Gardant à l'esprit le douloureux souvenir qu'un
Night of the Axe (
2012), disque assez quelconque dans l'expression d'un Heavy
Metal très traditionnel et inspiré par les plus illustres du genre (
Judas Priest, Iron Maiden...), avait occasionné, le nouvel opus baptisé
Point of Impact des Suédois coupables de ce méfait ne pouvait, à vrai dire, pas véritablement enthousiasmé votre modeste serviteur. Laissant pourtant de côté ses réticences compréhensibles, et n'écoutant que ce courage nourri par le professionnalisme dû à la fonction, ô combien respectable, de chroniqueur, il fallait donc qu'il se plonge dans l'écoute, et si possible l'analyse, de ce nouvel opus d'
Air Raid sorti en cette année 2014 riche en émotions.
Pour commencer cet examen soyons indulgents et passons donc outre cette pochette qui, une fois encore, n'est pas des plus réussis pour directement nous concentrer sur la musique de ce nouveau plaidoyer. Disons d'emblée qu'il n'y a ici pas de réel bouleversement dans le propos de cette formation dans lequel on peut toujours encore clairement déceler les influences, et notamment britanniques, les plus notoires. Une expression qui, de surcroît, est très empreinte de ce passéisme propre à cette scène revival très en vogue aujourd'hui. De prime abord rien qui serait donc à même de différencier ce nouvel opus de son faible prédécesseur. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs et accordons à ce disque toute l'attention qu'il mérite. Et ce d'autant plus qu'il est splendide.
En témoigne le somptueux Madness, le surprenant
Victim of the
Night qui démarre comme une ballade avant de dévoiler son visage féroce et enlevé, l'instrumental
Flying Fortress qui aurait pu sans souci figurer au milieu des compositions imaginées par Steve Harris et ses accolytes sur Powerslave, l'excellent
The Fire Within sur lequel Johnny Nightshredder et Andy Stormchild font un travail assez remarquable dans l'exécution de ces riffs mélodiques d'une efficacité réjouissante et dans celle de ce solo superbe. Les plus véloces, mais non moins réussis,
Vengeance,
Wildfire et We Got the Force, viennent, eux aussi, participer à la perfection de ce manifeste.
Au-delà du travail "guitaristique" en tout point remarquable de ce disque (un travail dont, soit dit en passant, on ne pouvait imaginer un seul instant que nos deux comparses en fussent capable après un aussi décevant
Night of the Axe), il nous faudra aussi parler des prestations d'Arthur W Andersson. Le chanteur nouvellement venu au sein de la formation dont la voix est à la fois aigue et éraillée parvient assez aisément à nous enchanter. Loin du lyrisme plat et sans aspérité de certains de ses congénères, ses interventions ajoutent un charme non négligeable à un ensemble qui n'en manquait pourtant pas. Un côté "brut" et "minimaliste" qui sied parfaitement aux propos révérencieux et respectueux que ce quintette originaire de Göteborg adresse à cette scène d'autrefois.
Conventionnel, traditionnel et rétrograde, mais aussi inspiré, brillant et efficace, ce second véritable album des Suédois d'
Air Raid est, en tout point, l'exact opposé de son prédécesseur. Une ode réussie à un temps aujourd'hui révolu qui mérite sans conteste qu'on lui offre une chance.
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