Les Allemands de
Dawn Of Destiny ne sont pas vraiment des néophytes puisque avec ce nouvel effort intitulé
Praying to the World, ils nous proposent le quatrième opus de leur musique aux confins, principalement, d'un
Power Metal classique et d'un
Metal Mélodique dit à chanteuse. Une expression qui cependant, à priori, tire chez ce groupe toute sa singularité de l'opposition existant entre les voix féminines douces angéliques et celles masculines gutturales extrêmes qui composent leurs travaux. Un concept, bien évidemment, déjà exploité en d'autres circonstances (
Theatre Of Tragedy,
Epica…), qui offre tout son intérêt dans ce délicieux contraste paradoxal dressant force et délicatesse l'un face à l'autre. Une idée qui peut s'avérer très séduisante pour peu que l'usage d'éructation propre aux Death, Thrash ou Black ne soient pas qu'un insignifiant apparat.
My
Life Lies in
Ruins et The Right Pass sont donc les deux exemples les plus concluants de ce que pourrait être ce groupe. D'autres, sans exceller, réservent aussi quelques belles surprises. Citons, par exemple, Another
Pain, Place of
Mercy,
Beast Human, et
Praying to the World.
La promesse alléchante ne saurait malheureusement nous ravir au-delà des deux excellents premiers morceaux de cet opus, et de quelques trop rares autres. En effet, outre ces pistes, le climat est changeant. Le ciel délicieusement sombre se dégage.
Dawn Of Destiny, mû par des désirs alors plus mélodiques, y abandonne inexplicablement l'idée du contraste et dérive vers un propos convenu pour ne pas dire fade.
Au-delà de ces quelques tentatives pas suffisamment approfondies, il se contente d'un propos d'un classicisme sans grand intérêt (les sympathiques Misunderstood et This Aching
Heart) et dont, parfois, on ne parvient pas toujours à saisir les contours tant il semble se disperser dans toutes ses influences (l'insipide Miracle, Promised
Land, My Four Walls, le très Gothique Bleeding Me…).
Citons aussi Place of
Mercy parce que ce morceau est très significatif. Sur cette piste, la dualité vocale est belle et bien présente, mais la musicalité de ces refrains est si embarrassante, dans cette surenchère naïve harmonique, que le titre ne fonctionne pas vraiment. Cette chanson démontre que le groupe n'aura non seulement pas eu l'audace d'exploiter le concept mais qu'en plus il n'est pas certain qu'il serait parvenu à le maitriser.
De plus, dans ce capharnaüm fatigant dans lequel il est parfois difficile de ne pas s'égarer, la générosité dont auront fait preuve ces Allemands, en nous gratifiant de pas moins de 13 morceaux pour une durée totale de plus de 65 minutes, est un calvaire pénible à endurer.
Un album long et inégal dans lequel pataugent le meilleur et le pire dans une cohérence parfois étrange. Tantôt
Power Metal, tantôt mielleux, tantôt conformiste, tantôt Gothique, on finit par se perdre dans les dédales incompréhensibles de cet album souvent ennuyeux et banal.
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