Les musiciens figurant dans les rangs de ce
Hammer Fight, et notamment son chanteur Drew Murphy, sont impliqués, ou furent impliqués, dans de nombreux autres projets parmi lesquels beaucoup seront essentiellement actifs dans les milieux Death et Thrash
Metal. Des fréquentations qui expliqueront, sans doute, les appétences de ce groupe pour les musiques rugueuses, intenses et sans concession. Sauf que ces natifs du New Jersey n'expriment pas vraiment leur créativité dans ces genres-là mais plutôt, pour faire simple, fort d'un Heavy
Metal/Speed
Metal souvent pugnace et belliqueux. Un propos qu'il nourrit d'éléments radicaux puisés, justement, dans ces autres mouvances dans lesquelles ses membres évoluent. A tout cela, pour évidemment affirmer plus encore son indépendance et son désir de ne se complaire dans absolument aucun poncif, il y ajoute, droit dans ses bottes un doigt tendu bien haut, et si possible le majeur, de nombreux autres influences allant du Hardcore au Blues, en passant par le Rock'n'Roll ou le Punk. Un spectre englobant donc aussi bien
Entombed, Motorhead,
Rage, Iron Maiden, les Allemands de
Macbeth ou les Américains de
Crusader. Une fois cette constatation établie, définir avec une extrême exactitude dans quelle case ranger cette formation originaire d'
Atlantic City devient un casse tête presque insurmontable duquel nous ne sortirons pas facilement, même avec quelques arguments fallacieux lancés à la cantonade du genre "de toute façon, tout ça c'est du Rock". Cela dit, nous pourrions en arriver à ça puisque Drew lui-même, lorsqu'on lui demande dans quelle catégorie il place
Hammer Fight, aime à répondre: "le
Metal". Tout simplement.
Mais cessons de tergiverser et entrons dans le vif du sujet. Malgré sa relative vivacité, le Picking Up Change qui démarre ce manifeste, garde un feeling très Rock. A contrario d'un
Target Acquired qui, quant à lui, est très véloce, presque Thrash. Into the
Dark nous propose des chants particulièrement gutturaux qui laissent mieux encore entrevoir le passé extrêmes de ce vocaliste. Un morceau pourvu, aussi, d'un break acoustique splendide. Avec des pistes comme Good Times in
Dark Ages et Gods of Rock n' Roll, on revient à du plus classiquement Heavy Speed
Metal. Alors que sur Cell Mates apparaissent, par exemple, ces accents Hardcore. Des titres aussi divers que variés et le plus incroyable de cette démarche, c'est que tout fonctionne parfaitement dans ce joyeux bazar s'enchainant sans jamais heurter l'auditeur conquis.
Tout, ou presque. Dans ce mélange hétéroclite homogène (comprenne qui pourra), seul un Low & Broken au groove Blues Rock Roots sera quelque peu déconcertant. La distance qui le sépare d'un reste bien plus ardent et agressif semble, en effet, infranchissable.
Pour conclure, il nous faudra aussi ajouter quelques mots encore pour dire que ce
Profound and Profane est sans aucun doute bien plus âpre et prompt que son immédiat prédécesseur et répéter encore que le résultat de ce sympathique foutoir est tout à fait efficace, attrayant et irrésistible.
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