Playful Winds

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16/20
Nom du groupe Jack And The Bearded Fishermen
Nom de l'album Playful Winds
Type Album
Date de parution 23 Mars 2022
Style MusicalPost Hardcore
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Beware of Birds
 03:11
2.
 Fingers Crossed
 03:22
3.
 From Above
 04:42
4.
 Atlantide
 03:47
5.
 Periscope
 02:13
6.
 Lips As Martyr
 02:50
7.
 Season
 04:28
8.
 Playful Winds
 01:04
9.
 Silent Films
 04:14
10.
 Circles and Dots
 16:09

Durée totale : 46:00

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Jack And The Bearded Fishermen


Chronique @ JeanEdernDesecrator

23 Avril 2022

Le genre d'album attachant qu'on a envie d'écouter les soirs de pluie…

La recherche du point d'équilibre entre rock et metal est une quête pour certains, une hésitation perpétuelle pour d'autres. Les Jack And The Bearded Fishermen ne semblent pas se poser cette question, mais pencher naturellement vers cet entre-deux.
Les membres de ce groupe ne vous sont peut-être pas inconnus, puisqu'ils officient dans des combos déjà établis : Horskh, Red Gloves et Go Spleen. Depuis leur formation en 2005, ils ont à leur actif trois albums : "Hunting Isn't Easy… When Dogs Becomes Wolves" en 2009, "Places to Hide" en 2011, puis "Mirror Noise" en 2014. Leur mélange rageur de post hardcore et de noise avait néanmoins de quoi réjouir le chevelu, particulièrement dans les nombreux concerts qu'ils ont donné depuis des années.

Le groupe se préparait à mettre en chantier leur quatrième album lorsque la pandémie a tout remis en cause. A défaut de pouvoir composer en répétition comme à leurs habitudes, ils ont tiré partie de la situation particulière pour créer celui-ci de manière plus posée et réfléchie.
"Playful Winds" a été enregistré et mixé au Studio Zèbre (Besançon) par Flavien Van Landuyt entre le printemps 2021 et début 2022, le mastering étant confié à Thomas Jacquot. Son visuel assez arty très réussi a été réalisé par Blanca Viñas et Floriane Miny.

Difficile de décrire d'emblée la musique de Jack And The Bearded Fishermen, si ce n'est qu'on est pas dans la BO de Captain Igloo. Un virage a été pris avec ce disque, et on a perdu la veine hardcore qui éméchait les albums précédents, si ce n'est une lourdeur rampante et brusque à la Unsane, ou des émotions d'adolescence détruite qu'on trouve chez Quicksand. Le rock a clairement pris le dessus, et m'a rappelé des vieux souvenirs du coté de Killing Joke, ou The Mission… en beaucoup plus lourd et moderne.

La quatre cordes de Thomas Paris a une influence prépondérante dans la plupart des compositions, donnant une couleur très rock à l'ensemble, comme dans "From Above" qui oscille entre un riff de basse obsédemment mélancolique et des guitares tordues par de longs trémolos des sixties. Le son très naturel et rond ainsi que le placement me font penser à ce que fait Adam Clayton de U2, mais en beaucoup plus fat, et dans un registre plus metal ça me rappelle la basse énorme de John Robert Mjaaland de Mantric (fondé par des ex-Extol). Guitares et basse sont articulés ensemble de manière a porter l'attention de l'auditeur sur l'un ou l'autre, comme dans un "Lips As Martyr" aux airs d'hymne des cold années 80. La batterie de Boris Campello est sobre et puissante, appuyant les pulsations de la musique, avec ce qu'il faut de cassures et de rythmiques plus chaloupées pour bousculer l'oreille.
Les trois guitaristes Peete, Hervé Bailly, et Bastien Hennaut ont le talent pour pondre des riffs à la fois très mélodiques et très tordus qui se tricotent dans des aigus tantôt tendus, tantôt angoissants ("Beware of Birds", "Atlantide"). Il y a aussi du lourd, du heavy et du palm mute qui chuggue, on ne chasse pas le naturel si facilement. La voix de Bastien Hennaut, en mode clair, semble venir de loin, comme une plainte de survivant. Certes, elle n'est pas autant trafiquée que dans l'indus de Horskh, mais on y trouve toujours un cocktail varié de saturation et d'effets selon les situations.

Les ambiances se retrouvent concentrées dans des intermèdes semblant enregistrés sur bandes magnétiques retrouvées à Tchernobyl, où les bruits font une rythmique végétale avec les cordes ("Periscope"), ou jouent la décrépitude sonore à la The Caretaker ("Playful Winds", lugubre comme un vieux manoir). Jack nous fait aussi des coups pendables, comme celui du ghost track au bout de longues minutes de silence du dernier morceau "Circles And Dots" ; à tout prendre, le coller direct à la fin aurait été aussi bien à mon sens. On aurait pu déplorer une tension qui n'explose jamais, qui reste dans la zone du mid-tempo, mais le groupe se permet de trancher dans le vif avec un "Silent Films" jouissivement dissonant et malsain.

"Playful Winds" est un disque plus posé que le précédent "Mirror Noise", nostalgique, lumineux et sombre, et surtout inclassable et beaucoup plus personnel que par le passé. C'est un peu comme si l'âme de Jack And The Bearded Fishermen avait enfin pris forme, dans cet espace d'équilibre entre un rock heavy et torturé, et une tension métallique sur le point d'exploser. Le genre d'album attachant qu'on a envie d'écouter les soirs de pluie…

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