Voici, tout droit sorti des terres suédoises, le premier opus éponyme de
Prime Creation, et ce premier essai risque de faire parler de lui.
Prime Creation est, certes, un groupe récent, il n’est cependant pas formé de novices, loin s’en faut. Le quintet est composé à 80% des cendres du défunt
Morifade, qui, je le rappelle, n’est pas une spécialité culinaire du sud de la France, mais les pionniers de la scène
Power mélodique suédoise. Malheureusement peu productif et rapidement devancé par la scène italienne dans ce créneau, les multiples changements de line up auront eu raison de la formation emmenée par Henrick Weimedal et Kim Arnell 23 ans après sa création.
On peut légitimement se demander si
Prime Creation serait la continuité de
Morifade… Eh bien non !!! Bien que nos suédois aient toujours cette attirance inébranlable pour le Heavy
Metal, ça sera sans les expériences symphonico-progressivo stériles et sans Kristian Wallin…
Pas de réchauffé donc, notre quintet assume son entière dévotion au
Power mélodique puissant, sobre et efficace.
Sobre, certainement, mais sombre aussi, avec ce côté terriblement moderne.
Prime Creation n’est pas un adepte de ce côté « coloré » (et limite parodique…) qu’endosse son cousin germain
Primal Fear, on se rapprocherait ici plutôt d’un
Empyrios, époque « The Glorious
Sickness », (le meilleur à mon humble avis), le côté démonstratif en moins mais avec les même rythmiques plombées. Les premiers titres, « Years of Crossness » et l’excellent «
War is Comming » sont de véritables réussites sur le plan de l’écriture. Le côté sombre provient aussi du timbre de voix unique qu'’Esa Englund déploie, non sans talent, sur les 8 titres de cet album. Avec une véritable intelligence d'écriture des lignes de chant, notre homme n’a pas besoin de backing vocals élaborés, il convainc l'auditeur par la profondeur de son chant, assez grave et teinté d’une agressivité latente. On croirait presque que « 27 » ou encore "In the
Red" sont interprétés par Graham Bonnet tant leur intonation et leur style sont semblables.
L’intensité ne faiblira pas au fil des titres, tout comme l’intérêt que vous porterez à chacune des compositions. Les lignes mélodiques sont efficaces, de même que les soli, écoutez l’intelligence du solo de « Friend Of
Trash », bien que conventionnel mais agréable, auréolé de nappe de synthé venant renforcé ce côté martial. «
Crown of
Creation » viendra couronner ce bien bel opus, laissant libre court à un côté plus progressif et Heavy avec une fin des plus surprenante : un déluge de puissante nappes de synthé, telles une orgue qui résonne lors d’un couronnement triomphale… voilà une belle conclusion pour un opus majestueux.
8 titres pour une durée d’environ 40 min, ça peut paraître peu mais c’est suffisant pour accrocher l’auditeur. Bien entendu,
Prime Creation ne réinvente pas le style, mais l’exercice et cependant bien réalisé, apportant son lot de créativité, de guitares tranchantes, des soli efficaces, et une section rythmique inébranlable et surpuissante… le tout auréolé d’une production propre rendant justice à l’équilibre sonore.
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