Alors que votre humble serviteur reprochait aux Allemands de
Dawn of
Destiny de délayer leur humeur la plus noire en des nectars bien trop insipides, dont l'expression la plus dénaturée pouvait s'entendre en un
Praying to the World aux saveurs changeantes, il se pourrait bien qu'en cette année 2014 il en soit enfin autrement avec la sortie de ce nouvel opus baptisé F.E.A.R, un acronyme signifiant
Forgotten,
Enslaved, Admired, Released, où quelques espoirs seront enfin permis après une première écoute succincte et rapide.
Et, effectivement, mêlant habilement sa face la plus sombre à son visage le plus lumineux, le groupe nous offre un amalgame plutôt réussi de son univers tantôt
Power Metal, tantôt Heavy
Metal, tantôt
Metal Symphonique à chanteuse et tantôt Gothique où voix gutturales, mais aussi claires, masculines et riffs ténébreux côtoient superbement voix célestes féminines et orchestrations grandiloquentes. Le cauchemar froid et tourmenté de cette histoire nous contant les affres du destin tragique de l'héroïne malheureuse de ce concept-album nous saisit alors instantanément et nous séduit (
And with
Silence Comes the Fear, Waiting for a
Sign, My Memories). Un répit nous est ensuite offert. Une lueur dans ces ténèbres épaisses répandues par des titres moins douloureusement touchants et un peu plus enjoués (Innocence Killed,
End This
Nightmare). Et puis, alors que la tension est à son paroxysme...
Plus rien.
Le vide.
Le néant ou presque...
Comme à l'accoutumée, Jeanette Scherff et les siens, après des débuts remarquables, auront, en effet, été incapable de maintenir cette dramatique intensité d'une entame poignante sur toute la longueur d'un album qui, chanson après chanson, aura fini par s'étioler et par sombrer dans la mielleuse mièvrerie d'une expression insipide. Les ailes brisées dans cet élan, l'auditeur ne parviendra donc plus à se sentir concerné par un drame qui semble se jouer ailleurs et surtout sans lui (le moyen Finally, l'insignifiant Prayers aux refrains fastidieux, Then I Found You,
Dying in your Arms malgré un joli solo de guitare ou encore, par exemple, To
Live is to
Suffer). Un interminable tunnel translucide auquel seul un intéressant
Dying in your Arms parviendra à redonner quelques couleurs mais plus jamais de vie.
F.E.A.R, cinquième effort de
Dawn Of Destiny, avait tout pour être une réussite à la hauteur, toutes proportions gardées, et dans un genre un peu différent, du superbe Immortalia des Italiens de
Sound Storm, mais qui, au final, ne sera qu'une symphonie noire inachevée, alourdie d'un poids mort bien trop encombrant. Ce nouvel opus de Jens Faber et de ses acolytes s'affirme néanmoins comme le témoignage d'une évolution évidente, eu égard aux qualités discutables du précédent effort de ce collectif (
Praying to the World (
2012)) qui, quant à lui, était encore bien moins séduisant. Une bien piètre consolation.
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