Dissonance

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19/20
Nom du groupe Kowai
Nom de l'album Dissonance
Type Album
Date de parution 07 Fevrier 2014
Labels Self-Produced
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Yield 05:02
2. In Retrospect 04:01
3. Fallen Behind 03:53
4. The Promise 04:18
5. Pride 04:09
6. Man's Downfall 03:24
7. Earth Below 03:50
8. Undisgraced 04:32
9. Ice Cold Sun 06:21
Total playing time 39:30

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Kowai


Chronique @ ericb4

18 Octobre 2014

Une oeuvre dynamique à l'atmosphère délicate !

C'est dans un contexte foisonnant de productions en Metal Gothique que se joue le destin d'un jeune groupe tout droit venu de Utrecht, aux Pays-Bas. Encore un combo à chanteuse propulsé par nos voisins bataves me direz-vous ? Et vous auriez raison! En quoi celui-ci se démarque-t-il de groupes déjà existants? Qui sont-ils au juste?

Kowai est un sextet de Metal Gothique néerlandais créé en 2009, au sein duquel officient la chanteuse Laura van Nes, les guitaristes Arjen Bosma et Lars Deelman, le claviériste Ruben Marrenga, le bassiste Rik Beerthuizen et le batteur Joost Lobbes.

Sur le plan du stylistique, le combo allie sonorités rock et registre metal gothique, à la manière de Sirenia ou de Delain. Il témoigne ainsi d'une réelle capacité à créer des lignes mélodiques bien inspirées, une atmosphère éthérée et une certaine intensité rythmique. Et ce, parallèlement à des parties symphoniques qui s'égrainent et à une ambiance un poil mélancolique, que l'on retrouve chez Stream Of Passion, notamment sur leur opus "Darker Days". Enfin, de par leurs diverses influences, leur spectre sonore s'avère aussi riche que plein d'énergie.

En 2009, ils ont démarré en réalisant une discrète démo de quatre titres intitulée Prelude. Ce n'est qu'en février 2014 qu'ils sortent leur premier album intitulé "Dissonance", produit par Joost Van Den Broek (ex-After forever) et Jeffrey Revet (Stream Of Passion). Fort de ces assises instrumentales reconnues, le groupe se lance alors dans l'arène avec pour seule arme un opus de neuf titres, pour une durée totale de moins de quarante minutes.

Jouant sur les contrastes d'ambiances et de voix, cet album nous embarque dans un univers gothique où se conjuguent de stimulantes sonorités. Celles-ci regorgent à la fois de riffs acérés, de doubles-caisses plombantes, de basses accrocheuses, d'envolées synthétiques et de parties vocales le plus souvent aériennes, parfois caverneuses, à l'instar de quelques growls en demie-teinte placés çà et là. Tout en s'en inspirant quelquefois, on ne tombe pas non plus dans un schéma caricatural de la Belle et la Bête.

D'autre part, les aspects techniques de l'instrumentation ne sont pas en reste. En effet, les soli de guitares ne sont pas rares, même s'ils auraient gagné à être plus nourris. Quant aux enchaînements, ils s'effectuent sans encombres. Sur le plan vocal, la voix de Laura se veut à la fois angélique, à la façon de Liv Kristine (Leaves' Eyes), lyrique, à la manière de Sharon den Adel (Within Temptation), profonde et puissante, à l'instar de Charlotte Wessels (Delain).

Les parties de l'opus les plus orientées metal gothique intègrent en leur sein une puissante rythmique et la présence de growls. L'entraînante entame "Yield" ne déroge pas à cette règle. Se parant de nappes synthétiques, de riffs griffus et d'une guitare bien installée, ce morceau nous transporte ainsi avec frénésie le long d'une ligne mélodique cohérente. La voix modulée de Laura se combine harmonieusement avec un growl en arrière-fond, même lors des changements de tonalité. Sur ce modèle, le puissant "Man's Downfall" use des mêmes ingrédients tout en nous octroyant un beau mais bref solo de guitare. Plus chargé rythmiquement, "Earth Below" se veut plus riche encore par son orchestration et ses prouesses vocales. Aux riffs acérés répondent de claires et délicates envolées lyriques, à la manière de Sharon den Adel, ces dernières faisant écho à des growls tapis par endroits sur la piste. Mélodicité affriolante et subtiles variations de tonalité sont au rendez-vous. Enfin, dans une ambiance surréaliste, "Ice Cold Sun" envoûte par la qualité de ses harmonies et sa rythmique syncopée. Les impulsions vocales de Laura, alliant un léger vibrato et un brin de puissance, se mêlent à un growl encore en retrait.

Par ailleurs, on trouve néanmoins des passages où l'empreinte metal gothique est aussi présente, même en l'absence de growls. Sur "Fallen Behind", sur fond de rythmique propre à ce registre, des riffs accrocheurs nous conduisent à de sereins refrains et à un petit solo de guitare. Puis, un break fait place à une fulgurante reprise à la guitare avant que le morceau ne finisse en douceur. Dans une même mouvance, l'entraînant "The Promise", par ses riffs frénétiques et ses harmonies délicates, nous enveloppe chaleureusement. La voix aérienne de Laura nous invite à une immersion encore plus profonde dans les tréfonds d'un titre bien inspiré.

Enfin, l'album se pare aussi d'un univers plus emprunté au rock gothique, voire au rock progressif, même si la patte metal n'est jamais bien loin. "In Retrospect" nous place au coeur d'une rythmique lourde, autour de laquelle se succèdent une douce partie piano/guitare et des riffs acides. Ainsi, la voix de Laura se fait caressante, notamment sur les refrains qui, du coup, s'avèrent hypnotiques. Plus souple rythmiquement, "Undisgraced" est une ballade cadencée à la mouture rock et au cheminement mélodique fondant. Les belles inflexions vocales de la chanteuse ne sont pas sans rappeler celles de Charlotte Wessels. Un poil plus progressive, la ballade "Pride" nous cale dans une ambiance sulfureuse et au coeur d'une instrumentation dotée de savoureuses arpèges.

On ressort de l'écoute de l'album avec le sentiment d'avoir parcouru chaque piste sans que rien ne vienne entraver notre plaisir. Sur le plan orchestral, si les parties jouées au piano et à la guitare acoustique se sont montrées plaisantes, on aurait aimé toutefois des développements de soli plus consistants et plus de variations dans les rythmiques proposées. Par ailleurs, sur le plan stylistique, la combinaison metal et rock s'opère de manière satisfaisante même si l'originalité attendue de cet alliage manque à l'appel. De plus, si les growls semblent bien intégrés à l'ensemble, leur absence n'aurait pas nui pour autant à la qualité de la partie vocale. Enfin, la présence de choeurs aurait pu contribuer à donner un peu plus de coloration encore à cette empreinte vocale déjà marquée.

On conseillera cet album aux amateurs de metal gothique à chant féminin. De par son accessibilité mélodique, le groupe peut espérer un élargissement de son auditorat à d'autres publics, réceptifs à une ouverture sur le rock. Quelques points de détail tenant à la production dans son ensemble sont encore à parfaire pour voir ce groupe pointer parmi les groupes phares inscrits dans ce registre particulier du metal à chant féminin.




2 Commentaires

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ericb4 - 18 Octobre 2014: Y a pas de quoi! C'est un premier jet qui en annonce d'autres que j'espère d'aussi bonne facture. On sent bien les courants d'influences cités mais l'identité vocale du groupe s'affirme autant que l'orchestration s'étoffe tout le long. Quelques petits détails de production sont encore à régler mais on est sur la bonne voie.
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