Peu connu du public mondial, ce petit groupe vaut néanmoins la peine d’être écouté tant cet EP est destructeur. Venu de l’Ontario canadien,
The Serpent And The Siren est une jeune équipe de cinq passionnés puisant de-ci de-là des influences aussi variées que prestigieuses, allant de
Suicide Silence à
Beneath The Massacre en passant par
Annotations Of An Autopsy. Sortant un EP tous les six mois, ils avaient commencé avec un premier disque peu avantageux qui n’avait pas beaucoup fait parler de lui. Ils sortent ainsi tout naturellement l’année suivante leur second méfait prénommé
Posthuman et cette fois-ci, c’est la claque.
Une production tout à fait convenable, proposant cinq titres aussi puissants que variés, baignant dans une homogénéité remarquable. Puisant dans le death metal, le grindcore et le metalcore des temps glorieux pour nous en mettre plein la poire à grands coups de descentes faramineuses, de breaks soutenus et de saccades ultra-rapides, le tout sans prétention aucune. Le style du groupe a bien évolué et se démarque du deathcore mélodique pompeux qu’ils officiaient auparavant, l’année qui a suivit ayant servi à se perfectionner et à acquérir un tout autre niveau. Le chant de Clint est ce qui a le plus évolué depuis leur précédente galette : beaucoup plus personnel et surtout plus bigarré, alternant voix écorchée et screams blackeux à la
Suicide Silence, il sait également envoyer des growls et autres pig squeals lourds à souhait, à présent reconnaissables entre mille. Car, contrairement à d’autres groupes surfant encore et toujours sur la vague deathcore quasi-effacée aujourd’hui et qui n’ont hélas aucune vergogne à rentrer dans le moule,
The Serpent And The Siren sait se forger une identité propre, mettant en place leur propre style hétéroclite.
Je ne citerai comme unique exemple que le sublime "Consume
The Poor", véritable titre-phare de TS&TS, montrant les pleines capacités du groupe à modeler les genres dont il se nourrit pour tout fracasser. Un rythme rapide, des sweepings, des saccades Fear Factoriennes, des pigs squeals identiques revenant de temps à autres en leitmotiv, des passages glauques, un refrain aussi mélodique que technique : le morceau est quasi-parfait, entrainant à souhait et porteur d’une identité immuable.
Comme je l’ai dit, la production est convenable à défaut d’être excellente pour une démo, le groupe n’hésitant pas à mêler les voix graves et aiguës, à soumettre leur son à des samples industriels courts mais intenses ou encore à effacer toute trace de parasitage (notamment en ce qui concerne les soli) nuisible au professionnalisme exigé par le groupe. Le disque s’écoute en boucle, s’amorçant comme une claque, finissant comme un CD dont on ne peut se passer :
Posthuman est désormais un must en la matière, un must qui ne demande qu’à être plus mondialement connu…
En bref, amateurs de deathcore, de death metal ou même de metal tout simplement, foncez écouter ce groupe qui ira, avec de la chance et de la persévérance, très très loin j’en suis persuadé.
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