Popular Monster

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16/20
Nom du groupe Falling In Reverse
Nom de l'album Popular Monster
Type Album
Date de parution 26 Juillet 2024
Style MusicalPost Hardcore
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 Prequel
 03:54
2.
 Popular Monster
 03:41
3.
 All My Life
 03:10
4.
 Ronald (ft. Tech N9ne & Alex Terrible)
 03:17
5.
 Voices in My Head
 03:11
6.
 Bad Guy (ft. Saraya)
 02:38
7.
 Watch the World Burn
 03:24
8.
 Trigger Warning
 02:22
9.
 Zombified
 03:39
10.
 No Fear
 03:49
11.
 Last Resort (Reimagined)
 04:44

Durée totale : 37:49

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Falling In Reverse


Chronique @ Groaw

20 Octobre 2024

Toujours sous le feu des critiques, Falling In Reverse mérite-t-il autant d’hostilité et de dénigrement ?

Ronnie est un être aussi adulé que détesté. Si l’enfance du vocaliste de Falling In Reverse est un véritable crève-cœur et suscite énormément d’admiration, sa carrière musicale est en revanche une succession de dérapages, de controverses, d’affaires et de déclarations gravissimes. Entre un homicide involontaire, une accusation de violence conjugale et de viol, des propos homophobes, transphobes, un soutien anti-LGBT ou encore des préjugés sur les personnes transgenres, le chanteur est sur une pente extrêmement sinueuse et le moindre de ses communiqués est désormais scruté de près par ses détracteurs. Les haters se font d’ailleurs un malin plaisir d’accuser l’artiste de pédophile ou de violeur, ce qui leur a valu un retour très virulent. Le musicien a souligné dans un récent tweet plusieurs rumeurs complètement infondées, des affirmations qui commencent sérieusement à peser sur sa santé.

Pourtant, au milieu de toutes ces polémiques, Falling In Reverse continue à réaliser un sacré tour de force avec un succès qui n’est désormais plus à prouver. Dès son premier opus The Drug In You paru en 2011, le quintet américain a touché à sa première réussite commerciale avec un dix-neuvième place atteinte dans le Billboard 200. Au fur et à mesure de ses albums, le groupe a complètement évolué dans son style musical au point d’y intégrer de nombreuses inspirations telles que le punk, le jazz ou encore le rap. Les textes plus personnels, qui racontent entre autres les luttes de son frontman, ont aussi permis à la formation d’être acclamée par le public. Et bien que le dernier tableau en date du collectif Coming Home soit passé à travers les radars avec notamment une promo plus discrète, la signature sous la maison de disques Epitath Records a tout de même permis une issue positive à notre combo.

Qu’en est-il du dernier-né des Américains, Popular Monster ? Assurément, le groupe se sépare encore un peu plus du metal vers une catégorie rock et alternative, une direction qui était déjà pleinement assumée sur Coming Home. Pour autant, ce divorce métallique pour une musique davantage accessible et « facile d’accès » est-il un faux pas pour la formation ? La réponse n’est pas si évidente aux premiers abords car si les compositions perpétuent un renouvellement constant en termes d’influences, on constate aussi quelques copies flagrantes dans les structures et dans les exécutions.
Dans le haut du panier, malgré des mimiques assez ridicules, All My Life est un morceau aussi inattendu qu’intéressant. Avec la participation de Jelly Roll, le quintet américain nous immerge dans un country rock certes un peu redondant mais plutôt inédit et surtout terriblement accrocheur. Le riffing est simplissime, le refrain est tout aussi élémentaire et pourtant, on se prend parfaitement au jeu du fredonnement et du chant. Des instincts primitifs font même surface avec un breakdown aux accords incisifs. La performance vocale de Ronnie et de son invité se siéent à merveille avec un grain de voix assez curieux de la part de Jelly.

Avec une association aussi improbable, il est impossible de passer à côté de Ronald. Composé avec le rappeur Tech N9ne et le vocaliste extrême Alex Terrible (Slaughter To Prevail), il s’agit d’un des seuls titres metalcore/post-hardcore et son casting est véritablement à la hauteur de son écriture. Entre ses nombreux breakdowns, la proposition versatile de Ronnie qui va du chant clair au growling en passant par le screaming, les riffs syncopés et mordants, le fast-rapping de Tech N9ne et la panne finale assourdissante d’Alex Terrible, le morceau est une énorme claque auditive. Comme à son habitude, le collectif peut profiter d’une production moderne absolument dantesque qui rend parfaitement audible le moindre détail tel que l’orchestration, les sonorités électroniques ou les chœurs.

A l’inverse, certaines chansons manquent totalement la cible et sont très fallacieuses. Parmi ces titres disons-le insipides, la palme revient à Bad Guy, en collaboration avec la petite amie de notre vocaliste, Saraya. L’instrumental est répétitif à souhait, les consonances trap sont assez embarrassantes, le refrain est d’une grande pauvreté, principalement dans son lyrisme « I’m the bad guy, I’m a savage, I’m obsessive, I’m dramatic, I’m a loner, I’m a addict, I’m so goddamn problematic » et la courte durée de la mélodie nous fait endurer à plusieurs reprises cette insuffisance au niveau du discours. Saraya ne vient clairement pas sauver les meubles, bien au contraire, avec des effets vocaux hideux et antipathiques.

Le morceau éponyme n’est foncièrement pas mauvais mais souffre de la comparaison avec ses compères. Ce dernier suit les mêmes codes qu’un Watch The World Burn meilleur en tout point à savoir des couplets rappés, un refrain fédérateur et une panne tranchante. Malheureusement, le rap est loin d’être saisissant avec un débit plutôt modéré, le leimotiv subit de nouveau une médiocrité lyrique et le breakdown est identique à ceux des autres compositions. C’est principalement sur cet attrait que l’on détecte cet auto-plagiat : si l’on prend la panne de Popular Monster, Watch The World Burn et de Voice In My Head, on y trouve exactement les mêmes accords, simplement joués différemment.

Pour ce qui est des morceaux que l’on qualifiera d’émotionnel, le contrat est plutôt rempli pour nos artistes américains avec des curiosités plaisantes. Sur Trigger Warning, nous serons impressionnés par ce solo de piano qui apporte une touche épique et entretient le génie musical de Ronnie. Pour ce qui est de Last Resort – Reimagined, le morceau original de Papa Roach nous touche d’une autre façon ici, de par une solide et bouleversante prestation vocale d’une part et de par ses arrangements symphoniques, emplis de mélancolie et de pureté. Une fois n’est pas coutume, la production mais aussi les progrès vocaux de Ronnie sont notables et nous en ressortons totalement séduits.

Que pouvons-nous ressortir de ce Popular Monster ? Cette cinquième œuvre est à l’image de son auteur à savoir pleine de paradoxes et d’évolutions, aussi bien en bon qu’en mauvais. Entre éclairs de génie et instants de perdition, le quintet américain offre des expérimentations audacieuses, des collaborations marquantes mais aussi des instants conventionnels et des harmonies redondantes. La clé du triomphe réside peut-être dans cette provocation constante, dans ce contrecourant déboussolant et dans ces défauts insensés car peu importe de ce que l’on pense de Ronnie Radke, on ne peut rester de marbre devant un tel personne et on peut aucunement nier son influence et sa virtuosité au sein de l’industrie musicale.

3 Commentaires

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MetalSonic99 - 20 Octobre 2024:

Après avoir vu ton message dans le forum, j'étais curieux de lire ta chronique!
Je te tire mon chapeau car il n'est vraiment pas facile de rester "objectif et neutre" face aux frasques de certains chanteurs dans la communauté Metal, et je dois dire que tu as admirablement réussi cela à travers cette chronique! 

Je dois tout de même avouer que j'avais déjà entendu parler de ce personnage fort décrié et nul doute qu'il collecte pas mal de controverses! C'est même à se demander s'il ne le fait pas exprès afin qu'on parle de lui! 

Merci beaucoup pour cette chro!
 

Goneo - 21 Octobre 2024:

Quelle pochette immonde ! au delà de ça Falling in reverse est hyper moderne avec Bring me the horizon et Bad omens, ce sont vraiment des groupes qui bougent les codes et propose quelque chose d'original. Wacht the world burn est vraiment dingue je trouve, un mélange de genre assez fou, linkin park à du metalcore avec une grandiloquence empruntant des codes presque à la cradle of filth, une sorte de bohemian raphsody des temps modernes. Après l'album n'est pas tellement une surprise puisqu'il fait office de compilation des singles du groupes sorties depuis 4 ans. Je te rejoind sur ta chronique, je serais un peu plus nuancé, mais c'est vrai que c'est tellement varié que il y aura toujours des titres que l'on préférera à d'autre, selon les goûts.

Merci pour la Chro Groaw

Groaw - 26 Octobre 2024:

Merci à vous deux pour vos retours.

Effectivement, il n'est jamais évident de rester neutre devant un tel personnage et d'être objectif entre l'humain et l'artiste. Honnêtement, j'y ai réfléchi à deux fois avant de rediger ce papier et au départ, j'étais un peu virulent envers cette personnalité détestable. Mais vu qu'il est déjà bien attaqué de toute part (il le mérite tout de même), je me suis dis que ça ne valait pas la peine de rédiger une peine supplémentaire.

En tout cas Goneo, je suis d'accord pour dire que cette pochette est absolument affreuse, bien que j'ai vu largement pire et que cela ne reste qu'un portrait. Je suis entièrement d'accord avec ta comparaison avec Bring Me et Bad Omens, un metal résolument moderne et qui dépasse les frontières du metal. Après, si Falling sort de la masse, il y a quelques fâcheuses habitudes qui commencent à s'installer. Rien de trop méchant encore mais il faudra surveiller ces redondances dans le futur. Marrant aussi cette comparaison très osée avec Bohemian Rhapsody, même si je comprends où tu veux en venir. En tout cas, avec le précédent, c'est clairement les deux meilleurs galettes des américains à mon sens et je pense que le quintet peut aller encore plus loin que ça.

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