Pick a Tale

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16/20
Nom du groupe Midnight Sorrow
Nom de l'album Pick a Tale
Type Album
Date de parution 07 Avril 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1. Prelude of the Night 01:18
2. Glorious 05:53
3. Between Sun and Moon 04:04
4. Lost for Eternity 03:46
5. Black Snow 05:51
6. Number 6 05:59
7. Crystal Drops 01:12
8. Waterfall 04:51
9. At First 05:11
10. The Place 06:30
11. Phaze 06:08
12. Treasure of Your Life (Part I & II) 11:22
13. A Last Ceremony 05:41
Total playing time 1:07:46

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Midnight Sorrow


Chronique @ ericb4

01 Avril 2017

Une vibrante et charismatique proposition synonyme d'évolution d'un projet au long cours...

Jouissant depuis quelques années déjà d'un certain rayonnement sur la scène metal locale et doté d'un puissant et touchant EP intitulé « At First », sorti en 2014, Midnight Sorrow en veut plus... Le groupe alsacien décide alors de mettre les bouchées doubles à l'aune de sa nouvelle offrande, à l'heure où les Delain, Epica, Sirenia, Diabulus In Musica et autres Xandria n'ont de cesse de galvaniser les foules à l'échelle planétaire. Conscient des enjeux et des risques qu'implique un retour en studio dans un contexte hautement concurrentiel, le valeureux combo n'a pourtant pas tremblé. Aussi, c'est sans complexes que celui-ci compte précisément mettre à profit ses 5 années d'expérience (depuis sa création, en 2011, par Maureen Morvan (frontwoman) et Nicolas Mickaêl (claviers)) dans cette réalisation. Aussi, aux fins d'un travail en studio de deux longues années, le quintet alsacien nous octroie un pléthorique album full length, à l'aune de « Pick a Tale » ; auto-production déroulant généreusement 67 minutes d'un spectacle truculent, souvent vivifiant et parfois romantique, sur laquelle s'écoulent 13 pistes judicieusement enchaînées, dont 4 issues de leur précédent effort et entièrement remastérisées.


Ainsi, Maureen et Nicolas, rejoints par le guitariste et vocaliste Samuel Stammbach (ex-Desideria), le bassiste William Simon et le batteur Stéphane Perrier (ex-Apoplexy), nous livrent un propos dantesque, doté à la fois de paroles au message fort, où transparaît à chaque terme la féconde inspiration de leurs auteurs, et d'un imposant set de compositions, où chaque accord a été passé au peigne fin. Compositions où chaque note est à sa place conformément à un cahier des charges bien précis et jouissant d'arrangements de bonne facture, signés Nicolas Jeudy (au Dark Fantasy Studio). De plus, chaque ligne mélodique, de par sa rigueur d'écriture, s'est avérée prégnante, sans pour autant avoir cédé aux chimères d'une trop évidente accessibilité. Scrupuleusement et savamment restituées, ces partitions prennent toute leur dimension, et ce, d'autant plus que la production d'ensemble repose sur une excellente qualité d'enregistrement, laissant filtrer bien peu de notes parasites. Plus encore, un rare souci du détail et un mixage ajusté renforcent l'impression d'une œuvre aboutie, empreinte de maturité. Une logistique affûtée que l'on doit à la patte experte de Didier Oubre (Downtown Studio). Bref, on a affaire à une œuvre soignée, mais non aseptisée, à commencer par l'artwork au trait affiné, d'inspiration néo-romantique, un poil fantastique, signé Maureen. Un beau programme, en somme, qui a de quoi piquer la curiosité de votre humble serviteur...



Ce qui frappe, de prime abord, c'est cette faculté qu'a la formation bas-rhinoise à enivrer les sens tout en maintenant une attention constante chez l'auditeur, enchaînant passages tour à tour offensifs, énigmatiques et sensibles, et surtout dotés d'un supplément d'âme les rendant particulièrement liants. A commencer par les premières ogives de l'opus...


Ainsi, la cinématique, progressive et brève entame instrumentale « Prelude of the Night » aux arrangements d'obédience nightwishienne, bien que classique dans sa structure, demeure un agréable préalable à sa pimpante et charismatique voisine « Glorious ». Calée sur le schéma de la belle et la bête (une belle, incarnée par Maureen qui, de ses célestes inflexions rappelant celles de Stephanie Luzie (Atargatis, ex-Darkwell), donne le change à la bête, son caverneux growler de comparse), cette vibrante piste symphonique gothique aux insoupçonnées variations rythmiques est à la croisée des chemins entre Tristania, dans ses sculpturales harmoniques, et Darkwell, eu égard à sa délectable trame mélodique. Pour sa part, l'entraînant « Lost for Eternity », non sans faire penser à Arven à l'instar de « Black Is the Colour », envoûte par son refrain catchy autant qu'il nous happe sur ses couplets bien ciselés. Enfin, passé l'interlude instrumental progressivement choralisé « Crystal Drops », le déluge s'amorce à l'aune de « Waterfall », piste mélodico-symphonique aussi rafraîchissante que tourmentée. A la croisée des chemins entre Arven et Xiphea, ce jubilatoire champ de turbulences aux airs d'un hit en puissance laissera peu de chances aux aficionados du genre de passer outre. Ce doublet, déjà présent sur leur antérieure proposition, au regard de ses nouveaux arrangements et de l'actuelle qualité de production, prend ici véritablement l'ascendant.


Lorsqu'il s'adonne aux passages progressifs, le collectif les esquisse avec élégance et non sans panache. Ce dont il témoigne à l'instar de « At First », titre éponyme de l'EP qui, à la manière d'Arven, ne ratera pas sa cible, celle de nos émotions. Au moment où les éléments s'emballent, les attaques oratoires de la belle se font plus franches, les choeurs plus massifs, les growls plus coupants et les riffs non moins saillants. On comprend, là encore, que toute tentative de résistance sera bien vaine. Dans cette mouvance, dans une ambiance semi ecclésiastique « A Last Ceremony » apparaît comme une ballade atmosphérique prenant des airs de slow qui emballe. Non sans rappeler Leaves' Eyes, cette délicieuse ritournelle émeut plus encore. Elle développe ainsi, peu à peu, une dynamique rythmique à laquelle on ne s'attendait pas et qui contribue non moins à encenser le pavillon, au final. Dans une tout autre énergie, d'enveloppantes nappes synthétiques infiltrent « The Place », nerveuse piste symphonique progressif aux harmoniques effilées, que n'aurait reniée ni Delain, ni Diabulus In Musica. Ce faisant, la sirène élève d'un cran ses inflexions, tutoyant par instants les étoiles, contrastant dès lors avec les growls ombrageux de son acolyte. Et la magie opère, une fois encore.


Par ailleurs, le groupe a porté son attention sur les effets de contraste, et ce, selon deux orientations différentes. Ainsi, mid tempo aux forts contrastes dans la veine d'un Nightwish à l'époque de « Oceanborn », « Black Snow » dispense de jubilatoires gradations oratoires de la déesse, parallèlement aux attaques en demi-teinte du growler. Dans cette logique, de sensibles arpèges au piano s'inscrivent au sein d'une pléthorique orchestration samplée, contribuant à nous retenir plus que de raison. Ou l'art de savoir faire cohabiter le Yin et le Yang. D'autre part, dans le sillage de Darkwell, eu égard à leur dernier effort, « Moloch », avec une touche de Dark Sarah, le diluvien « Number 6 » nous assène un inaliénable et martelant tapping, tout en nous livrant de délicates nuances mélodiques. L'équilibre des forces trouve ainsi toute sa raison d'être. A la maîtresse de cérémonie, par ses aériennes et frissonnantes impulsions, de nous assigner à résidence sur cette incandescente proposition.


Surtout, le combo alsacien a savamment fusionné les styles, immergeant une grisante touche folk à son assise symphonique gothique. Tout d'abord, virulent dans ses frappes, l'énigmatique « Between Sun and Moon », à la manière d'Atargatis, dissémine des riffs graveleux corroborés à une basse vrombissante. Si l'on appréciera les fines oscillations d'une cornemuse enjouée dispensée par Matthieu Bopp, conférant à cette frétillante offrande une joviale patte folk, dans la lignée de Blackmore's Night, on ne restera pas moins scotché aux angéliques patines d'une sirène bien habitée. Sur une rythmique plus contenue, un poil syncopée, dans la même lignée atmosphérique, avec un zeste d'Elane, la soyeuse ballade folk « Phaze », quant à elle, enchante par ses gracieux arpèges à la guitare acoustique autant qu'elle enivre le pavillon par les câlinantes et ondulantes volutes d'une interprète sensible jusqu'au bout des ongles. Difficile alors, à l'abord de cet instant de félicité, de contenir une petite larme au coin de l'oeil pour les cœurs en bataille.


Comme souvent, dans ce registre, le combo nous a octroyé une fresque, ici sous forme de pièce en deux actes, à l'aune de « Treasure of Your Life (Part I & II) ». A la différence de bien de ses homologues, ce morceau polyrythmique d'obédience mélodico-symphonique prog, avec une touche folk, lui aussi, laisse planer une once d'originalité de par l'heureuse et inattendue combinaison d'harmoniques, sans être relégué au rang d'ultime effort de l'album. Techniquement efficient et un tantinet complexe, d'une mélodicité à fleur de peau, ce message musical dans la veine atmosphérique de Xiphea laisse entrevoir de fins arrangements orchestraux, moult variations atmosphériques et une empreinte vocale des plus magnétiques. Ainsi, les 11 minutes de cette pléthorique livraison s'écoulent sans encombres, et même avec célérité dans nos tympans alanguis, l'ensemble finissant crescendo.



Plus d'une heure d'un intense et rutilant message musical s'est déjà envolée, et l'on se surprend à vouloir réenclencher la touche play de la platine cd. En outre, le groupe a su diversifier son offre sur les plans atmosphérique et rythmique, tout en ayant évité l'écueil de mélodies en demi-teinte ou trop aisément mémorisables. De plus, le projet y a gagné en épaisseur artistique et en émaillage technique, le combo affichant désormais sa signature propre sur l'ensemble de l'opus. Et ce, même si l'influence de certaines sources peut encore se faire sentir et si l'originalité n'est pas toujours de mise. S'il ne révolutionne pas encore le style auquel il est affilié, le collectif alsacien génère néanmoins une énergie aisément communicative tout en témoignant de prestations de fort bon aloi, d'une solide cohésion groupale et d'une inspiration transpirant par tous les pores de la galette. C'est dire que les progrès accomplis par le groupe depuis ses débuts sont réels et témoignent d'un sérieux potentiel, avec lequel il faudra désormais compter dans le paysage metal symphonique à chant féminin. Aussi, peut-on raisonnablement penser que ce nouvel essai sera susceptible de lui autoriser l'accès au rang de valeur montante de ce registre metal, et pourquoi pas, de lui permettre d'embrasser une carrière à long terme. Du moins, on ne peut que le lui souhaiter...

5 Commentaires

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ericb4 - 02 Avril 2017: Merci à toi! J'avais moi aussi été séduit par leur EP, dont ta chronique m'avait donné envie d'aller approfondir la question.
En fait, le groupe reste dans la continuité de ce qu'il était et produisait, en ayant rendu plus matures et affinées ses nouvelles compositions. Avec un petit coup de neuf sur les reprises, en passant, qui sont toutes des bombes en puissance. Ce qui m'a donné le sentiment d'une oeuvre aussi aboutie que charismatique et efficace. Une valeur sûre avec qui il faudra vraisemblablement compter...
 
MidnightSorrow - 03 Avril 2017: merci beaucoup pour ces superbes mots ! :) !
ericb4 - 03 Avril 2017: Merci à vous! Bonne continuation.
 
Metalopus - 04 Avril 2017: J'ai bien accroché au titre en écoute. C'est bon de voir la scène métal française s'étoffer de plus en plus avec de bons groupes comme celui-ci.
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