Prelude

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14/20
Nom du groupe Kowai
Nom de l'album Prelude
Type Demo
Date de parution Octobre 2009
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Eternal Night 04:26
2. Devotion 04:29
3. Pride 03:41
4. Hideaway 06:38
Total playing time 19:14

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Kowai


Chronique @ ericb4

02 Juin 2015

Une charismatique entame annonciatrice d'un projet au long cours...

Kowai est un énième groupe de metal gothique symphonique à chanteuse émanant d'un pays qui en compte déjà une foultitude, me diriez-vous ? Ce n'est pas votre humble serviteur qui irait s'opposer à cet indéniable postulat. Aussi, face à des références du genre, Epica, Within Temptation, Xandria, Imperia ou Stream Of Passion, en tête de peloton, en quoi ce balbutiant sextet tout droit issu d'Utrecht peut-il tirer son épingle du jeu sans risquer de finir sur le banc de touche ?

Mené par la soprano Laura Van Nes, le combo nous offre une vingtaine de minutes d'écoute égrainées sur les quatre pièces que comporte cette initiale démo, la bien-nommée « Prelude ». Tel un papillon azur déambulant dans la nuit noire, à l'instar de l'artwork de la pochette à l'obscur décor, contrastant avec la luminescence de la fragile créature, la jeune formation fait évoluer ses subtiles paroles sur de pénétrantes compositions, savamment élaborées et aux jouissives mélodies. Précisons également que la qualité de la production d'ensemble demeure sauvegardée, le mixage témoignant d'une équitable distribution de l'espace sonore entre les parties vocales et instrumentales, l'enregistrement permettant de suivre le cheminement de chaque instrument indépendamment l'un de l'autre. De plus, ni les finitions, ni les enchaînements n'ont souffert d'approximations susceptibles de gêner le parcours auditif entre et durant chacune des pistes.

Dans cette menue rondelle, on est convié à un style proprement metal gothique symphonique, avec une touche souvent mélodique, un poil progressive, partiellement atmosphérique, dans la lignée des groupes sus-cités. Et ce, avec moins d'emphase certes, mais avec à la fois davantage de spontanéité dans l'expression du message musical octroyé et de rondeurs dans les accords délivrés. Sur le plan technique, l'instrumentation ne souffre que de rares carences, les soli alternant souvent avec des ponts témoignant de belles qualités cohésives entre les éléments. Les joutes oratoires sont aussi au programme, avec un partage de l'espace oral entre voix féminine claire et growls ombrageux sur la moitié des pistes, selon le schéma de la Belle et la Bête. Pour le reste, la part belle a été laissée à la maîtresse de cérémonie.

Il apparaît que les échanges vocaux mixtes sus-cités, témoignant de saisissants contrastes, s'observent à quelques reprises. Cette distribution des rôles concerne notamment l'entame progressive « Eternal Night ». Sur ce titre bien inspiré, un sensible piano délivre ses arpèges, laissant ensuite des riffs habilement retenus assister les angéliques modulations de la sirène sur une entraînante rythmique en mid tempo. Une lead guitare s'insère alors allègrement, avant que quelques gouttes ne suintent d'une guitare acoustique inspirée, eu égard à un break poignant. Sur fond de choeurs, des growls caverneux qu'on croirait sortir de nulle part s'insurgent, avant que les impulsions de la belle ne reprennent du service sur un refrain empli d'allant, dans l'esprit d'Epica. Un tapping martelant vient alors nous secouer les tympans avant qu'un solo de guitare ne place ses accords en clôture. On est déjà happé par les fines harmonies déployées par le combo. L'exercice est réitéré sur « Devotion », titre sur lequel des nappes synthétiques enveloppantes accueillent l'auditeur. Ce dernier découvre ensuite une rutilante instrumentation, où des riffs aiguisés assistent une rythmique syncopée sur les couplets, d'ailleurs savamment mis en relief par le filet de voix haut perché de Laura, avec des faux airs de Simone Simons (Epica). Jamais bien loin, la bête vient à la rencontre de la belle, avant que le refrain nous illumine le pavillon de ses généreux accords. Progressivement, la batterie nous assaille d'une frappe sèche et véloce sur une brillante et intarissable ligne mélodique. On est aimanté, là aussi, par la magnificence des arpèges distillés, à l'image d'une inspiration communicative de leurs auteurs.

Le combo a su également varier son offre vocale et ses effets, par quelques rythmes à contre-temps sur une mouture percussive plutôt cinglante. Ainsi, furieusement endiablé, « Hideaway », animé d'une énergie rythmique incandescente, laisse crépiter de rageurs riffs. Et ce, pour mieux asseoir soudainement un pont instrumental laissant entrevoir de beaux arpèges au piano, corroborés à une basse en toucher et à quelques suites de notes truculentes à la guitare acoustique. La reprise en voix de tête fouette l'espace sonore de ses fringantes sinuosités, assistée d'une fulgurante lead guitare, ne desserrant que rarement son étreinte. On peut alors percevoir une voix masculine claire en background échanger quelques oralités avec la belle. Mais c'est bien elle qui tient le micro, magnifiant ainsi les somptueux couplets pour nous conduire vers des refrains plutôt immersifs encore. Le rythme s'intensifie pour nous fouetter littéralement les tympans, avant que la fin ne se fasse un poil brutale.

Enfin, ayant également oeuvré en solo, la sirène a su encore davantage capter nos émotions. C'est sur « Pride » qu'opère véritablement la magie. Il s'agit, cette fois, d'une ballade, démarrant par un délicat guitare/voix, évoluant sereinement sous l'impact des inflexions aériennes de la princesse, sur les couplets comme sur les invitants refrains. Des riffs un tantinet arrondis se font présents au moment où l'éveil rythmique se met en place, laissant flamboyer un petit solo de guitare. On ne reste pas bien longtemps de marbre sous l'égide des gammes délivrées par un ensemble d'une parfaite homogénéité, à la ligne mélodique fluide et fort bien sculptée. Difficile d'échapper parallèlement aux envolées quasi célestes de la soprano. Moment de félicité s'il en est !

Cet échantillon du potentiel du groupe pourra, sans problèmes, impacter un auditorat sensibilisé à ce registre metal particulier toutefois déjà fort couru, mais pas exclusivement. En effet, l'accroche est quasi immédiate sur la totalité de la frêle mais goûteuse galette, les chemins mélodiques esquissés s'avérant des plus invitants, sans mièvrerie pour autant, sans pour cela sacrifier les parties techniques de l'instrumentation, de bonne facture, du reste.

Pour un coup d'essai, le combo néerlandais n'a pas démérité, loin s'en faut. Il a appris les leçons de ses illustres prédécesseurs, a bien assimilé les codes du genre, tout en faisant preuve d'efficacité, eu égard à une empreinte stylistique propre. Autant dire qu'il a de quoi tenir la dragée haute et la concurrence à distance. On attend peut-être un zeste d'originalité supplémentaire de sa part pour marquer encore davantage les esprits de ses gammes. Mais, il a le temps nécessaire pour les parfaire et ne pas succomber, comme bon nombre de ses homologues, à la facilité de la répétibilité du schéma existant. Gageons qu'il saura panacher son offre, ce qui laisse déjà présupposer qu'il ne s'arrêtera pas en si bon chemin...

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