Après un
Perpetual Burn très prometteur,
Jason Becker se voit affligé d'une Sclérose latérale amyotrophique le privant peu à peu de ses capacités physiques. La composition de
Perspective avait commencé avant le diagnostique de la maladie, mais une fois déclarée elle ne l’empêcha pas de continuer le travail de composition. Quand Becker devint incapable de jouer de la guitare, il substitua son instrument de prédilection par un clavier, et un fois tout son corps paralysé, il continua d’écrire sa musique grâce à un système basé sur les mouvements oculaires.
En 1996,
Perspective voit enfin le jour. Musicalement on est loin de
Perpetual Burn et de son Heavy
Metal néoclassique très classieux. L’influence classique est toujours très présente, mais alors que dans
Perpetual Burn elle n’apparaissait que dans les harmonies, dans
Perspective elle apparait également dans le travail d’orchestration. Écoutez donc
End of the Beginning, faisant penser à un concerto pour guitare électrique, ou bien
Life and
Death, sorte de mini symphonie de 9min d’une grande richesse et dotée d’un travail d’orchestration exemplaire.L’influence heavy n’a pas totalement disparu non plus, grâce à la présence de guitares au son saturé.
Jason a choisi un guitariste doué d’un grand feeling pour enregistrer certaines parties de guitare : Micheal Lee Firkins. Ce dernier fait preuve d’une très grande sensibilité notamment dans
End of the Beginning et ses sublimes envolées de guitare, qui magnifient le travail de composition et d’arrangement.
Perspective est indéniablement moins basé sur la virtuosité, même si il y à quelques reste notamment dans Blue et dans les passages en arpège de Serrana, que
Jason jouait à la guitare avant sa maladie. Cependant les compositions de Becker gagnent en maturité, et les influences sont plus variées. En effet, en plus des influences classique on sent des influences de musique du monde, notamment dans
Primal, avec ses percussions tribales, ses mélodies arabisantes et ses chœurs procurant une émotion intense. Comment ne pas citer également Higher, titre composé uniquement de chant. Enchevêtrés de manière harmonique au début, puis laissant place à une magnifique ligne mélodique chantée par une femme, sur une voix d’homme chantant des arpèges pour souligner l’harmonie du morceau. Mention spéciale également au titre Blue mélangeant des sonorités blues avec d’autres plus planantes. Citons encore
Empire et ses sonorités asiatiques.
Le seul titre dispensable de l’album est peut-être Meet Me in the
Morning, reprise de Bob Dylan, proposant tout de même un réarrangement intéressant. Avec
Perspective,
Jason Becker prouve une fois de plus sa sensibilité musicale ainsi que son talent de compositeur, pour notre plus grand plaisir. Les plusieurs compilations de jams sorties ensuite n’offrant pas grand intérêt avec leur très mauvais son, j’attends avec impatience une nouvelle production de
Jason. En attendant, je ne me lasse pas de la réécoute de
Perpetual Burn et de
Perspective.
Et je dis pas ça pour ta chronique ^^ , bonne chronique qui résume bien et précisément!
Merci pour les 2 chroniques en tous cas.
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