Après la sortie de "
A Higher Form of Killing" (1989) les américains d'Intruder quittent Roadracer Records pour intégrer l'écurie
Metal Blade Records (
Nasty Savage,
Sacred Reich).
Le groupe enregistre et sort en Août 1990 "
Escape Fom
Pain", un EP sur lequel il reprend certains titres de son premier disque "
Live to Die" (1987).
Dix mois plus tard Intruder retourne en studio accompagné du célèbre producteur Bill Metoyer (responsable du son d'une grande partie des formations signées chez
Metal Blade Records) pour l'enregistrement de "Pyscho
Savant".
Commercialisé en juin 1991 l'album ne bénéficie d'une d'aucune promotion (pas la moindre chronique et publicité dans les magazines français
Hard Force,
Hard Rock Magazine, et
Metal Hammer), et par conséquent passe complètement inaperçu.
Il faut dire qu'en 1991 nous sommes en pleine vague Death
Metal et
Metal Blade Records mise plus, à raison, sur les ventes du brutal "Butchered At Birth" de
Cannibal Corpse que sur celles de "
Epidemic" de
Panic, de "Face Reality" de
Slaughter House, et de "
Psycho Savant" d'Intruder.
C'est d'autant plus dommage que sur ce disque les américains nous livrent un Speed/Thrash
Metal Technique (ou Techno-Thrash) certes moins intense que celui délivré sur "
A Higher Form of Killing", mais tout aussi délectable.
Cela se confirme dès "Face Of
Hate" (doté de furieux plans de guitares) suivi de l'excellent "Geri's
Lament (When)" et du rapide "It's A Good
Life".
Des morceaux dont la structure complexe renvoie aux exceptionnels albums "If At First You Don't Succeed" (1988) d'
Hades et "
Endless War" (1988) de
Realm.
L'autre point fort du disque c'est la voix aiguë de Jimmy Hamilton (typique de ce genre de formations) qui, grâce au ralentissement général, abandonne son débit hyper rapide à la Sean Killian (
Vio-lence).
En effet par rapport à "
A Higher Form of Killing" ses parties vocales sont plus travaillées, notamment sur "The Enemy Within" avec cet inédit chant clair accouplé à son timbre suraiguë proche d'Alan Tecchio (
Hades,
Watchtower) et sur le superbe "Invisible", avec cette alternance de parties agressives et de parties lyriques (sur le refrain).
Moins présente que sur l'album précédent l'influence de
Vio-lence fait un retour en force sur le virulent "
Traitor To the Living" tandis que sur "N.G.R.I.", le dernier titre du disque, on est surpris de tomber nez à nez (à partir de 3 minutes 7 secondes très exactement) sur des parties de guitares que ne renierait pas
Obituary !
C'est sur cette petite note ironique que se termine ce troisième et dernier album d'Intruder qui, peu soutenu par
Metal Blade Records et ne pouvant faire face à la déferlante Death
Metal (
Immolation,
Malevolent Creation,
Suffocation), splitte l'année suivante.
En effet, il s'agit d'un bon disque de thrash Bay-Area, dosé, entraînant et soigné qui propose de bons, voire très bons titres ("Traitor Of The Living"). On sent une influence aussi sur des plans mosh à la Anthrax ("Final Word", avant le long solo), et tout ceci, comme très bien expliqué dans la chronique, est sorti à une bien mauvaise période pour le style.
Dommage, car ce disque là, au même titre que ceux des groupes cités (Realm, Hades), mais aussi Mortal Sin ou Gothic Slam par exemple, méritent, plusieurs années après leur sortie, une réhabilitation par le web bien justifiée.
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