Purity

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17/20
Nom du groupe Hate Forest
Nom de l'album Purity
Type Album
Date de parution 2003
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album120

Tracklist

1. Domination 05:54
2. Elder Race 05:23
3. The Gates 11:03
4. Megaliths 02:33
5. The Immortal Ones 11:24
6. Desert of Ice 06:06
7. Cromlech 02:10
Total playing time 44:33

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Hate Forest


Chronique @ ArchEvil

09 Décembre 2007
Il n'y a pas de vie sur cette galette. Juste le vide. Un trou noir... puis une forêt. La forêt de la haine, ce nom qui aura déjà attiré mon attention, présageant un sentiment terrifiant prisonnier de l'objet, ne demandant qu'à sortir et plonger la pièce dans l'obscurité et le froid de la mort.

Purity a une âme. Un ectoplamse cruel et virulent, absorbant la conscience de sa victime, l'acheminant au milieu de son domaine : une forêt sans nom, enlacée d'un halo sinistre et éprouvant émotionnellement, tout comme le nom de l'artiste l'indique cyniquement. L'oeil de Roman Saenko posé sur sa victime, débordant à la fois d'une tristesse abrupte et d'une haine sauvage, tient en respect une proie dépourvue de tout moyen de résistance, la martyrisant sans relâche.
Ne s'adaptant ni aux rudiments du black metal old school ni à l'exigence studio dénudée d'âme, il contrepèse les éléments, privilégie une certaine apathie pourtant rehaussée d'une puissance dévastatrice.
On reconnaîtra davantage un death metal hypnotique à l'écoute de ces vocaux gutturaux caverneux et féroces et d'une batterie programmée lobotomisatrice au rendu très net. Force est de constater que l'alliance avec les guitares tout aussi crispantes que volumineuses côtoyant une basse incisive est effarante d'efficacité, prouvant davantage son pouvoir ravageur en soufflant une atmosphère monolithique pénétrante, un souffle de désolation nous envahit devenant petit à petit une obsession au fur et à mesure que passent les secondes et que le brouillard malfaisant emplit la pièce.
Noyés au milieu du nuage glacial que forme le rendu des guitares, les riffs laissent transparaître pourtant une mélodie sous-jacente, ce qui la rend encore plus percutante, semblant presque venir de nulle part.

Ce disque est un vrai concentré de décadence, un véritable retour vers une brutalité animale mêlée d'une mélancolie surprenante, que ce soit sous une averse de blast beats endiablés, de roulement de grosse caisse comparables à une meute de loups décharnés ou de mid tempos à l'apparence aérée mais plongés dans l'ombre par l'oppression des guitares, celui de The Gates en est l'exemple idéal : d'une durée d'une bonne minute, constitué de deux couplets uniquement mais possédant littéralement l'auditeur.

La noirceur exceptionnelle du disque en font pour moi une oeuvre à part, semblant hurler à la mort tel un démon meurtri. Les formation ukrainiennes ne m'ayant pas convaincu, dont Nokturnal Mortum pour lequel mon intérêt ne va qu'en s'amincissant, Hate Forest rehausse la valeur en insufflant à son approche très death metal une haine froide et obsédante canalisée davantage par un effondrement émotionnel dont il est difficile de se remettre.

5 Commentaires

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Tuhor - 15 Août 2008: joli chronique (comme toutes celles de toi que j'ai lu jusqu'à présent )
une bonne description de l'album , description bien écrite par ailleurs
ah quand la prochaine chronique ?
ArchEvil - 16 Août 2008: Je commence la série des sepultura : Schizophrenia, Beneath the Remains, Arise et Chaos A.D.
Tuhor - 16 Août 2008: j'ai hâte de voir ce que sa va donner
continu comme ça !
mayhem13 - 01 Mars 2017: Je suis resté scotché par cette musique brumeuse, donc la pochette résume à merveille l'ambiance musicale.
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Chronique @ Icare

26 Fevrier 2009
Il y a certains CDs après l’écoute desquels on ne peut rester indemnes. Purity fait incontestablement partie de ceux-là. Je vous épargnerai le topo galvaudé sur le black qui est une musique de « méchants qui font peur et qui n’aiment pas trop la vie », et je vous laisserai simplement, pour vous faire une idée, vous enfiler cette galette d’une traite, si vous en êtes capables.
Ici, Hate Forest ne se contente pas de chanter la mort, de décrire avec force stéréotypes les abysses ou de glorifier avec une aveugle béatitude le grand Satan. Non, ce serait trop facile. Avec Purity, on n’est pas encore en Enfer, mais on assiste, impuissant, à son avènement inéluctable dans un monde agonisant: la musique annihile toute forme de vie, corrompt la terre entière de sa haine et sa désolation pour répandre, telle une contagion mortifère, sa sève noire et morbide à tout être animé.

Les guitares, accordées très bas, ne créent qu’un bloc monolithique et compact, une plainte vibrante et sombre qui vous vrille le cerveau sans pitié et sans aucun moment de répit.
Toujours plus noires, toujours plus acérées, glaciales et hypnotiques, elles résonnent comme une meute hurlante, écumante de rage et de haine, lancée à la poursuite de tout souffle de vie.
La batterie, martiale et inhumaine, ce martèlement sec, frénétique et continu, achève en épousant ces accords décharnés et morts, de vous déshumaniser et de vous entraîner à la frontière d’un monde d’agonie où seules la mort, la souffrance et la démence peuvent subsister parmi la masse puante et putréfiée des cadavres en décomposition.
Et, par-dessus tout, il y a cette voix. Une voix aux exhalaisons putrides et méphitiques, un aboiement rauque et infernal qui semble émaner des profondeurs même de l’Enfer. Un grognement animal impitoyable qui vous poursuit inlassablement de sa haine et de sa furie, menant ces guitares fantômes de ses éructations maléfiques, incantation blasphématoire flottant sur le rythme infernal de cette batterie implacable.

Les quelques rares accalmies, où la batterie, toujours aussi froide, sèche et mécanique, ralentit lugubrement le rythme pour un rendu plus macabre que jamais, et où les guitares muent leurs sinistres hurlements en une plainte morbide et désaccordée, ne sont que plus pernicieuses : elles vous sortent de cet état de terreur glacée pour vous plonger, corps et âme, dans une sorte de torpeur hébétée, comme un bref retour à la conscience de l’horreur qui s’étale tristement devant vos yeux, déjà secs de toutes larmes (écoutez la fin de la piste 3 et ce riff mélancolique qui roule éternellement, achevant de vous geler l’âme, avant de vous relancer cruellement dans l’horreur d’une vie malade et agonisante); là, impuissant, vous ne pouvez vous empêcher de contempler avec abattement le charnier nauséabond qui s’étale à perte de vue tout autour de votre être malade.

Puis, soudainement, dans le chaos sonore de cette batterie folle et de ces guitares aux hurlements déments, vous tirant de cette vision sinistre et désolée, c’est un violent retour à la pourriture de la vie, à cette lutte désolée car perdue d’avance contre le char impitoyable de la Mort qui vous poursuit de son galop inexorable.
Vous savez que vous avez perdu, qu’il n’y a plus aucun espoir de survie, mais vous continuez quand même à courir, les battements hystériques de votre cœur se mêlant au martèlement guerrier de la batterie, vos dernières pensées pitoyables se noyant dans cet océan de distorsion et les rugissements triomphants de cette voix terrible, puis…

Plus rien. Après une mélopée funeste, le CD s’arrête, brutalement. Vous rouvrez les yeux, vous palpez vos membres engourdis, et vous constatez avec soulagement que vous êtes encore vivant, que toutes ces images de mort et de désolation ont disparu avec la musique. Alors, après quelques secondes pour vous remettre de l’intensité de l’expérience que vous venez de vivre, vous vous relancez avec joie dans la riante cascade de la vie, oubliant pour quelque temps l’horreur des ténèbres qui vous enserraient quelques secondes auparavant. Mais, vous pouvez en être sûr, cette horreur restera à jamais gravée dans votre âme souillée et dans votre cœur flétri…

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Icare - 03 Mars 2009: Tout à fait d'accord. Battelfields est bon, mais ce Purity, quelle noirceur, quelle asphyxie, quelle angoisse...

Il m'a vrmt foutu une méchante claque lors de la première écoute.

Merci pr le compliment, bonne continuation à toi! ;-)
morkhor - 13 Mars 2013: La chronique représente vraiment bien 'Purity'.

Bravo au chroniqueur !!!
Icare - 13 Mars 2013: Merci beaucoup pour ce compliment!
mayhem13 - 01 Mars 2017: Superbe chro pour un superbe album.
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