En ce qui concerne le metal symphonique « à chanteuse », l'année 2008 aura été faste, ne serait-ce qu’avec l’apparition des fabuleux Whysdom, plus grand espoir de cette scène, sans compter les
Kerion,
Benighted Soul,
Auspex et compagnie. Et maintenant, disons le tout de go, il va falloir compter avec cette sympathique formation tourangelle qu’est
Adrana et qui nous présente ici son premier album auto-financé « Pertubatio ».
Première bonne surprise en tenant l’objet dans les mains : c’est très beau et très bien présenté avec une belle illustration bien guerrière sur la jaquette, un livret comprenant les paroles des textes, indispensables pour pouvoir se plonger dans l’univers de la vaillante princesse
Adrana, de Saneday son fidèle ours garou ( ???!?), et de leurs ennemis le vampire Markius et la cheftaine des succubes. Car, il s’agit ici ni plus ni moins qu’un concept album qui nous est livré. Pour un « premier jet », bravo !!! Car l’exercice du concept album est périlleux. Et il faut une sacrée dose de talent à la fois pour que l’auditeur comprenne que toutes les chansons ne font en fait qu’une et pour ne pas l’endormir pour autant avec des longueurs ou le noyer dans les interludes parlés ou instrumentaux et autres artifices.
Après une courte intro nous plongeant au sein d’une furieuse bataille, avec cliquetis de glaives et hennissements de chevaux, « Pruisas » nous met d’entrée de jeu les points sur les i: guitare bien granuleuse, rythme élevé, nappe discrète de clavier, et surtout, la voix d'Anae. Une soprano, une vraie !!! Quel organe, mes amis!... Des montées vertigineuses dans les aigus, surtout impressionnantes quand elles interviennent après un chorus flamboyant comme dans ce même « Pruisas », ou après un dialogue avec le growler de service sur « Mortelle Fourberie Enfantine ». Néammoins, celle-ci n’hésite pas à moduler sa voix pour les besoins de l’histoire (« Secret Gathering »). Concept album oblige, on ne compte plus les changements de tempo, les interventions de voix masculines agressives ou lyriques, les parties instrumentales qui appuient à merveille le côté narratif de l’album. Narration qui est renforcée aussi par le fait que certains textes sont écrits dans notre belle langue française. Chose assez peu osée dans ce style de metal comme sur « Gabrielus », qui résume à lui seul tout le talent et le potentiel d’
Adrana : intro à l’orgue, couplets épiques, refrains lyriques, petit break narratif, chorus enlevé...
Alors pourquoi ne mettre « que » 14 à cet album ?
D’abord, par moments, on pourrait trouver que le son est un peu approximatif, surtout que le style de metal pratiqué ici se doit de proposer des sonorités claires et profondes. Ensuite, l’influence des aînés se fait également aussi beaucoup sentir, surtout le
Nightwish de l’époque « Oceanborn ». Mais, je ne veux pas terminer sur une note négative. Il faut bien se rappeler que
Adrana est un jeune groupe, la moyenne d’âges des membres n’excédant pas 20 ans. Je vous laisse donc imaginer la marge de progression du combo!...
Vive le talent et à bas le fric !!!
Pour la qualité des compositions, le talent des musiciens et l'idée d'album concept qui me plaît beaucoup je met 17/20 et vivement septembre pour le 2ème acte de l'histoire de la princesse Adrana.
Ceci dit, qu'aurez vous dit si j'aurai mis 18/10 à ce disque ? je pense que certains m'auraient rentrer dedans justement parce que j'aurau noter sans tenir compte de ce son "approximatif", non ??
Je pense avoir réussi à faire sentir dans ces quelques lignes que ce groupe avait tout pour plaire ...
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