Estampillé
Dark Metal, ce side project de deux membres du fameux line-up de
Katatonia nous fera découvrir une nouvelle facette de la fertilité créative de certains. Non content du succès de
Katatonia, sans parler de
Diabolical Masquerade, ceux-ci mettent sur pied
October Tide, de prime abord, un projet orienté vers le doom/death
Metal, mais qui à l’écoute s’avère totalement indépendant. Sous ses allures de légèreté et de minimalisme,
Rain without End se révèle être un disque plutôt bien composé auquel on ne pourrait enlever son aura de simplicité.
S’appuyant sur des rythmiques lentes, sur lesquelles viennent s’ajouter un duo lead/bass efficace,
October Tide ne sort en aucun cas du lot, mais captive de par sa limpidité. Le groupe ne passe en effet pas par quatre chemins pour asséner leur coup de massue à retardement. Non-violent, le metal de nos suédois soulève quand même un caractère soupe au lait. J’entends par là qu’en nous martelant l’esprit de compositions lourdes et mélancoliques,
October Tide inspire tout de même une certaine rage habilement dissimulée. Le groupe ronge son frein et ne tient pas à faire déborder leur petit vase fragile. Tout en douceur et en délicatesse, le groupe enchaîne les sept titres de l’album avec une homogénéité exemplaire, peut être un peu trop. Sans réels changements de rythme, le groupe m’a tout de même tenu en haleine quarante minutes durant, en ne lâchant pas le morceau, chaque morceau fidèle à la structure du précédent. Hormis un intermède de très bon goût (n°5),
Rain without End s’écoute comme un bon plat réchauffé, d’une seule et unique traite.
D’un bon riff à un autre, le trio suédois nous propose également une nuance mélancolique pas désagréable. En écoutant de ce fait les premières notes de l’album, on pourrait alors croire à une nouvelle apparition d’un
Shape Of Despair en puissance. Heureusement, en laissant à César ce qui est à César,
October Tide vole très vite de ses propres ailes. Contemplatif et attractif, l’album prend des allures de nouveautés pour un metalhead habitué des grandes frasques violentes. Tout en douceur.
N’inspirant ni occultisme ni extrémisme quelconque,
October Tide se veut plutôt un frein à la prolifération du malin dans le metal suédois. Le groupe n’est absolument pas dépourvu d’aspects mélancoliques et lyriques.
A noter que je possède une réédition, à l’artwork nettement plus soigné que l’original. On ne trouve malheureusement aucune paroles dans un livret aussi maigre qu’un papier film. Bref, un nouvel album, The
Grey Dawn, a fait son apparition 2 ans plus tard, sauf erreur, et mis à part ça, aucune nouvelle du groupe depuis. En tous les cas, une petite saveur de Scandinavie des années 90.
Paganwinter
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