Liste des groupes Metal Symphonique Midnight Sorrow At First

Un EP est, en général, constitué de quelques morceaux (environ cinq la plupart du temps) destinés à montrer les compétences des membres du groupe. Ici, Midnight Sorrow, formation strasbourgeoise datant de 2011 formée par la chanteuse à tendance lyrique Maureen et le claviériste Nicolas, choisit d’avoir recours à une certaine originalité en proposant d’office deux pistes instrumentales démontrant déjà une certaine connaissance de leurs instruments.
Alors que la douceur et la rêverie commencent à s’installer dans nos cœurs, « Waterfall » surgit avec sa musicalité très speed, ses chœurs en background, le tout gardant toujours une sorte d’aura mystique et féérique. C’est ainsi que l’on découvre la voix de Maureen. Si cette dernière dispose d’un très bel organe, on sent par moments quelques fausses notes ça et là, rien de bien dérangeant mais qui démontre que Maureen doit encore progresser afin de pouvoir développer son outil de travail.

Midnight Sorrow ne s’illustre « au complet » que sur trois pistes mais ces dernières sont toutes singulièrement différentes.
« Between Sun and Moon » en un bon exemple. L’équipe passe par quelques points bien marqués sur cette chanson : alors que la trame sonore dominante se la joue très celtique (rappelant l’époque « Mother Earth » de Within Temptation) avec un son de violon distinctif et récurrent, la bande n’hésite pas à changer la vitesse du titre, à passer des sonorités dansantes, renforcées par la voix de Maureen poussant de petites vocalises en rythme, à des sonorités plus heavy, renforcées cette fois-ci par une voix plus grave et sombre semblant venir d’outre-tombe. Toutefois, cette dernière ressemble plus à un vulgaire grognement relativement inaudible, ce qui est dommage car cela gâche un peu la qualité générale du titre.
« At First », titre éponyme de cet EP, comporte lui aussi des ruptures de ton très prononcées. En effet, alors que la première moitié du morceau délivre une sorte d’ambiance majestueuse, la seconde moitié devient plus speed et ne laisse pas le temps à l’auditeur de se reposer jusqu’à la fin du morceau.
Dans la continuité de « Crystal Drops », « Behind The Waterfall » est lui aussi entièrement instrumental. Via ces deux morceaux, le groupe montre qu’il sait y faire lorsqu’il s’agit de nous emmener ailleurs. Alors que « Crystal Drops » nous faisait voyager dans la féérie, le début de « Behind The Waterfall » rappelle indubitablement des sonorités provenant tout droit de « Pirates Des Caraïbes » avant de nous faire voyager ailleurs encore.

Il est à noter que l’EP est d’une qualité, en somme, tout à fait correcte, ce qui est plutôt rare pour un EP auto-produit. Cependant, il n’est pas exempt de défauts.
Le background sonore semble creux par moments, comme s'il manquait de consistance, de prestance. On attend toujours ce petit « quelque chose » qui ne vient pas forcément et c’est dommage, comme si le groupe se retenait lui-même pour ne pas donner tout ce qu’il a. Il est à noter aussi que la voix de Maureen n’est pas toujours compréhensible et audible, masquée par moments par une instrumentation trop mise en avant. La voix sombre en background est aussi à revoir car trop mal utilisée pour être vraiment efficace.

En définitive, Midnight Sorrow possède du potentiel mais il reste de la maîtrise à acquérir. Il ne faut pas oublier aussi que tenir le rythme sur un EP est une chose, le faire sur un album complet en est une autre. Midnight Sorrow devra donc faire ses preuves dès leur premier album s’ils souhaitent perdurer dans un milieu déjà très restreint.