Liste des groupes Grindcore Yuppie Club Pretty Insane

Il est regrettable que je n’ai pas eu le loisir de découvrir Yuppie Club avec la sortie de leur premier album ”Pretty Brutal”. Si j'en crois mes oreilles et le ”Pretty Insane” qu’elles viennent d’écouter, je ne peux que présumer que ce premier effort était fait du même métal en fusion.
 
Yuppie Club voit le jour fin des 80s / début des 90s pour s’arrêter temporairement en 1991. Manque de maturité ou attentes trop hautes les avaient vu se séparer presque aussi vite qu’ils s’étaient formés. Reformés en 2002 avec le désir d’en découdre plus sérieusement et certainement armés d’une meilleure technique et d’une plus grande motivation que celle de plagier leurs idoles et influences : le Grindcore des débuts et notamment des groupes comme Repulsion, Napalm Death et consorts. “Pretty Brutal” se vit doté de quelques bonnes critiques en 2008, ce qui fut suffisant pour les encourager à nous livrer leur deuxième full-length en 2009.
 
Je dois avouer dès maintenant que j’ai pris un peu peur lorsque je me suis à lire la biographie du groupe et vu quelques photos de ses membres. Certains stéréotypes et autres idées préconçues ont la vie dure et sont quelquefois difficiles à passer outre.
 
Premièrement le groupe est allemand. Je précise. Ici pas de racisme primaire ou quelque chose d'aussi stupide, c’est juste que mon idée de l’Histoire du Metal allemand était ainsi : quelques grosses pointures en Heavy Metal, parmi les meilleurs groupes de Thrash Metal ayant existé (une réputation qui doit malheureusement beaucoup au passé depuis) et une poignée des plus dégoutants (mes préférés !) groupes de Porngrind sur terre. Pour le Death Metal, bien que la plupart se rappellent de Morgoth ou Atrocity et dans une moindre mesure Torchure ou plus récemment Necrophagist et Polymorph, la contribution de l’Allemagne au genre pourrait être qualifiée d’assez maigre si on la comparait à la Scandinavie, la Grande-Bretagne ou plus récemment à la France ou l’Italie. Néanmoins, je suis le genre de gars à vouloir essayer tout ou presque, donc faisons fi de tout cela.
 
Deuxièmement, les mecs portent des masques. Enfer et damnation ! Je me vois déjà prêt à embarquer sur le même vol que Slipknot, Gwar et autres monstruosités. Soit : tout sauf ma tasse de thé. Mais attends mec, tu as du voir pire? Euh, oui, bien pire même et si je regarde ma discothèque et la place de choix qu’y prennent Ghoul et Portal, qui serais-je pour juger d’une poignée de mecs masqués !! D’ailleurs j’aimais beaucoup Zorro plus jeune (Je me dois d’insérer un commentaire débile par chro. C'est fait)
 
Bon alors, vous devez déjà en avoir marre de me lire. Vous ne devriez pas. Yuppie Club va vous réveiller à coups de bottes dans le cul. J’en fais serment.
 
Musicalement Yuppie Club joue un bon gros Death Metal avec quelques accents de Grindcore. Oublié le look à la Slipknot, ici pas de stupide mallcore avec ce son surproduit. Ce n’est pas trop inutilement technique comme leurs compatriotes de Necrophagist et ce n’est pas non un joyau de perfection d’ennui surproduit comme en crachent 95% de la scène actuelle. Au contraire, il rendent dignement hommage à leurs influences et savent les respecter. Attendez-vous plutôt à prendre quelques claques bien cinglantes en pleine face.
 
Leur biographie mentionne une participation avec Schirenc dans leurs temps plus reculés. Croyez-moi cela s’entend et ils n’ont pas oublié la leçon. Lorsque le monde entier du Death Metal pleurait à chaudes larmes et s’arrachait les cheveux à l’annonce de la perte de Pungent Stench grâce entre autres à une énième impolitesse de Nuclear Blast, Yuppie Club décidait de reprendre le flambeau ensanglanté là où les maitres l’avaient laissé.
 
L’héritage de Pungent Stench et Schirenc peut reposer putridement en paix car leur honneur est vengé admirablement par Yuppie Club. Les fans de “Been Caught Buttering” ou “For God Your Soul..” ne tarderont plus à encenser le nom de “Pretty Insane” car il rend un formidable hommage (avec un son pervers bien à eux) aux Maitres du Gore autrichiens.
 
Et pour ajouter la cerise la plus pourrie qui soit sur le gâteau, on vous sert également une reprise des champions toutes catégories confondues du Gore: le “Exhume to Consume” de Carcass. Ce qui, dans mes écritures saintes, constitue non seulement un indéniable signe de bon gout mais une raison supplémentaire d’aiguiser ma curiosité.
 
Pour faire 10 qui font 100, “Pretty Insane” est un album qui à ma grande surprise est particulièrement rafraichissant. On ne renouvellera pas ici les standards du genre mais on y trouvera suffisamment de substance pour rendre le tout attractif pour les fans du monde entier avec un côté un peu moderne tout en conservant ce feeling old-school et ce petit truc de malade qui transforme n’importe quel skeud lambda en pièce de choix. Envoyez des sioux à l’arc et donnez leur chance à ces gars qui le méritent amplement. Je suis prêt à parier que vous m'en remercierez.