Des mois que je l’attendais ! Et puis le voici enfin, le nouvel EP de mes petits prodiges préférés : les Canadiens de
The Serpent And The Siren. Petit rappel obligatoire pour les nombreux d’entre vous qui ne connaissent hélas pas : les jeunes gars d’Ontario ne produisent pour le moment que des EPs 5 titres, ni plus ni moins ; ils s’auto-produisent intégralement et font des premières parties à faire baver les plus jaloux d’entre vous. Ils ont donc pondu en 2008 un premier effort nommé
Plague Bearer, mélange de death metal, de deathcore et de metal quelconque. Un premier effort sympathique mais pas franchement inoubliable… Puis l’année suivante, ils ont tout simplement fracassé les oreilles de tous les auditeurs en proposant un son pas forcément innovant mais diablement bien gaulé, ajoutant leur touche unique, mélangeant avec brio et technicité deathcore bourrin à la
Job For A Cowboy époque
Doom, grindcore et death brutal. La galette nommée
Posthuman tourne depuis en boucle pour ma part, n’arrivant pas à me faire lasser de leur cinq titres parfaits. Les revoici donc tout naturellement pour leur troisième EP et autant le dire tout de suite, ils ont à nouveau bien évolué…
Comme son nom et sa cover le laissent présager,
Orbital Psychosis s’oriente plus vers le côté spatio-temporel qui s’accoutume le plus souvent avec des groupes de death prog’ ou death technique (ex. :
The Faceless,
Obscura,
Origin). Le groupe était déjà bien parti dans ce délire avec leur précédent EP mais là, c’est du sérieux. Et si j’ai cité des groupes tels qu’
Origin, c’est parce qu’on ressent ici leur nouvelle évolution :
The Serpent And The Siren s’est bien bourré le crâne des groupes précités et resservent la même brutalité technique à leur sauce. Je préfère leurs morceaux un poil plus originaux et mémorables sur
Posthuman mais force est d’admettre que ce troisième effort est tout bonnement monstrueux.
Plus adulte, plus mature, plus bourrin, plus technique, plus étourdissant :
Orbital Psychosis met une sacré claque et ce, dès "Shedding the Recepticle", véritable concentré de ce que le groupe propose de neuf. Du blast-beat faramineux, des riffs envolés ultra-rapides, bien techniques, alliant vélocité et beauté sonore magistrale, avec ce qu’il faut de passages légèrement ralentis pour apprécier avec enivrance la structure complexe de la compo. Comme dit précédemment, on retrouve beaucoup de brutalité à la
Origin, de côté prog’ envolé à la
Obscura, de soli à la
The Faceless. Le groupe use mais n’abuse pas de leurs influences et ne copient rien, affichant clairement leur volonté dans un milieu dont le niveau requis se fait de plus en plus rare. Ainsi, le morceau est court mais à peine est-il fini qu’on se caresse la joue, on se malaxe les molaires : la baffe est passée. Un petit interlude de quelques secondes et c’est reparti avec quatre autres titres bien bourrins. Entre "Vaporizing the Subspecies" et son final en leitmotiv gravé dans le teston et "Behold... The Planetary
Dreadnaught" et son début lourd à souhait et bien progressif, on ne peut être déçu. L’EP est personnel, unique, un concentré de brutalité à base de descentes en sweeping, de saccades complexes, de triolets dévastateurs, de passages en contre-temps, de mélodies acérées, d’une voix toujours aussi tonitruante…
Par ailleurs, en parlant de voix, je suis heureux de constater qu’on reconnait toujours aussi bien le timbre de Clint, qui se risque une nouvelle fois beaucoup moins aux aigus, si ce n’est quelques rares fois histoire de varier une fin de rythme. Pareillement, Clint en a fini avec ses pig squeals sortis d’un autre monde comme on pouvait en entendre sur "Consume the Poor". Il ose même un passage vocodé (à la mode, ne le nions pas). Bref, il a trouvé sa voix définitive et c’est tant mieux, le résultat n’en est que plus bourrin.
Nouvelle trouvaille ni originale ni dépassée sur le début du quatrième morceau : tout bonnement une minute de saccades Meshuggiennes voire
Veil of Mayiennes de toute beauté. Je l’ai dit, le groupe n’invente rien, mais au lieu de servir du réchauffé mal foutu, TS&TS envoie du lourd, du bon, du bien fait, du concret qui envoie. La production est quant à elle toute aussi bonne que sur le précédent EP, le son étant net, idéal pour parfaitement analysé chaque riff diablement complexe que nous sert le groupe. Proposant aussi moins d’effets pour un son plus naturel et moins agrémenté de samples quasi-industriels pourtant bienvenus,
Orbital Psychosis se veut aussi sec que détonant, aussi mélodique que rentre-dedans et on ne s’en plaindra absolument pas…
En somme, le groupe a évolué de manière progressive, conservant le côté le plus brutal et technique de
Posthuman afin d’en servir une doublée sur chacun des cinq nouveaux titres. Impossible donc de passer à côté d’une telle tuerie auditive à s’en faire remuer les cheveux jusqu’à pas d’heure. Le ravissement est total. Alors au final, après l’écoute intensive de ce troisième EP, une seule chose vient en tête : « Bon les gars, fini la rigolade et à quand un premier album ? »
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