Primordium

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16/20
Nom du groupe Angelwings
Nom de l'album Primordium
Type Album
Date de parution 18 Juin 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1.
 Genesis
 10:33
2.
 Primordium
 06:24
3.
 Nature’s Lullaby
 06:28
4.
 Fallen Angel Song
 05:19
5.
 Sail away
 05:11
6.
 Dehumanised
 02:12
7.
 Trapped
 06:57
8.
 Changes
 06:08
9.
 Prayer
 05:37
10.
 Lies & Secrets
 05:37

Durée totale : 01:00:26

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Angelwings


Chronique @ ericb4

30 Juin 2021

Second mouvement et seconde pépite octroyée par la formation gibraltarienne...

Message a été reçu par la formation gibraltarienne de revenir dans les rangs après « The Edge of Innocence », un éblouissant et pléthorique opus signé chez Pride & Joy Music quelque quatre années suite à sa sortie de terre, en 2013, faisant dores et déjà d'elle un sérieux espoir du metal symphonique à chant féminin. Porté par ce succès, après quelques remaniements de son équipage et parallèlement à quelques concerts réalisés en Espagne et en Allemagne, le groupe se vouera à la conception de son second album studio, « Primordium », une galette généreuse de ses 60 minutes écoulée tout comme sa devancière via le puissant label allemand. A l'aune de cette nouvelle livraison que quatre années séparent de son illustre aînée, le combo serait-il dès lors en passe de se muer en valeur montante, voire de jouer les épouvantails parmi les si nombreux opposants que compte désormais ce registre metal ? Mais préalablement à l'exploration des arcanes de ce méfait, pour mieux appréhender les tenants et les aboutissants de l'évolution du projet, un petit flashback s'impose.

A partir du souhait communément partagé de se consacrer à la reprise de plusieurs titres emblématiques de Nightwish, le groupe conférera tout naturellement une dimension orchestrale à son projet musical ; une orientation stylistique faisant de lui la figure de proue du metal symphonique de cette modeste enclave britannique du Sud de l'Espagne. Le combo ne réalisera son propre répertoire qu'un an plus tard, le temps pour lui de sculpter ses lignes mélodiques et d'affiner le trait de sa plume. Etat de fait qui ne l'empêchera nullement d'enchaîner ses démos, et ce, dès 2015, à l'instar de l'entraînant « Wonderland », titre démo auquel en succéderont deux autres, « Memories » et « Forbidden Lore », jouissant chacun d'un large recueil de l'adhésion et ayant permis d'accroître leur visibilité médiatique. Bien qu'enregistrées avec des moyens limités, et ce, dans la salle de répétition du groupe, ces pistes ont pu bénéficier d'un temps d'antenne sur les radios argentines, britanniques et espagnoles. De modestes mais seyantes offrandes qui lui permirent de se produire auprès de Saxon au ''Hard n Heavy'' Festival à Gibraltar et de partager l'affiche avec Kings Of Leon et Duran Duran au Gibraltar Music Festival en 2015. Fort de ce background studio et scénique, le temps fut désormais venu pour nos acolytes d'essaimer plus largement leurs riffs.

Il aura fallu patienter la bagatelle de deux années avant de voir le collectif revenir dans la course avec, sous le coude, le sus-nommé « The Edge of Innocence », un pulsionnel, sensible et enivrant effort à la production d'ensemble rutilante. C'est précisément dans cette lignée artistique et technique que se profileront les dix pistes de son cadet, « Primordium », ce dernier nous immergeant à son tour dans un univers rock'n'metal mélodico-symphonique classique, gothique et progressif, dans le sillage de Within Temptation, Nightwish, Xandria, Mattsson, Delain et consorts. Un set de compositions empreint d'un brin de maturité supplémentaire et des plus inspirés que nous octroient nos hôtes, à savoir : la charismatique soprano au cristallin grain de voix Divi Cano, le claviériste et orchestrateur Glenn Cano ; Carlos Alvarez Nava Gonzalez et David Duran Ramirez, en remplacement de Paul Cano, aux guitares ; Dani Duran Ramirez, en lieu et place Darren Fa, à la basse. En outre, la profonde empreinte oratoire du guitariste/vocaliste nord-américain Carlos Alvarez, dit ''Dirty Viking'' (Power Theory, Shadowdance, ex-Nightbreed...), sur deux des titres de la rondelle lui confère précisément un petit supplément d'âme.

Tout comme son prédécesseur, le luxuriant opus jouit d'un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation, d'une belle profondeur de champ acoustique mais aussi de finitions passées au crible ; sans omettre la finesse du coup de crayon et les subtils contrastes de couleurs dont se pare la jaquette, patte de l'expérimenté et prolifique graphiste allemand Thomas Ewerhard (sollicité par After Forever, Amorphis, Avantasia, Ayreon, Doro, Edenbridge, Therion, parmi tant d'autres). Tous les voyants seraient donc au vert pour voir le collectif gibraltarien s'illustrer parmi les jeunes princes du genre, au même titre que Metalwings, Beyond The Black, Elvellon, ou encore Walk In Darkness. En quoi ses armes actuelles seraient-elles de nature à le distinguer de ces jeunes loups aux dents longues ? L'ajout de cette opulente offrande dans son escarcelle cristalliserait-il un doublé gagnant pour nous acolytes ?

C'est à l'instar de leurs pistes les plus enfiévrées que nos gladiateurs marquent leurs premiers points, brandissant alors leurs armes les plus tranchantes, prêts à nous faire plier l'échine. Aussi ne résistera-t-on que malaisément à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous sous l'impact de « Changes », up tempo enjoué aux riffs épais à la confluence de Delain, Lacuna Coil et Mattsson. Ses puissants et véloces coups de boutoirs corrélés à une frondeuse rythmique sur fond d'un ondoyant tapis synthétique pousseront assurément l'aficionado du genre à une inconditionnelle adhésion. Un poil moins offensif, le vitaminé et diablotin « Lies & Secrets » n'inscrit pas moins de sidérantes montées en puissance du convoi instrumental ainsi qu'un flamboyant solo de guitare dans sa trame. Et la sauce prend sans tarder...

Complexifiant parfois ses schèmes techniques, la troupe parvient là encore à nous retenir plus que de raison. Ainsi, à mi-chemin entre Nightwish et Within Temptation, le polyrythmique et théâtral « Primordium » se plaît à disséminer ses fulgurantes accélérations que quelques breaks bien amenés viennent opportunément pondérer. On appréciera parallèlement tant les sinuosités de ses rampes synthétiques et ses gimmicks guitaristiques que les anxiogènes mais fugaces apparitions de ''Dirty Viking'', elles-mêmes contrastant avec les angéliques modulations de la belle. Dans cette dynamique, on retiendra le low tempo progressif aux riffs roulants « Nature’s Lullaby » aussi bien pour la saisissante gradation de son corps instrumental et oratoire qu'au regard de son atmosphère à la fois empreinte de légèreté et des plus tortueuses.

Lorsque le rythme de ses frappes se fait moins incisif, le collectif trouve à nouveau les clés pour happer le tympan. Ce qu'illustre, d'une part, le single « Fallen Angel Song » ; un entraînant mid tempo dans le sillage d'un Within Temptation des premiers émois mis en exergue par le troublant vibrato de la princesse, voguant sur une sente mélodique apte à procurer quelques frissons et ne relâchant pas sa proie d'un iota. Dans cette veine, bien que délivrant des couplets un tantinet plus déroutants, le félin, dépressionnaire et ''lacunacoilesque'' « Trapped » n'en recèle pas moins un refrain immersif à souhait instillé des hypnotiques impulsions de la sirène et un legato à la guitare acoustique pétri d'élégance. Doté d'une colorature death gothique, non sans rappeler Draconian, le low/mid tempo « Prayer », lui, développe de saisissants effets de contraste oratoire et structurel, ses ténébreux couplets relayant d'aériens et radieux refrains.

Comme il nous y avait accoutumés, le combo nous immerge également dans d'intimistes espaces, nous adressant à nouveau ses mots bleus les plus sensibles, avec pour effet de générer cette petite larme que l'on tenterait bien d'esquiver, en vain. Ce qu'atteste « Sail away », somptueuse et ''xandrienne'' ballade progressive recelant de poignantes nuances mélodiques, livrant un éblouissant solo de guitare et encensée par les limpides volutes de la maîtresse de cérémonie, cette dernière s'autorisant par là même à tutoyer les notes les plus haut perchées avec une confondante tenue de note.

Par ailleurs, et pour la première fois de son histoire, le groupe a étoffé son offre d'un instrumental, un choix loin d'être anodin. Ainsi, plus qu'un simple interlude, le cinématique et progressif « Dehumanised » dévoile deux minutes d'un spectacle aussi épique qu'enchanteur, dont les effets de contraste rythmique aspireront sans ambages le pavillon. Doté d'un magnétique picking à la guitare acoustique et d'ondulantes et grisantes nappes synthétiques, le menu mais truculent méfait laisse également entrevoir des arrangements orchestraux de fort bonne facture. Un nouvel atout dans l'arsenal de l'inspirée formation, en somme.

Mais, à l'instar du précédent effort, c'est dans le secteur des pièces en actes d'obédience symphonique progressif que nos compères seraient au faîte de leur art, décochant dès lors leurs dagues les plus effilées. Aussi, aux fins d'enchaînements intra piste ultra sécurisés et variant ses phases rythmiques à l'envi tout en sauvegardant une ligne mélodique des plus enveloppantes, la fresque « Genesis » déroule fièrement ses 10:33 minutes d'une épique et cinématique offrande aux savoureux relents folk. Mis en habits de lumière par les ensorcelantes patines de la déesse auxquelles se conjuguent les profondes incantations de ''Dirty Viking'', concomitamment infiltré d'une flûte gracile et de délicats arpèges au piano auxquels s'adjoint une basse résolument claquante et un serpent synthétique aux étourdissantes reptations, le pénétrant propos ne se quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir, histoire de goûter à nouveau à cette ronde de saveurs exquises.

Au terme d'un parcours aussi tumultueux qu'enivrant, à l'image de la précédente livraison, on ressent à nouveau l'irrépressible envie de remettre le couvert sitôt l'ultime mesure de l'opus envolée. Varié sur les plans atmosphérique et rythmique, témoignant d'une ingénierie du son plutôt soignée, techniquement plus complexe et plus diversifié que son aîné quant aux exercices de style dispensés, le méfait laisse également entrevoir quelques prises de risque, autrefois absentes des tabloïds. Affranchi de l'empreinte par trop pesante de ses maîtres inspirateurs, le combo essaime un message musical à l'architecture et aux harmoniques désormais bien plus personnels. Sans omettre ni la magnétique couverture vocale de la frontwoman ni des sentes mélodiques travaillées en profondeur et des plus invitantes. Nul doute qu'à l'aune de cette luxuriante et subtile galette, le combo a une belle carte à jouer pour venir jouer les trouble-fête parmi ses homologues, toujours plus nombreux à affluer, mais aussi se hisser parmi les valeurs montantes de ce registre metal. Second mouvement et seconde pépite octroyée par la formation gibraltarienne...

Note : 16,5/20

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