernier est aussi derrière les travaux de production et de composition. Le second est Jayant Bhadula, vocaliste aussi à l’aise sur le chant traditionnel indien que sur la prestation gutturale. Initialement, les deux compères s’illustrent sur des reprises de titres indiens comme Tunak Tunak Tun mais également sur des tubes internationaux tels que Despacito, Shape Of You ou encore Smells Like Teen Spirit. Très vite, le succès est au rendez-vous sur YouTube où le duo cumule les millions de vues.

Les deux musiciens verront leur projet s’agrandir et prendre une nouvelle dimension avec l’arrivée d’un second chanteur Raoul Kerr, plus orienté vers le rap, Sarthak Pahwa au dohol, percussions typique d’Inde, Roshan Roy à la basse et Vishesh Singh à la batterie. Le tout nouveau sextet s’envole pour une tournée sur leurs terres d’origine où leur popularité ne cessera de grandir. Cette notoriété ira même passer les frontières puisque le groupe sera suivi de près à la fois en Amérique mais également en Europe. Là où Bloodywood n’était à la base qu’un simple délire entre amis, la formation a finalement commencé à devenir une référence dans son pays.
Il aura tout de même fallu attendre six ans avant que nos artistes publient leur premier véritable disque (si on omet leur album de reprises) du nom de Rakshak qui signifie le sauveur, le défendeur.

Si nos Indiens s’identifient en tant que groupe de folk metal indien, leurs compositions mêlent avec brio metalcore, neo metal et musique traditionnelle. Le sextet se fait d’ailleurs surnommé Raj Against The Machine, qui fait bien évidemment référence au combo de fusion américain, preuve d’une excentricité inédite. Les deux collectifs ne sont pas si éloignés, à commencer par leurs thèmes lyriques. Nos Indiens abordent des sujets tels que les agressions sexuelles sur Dana Dan, le harcèlement scolaire dans Endurant, la politique dans Gaddar ou encore la dépression dans Aaj.
Les musiciens ne font pas non plus dans la demi-mesure avec des mélodies généralement directes et terriblement prenantes. Une des seules exceptions à la règle, Zanjeero Se qui s’approche d’une douce balade mélodique dont l’atmosphère émotive est très sensible. A l’écoute du titre, une certaine nostalgie fait son effet puisque la composition n’est pas sans rappeler In The End de Linkin Park.

La comparaison avec l’ex-groupe de nu metal est tout sauf le fruit du hasard. Le mélange rap et chant hurlé/growlé est l’exact modèle de la formation californienne. De même, l’utilisation de synthétiseurs et de samples comme sur Gaddar ou sur Machi Basaad s’apparentent étrangement aux tables de mixages et autres effets de l’âge d’or du neo. Le groupe indien ne s’interdit pas des instants bien plus percutants et impétueux comme sur les breakdowns de Gaddar (encore lui) ou de Bsdk.exe qui n’est sans rappelé que les musiciens excellent tout aussi bien dans un registre plus féroce.
On ne se lasse pas non plus de passages à la flûte qui sont une véritable incitation au voyage et à la quiétude. Si Jee Veerey se compose principalement de ces notes aériennes et voluptueuses, Aaj nous offrira un solo de l’instrument à vent pour une puissance et une sensibilité révolutionnaires. Le sextet impressionne tout autant dans ses performances vocales : Dana Dan soumet un chant rappé de la part de Raoul Kerr ébouriffant là où Endurant expose avec brio les différentes palettes de Jayant Bhadula, entre chant clair traditionnel, voix plus hurlée et performance gutturale.

La présence de la chanteuse Archy J de The Snake Charmer sur Aaj et Dana Dun contribuent à cette épopée et excursion sur les terres de l’hindouisme. La production de l’album est impressionnante et fait jeu égal avec les compositions actuelles. On regrettera sans doute des guitares un peu trop claires et étouffées par moments, qui empêchent les morceaux de s’exprimer pleinement. On ne pourra pas non plus nier la ressemblance parfois flagrante entre différents titres. C’est le cas entre autres de Machi Basaad avec Chakh Le où le riffing et même les sonorités indiennes sont à quelques différences près les mêmes. L’écriture de certains papiers laisse également à désirer et sonne parfois comme un peu ringard. Machi Basaad est la caricature même de ces lignes désuètes et abandonnées. De manière plus générale, il ne sera pas rare de trouver le rap de Raoul Kerr un peu dérangeant, surtout pour celles et ceux qui n’en auraient pas l’habitude.

Rakshak est un cocktail explosif d’influences, un élixir revigorant qui aura l’effet d’un coup de poing en pleine face. Bloodywood signe une première esquisse déjà marquante par sa personnalité et son authenticité, même si elle aura quelque peu tendance à perdre de son effet, liés notamment à une production un peu trop propre et des choix parfois questionnables. L’aventure est belle pour nos six musiciens qui n’étaient pas du tout destinés à devenir si importants en l’espace d’une poignée d’années. Dans tous les cas, avec un peu plus de hargne dans sa version finale et moins de paroles téléphonées, la formation n’aura aucun mal à s’élever au titre de légende indienne, poussée par un public déjà admiratif et conquis.

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