Liste des groupes Metal Progressif Châlice (GER) Persistence Of Time

L’Allemagne demeure, culturellement, une terre surtout propice aux formes d’expression musicales dévouées à une rigueur s’épanouissant essentiellement dans une agressivité dont la renommée est telle, que nul ne peut délester son esprit de cette association d’idée qui veut que cette nation est historiquement lié à une irrémédiable connotation Heavy/Power. En d’autres termes, l’Allemagne est la terre promise de ces genres initiés par Helloween, Accept ou encore Running Wild. Pourtant, derrière ce faciès âpre et véhément, se dissimule celui, plus amène, d’un caractère plus mélodique et doux. En effet, sous l’impulsion de certains labels, dont, par exemple, celui fondé par le footballeur Allemand, Thomas Hässler, MTM Music, ce pays dévoila certain de ces talents insoupçonnés, et de ces gouts inavouables, pour le Hard Rock mélodique, le Hard-FM ou encore l’AOR.

Né quelques parts au cœur de ces formidables années 90, Châlice nous propose de découvrir une contrée agréable dans laquelle l’harmonie mélodique semble être le sujet prépondérant. Au son de ce deuxième album, baptisé Persistence Of Time, il tente, en effet, de développer un Hard-FM mélodique dans lequel les stigmates d’autres, bien plus illustres, ne sont jamais bien loin. Si le concept est fort louable, le résultat l’est, hélas, nettement moins.

Au premier rang des imperfections de ce manifeste il nous faut, tout d’abord, évoquer cette production funeste qui, lorsque ces instruments tentent de s’exprimer en une osmose, somme toute, normale, nuit de manière embarrassante à un ensemble déjà fort médiocre. Il est étonnant de constater, en effet, que ceux-ci trouvent un espace habituel intéressant uniquement en solo.

Evoquons ensuite la voix très particulière de ce vovaliste, Gino Naschke. Difficile d’exprimer clairement toutes les insuffisances dont son chant s’enlaidit, toutefois, de ces plaintes gutturales pénibles, l’homme ne parvient pas réellement à véhiculer une émotion qui, pourtant, est essentielle au genre.

Citons aussi ces titres à la musicalité bien trop naïve et, souvent, bien trop fade pour véritablement nous inspirer quelques ressentis autres que déplaisants. Ces guillerettes futilités, à la légèreté inconsistante, finissent même par devenir agaçantes tant elles dénaturent de manière caricaturale un genre qui, pourtant, aura écrit, tout de même, quelques belles pages. Ainsi si les refrains de cet album sont, bien trop souvent, insipides et candides, les titres tels que Voice in my Mind, First Day ou encore, par exemple, la rengaine Country Folk T.W.I.M.T.B témoignent remarquablement de cette mièvrerie navrante ambiante.

Mentionnons encore ces claviers qui, exception faite des sons de pianos, s’expriment de manière anémique usant de sons étrangement communs.

Disons, pour finir, qu’au-delà de tous ces défauts déjà fortement nuisibles, l’œuvre est empli de complaintes à l’inspiration défaillante et dont l’aspect communicatif qui vous transcende est presque totalement absent.

En conséquence ce Persistence Of Time, deuxième album des Allemands de Châlice, n’est rien d’autre qu’une anecdote totalement anecdotique de laquelle on pourra extraire uniquement quelques, trop rares, raisons de se satisfaire. En effet, outre un bon Riff par ci ou un attachant solo par là, seul le spectacle d’une douloureuse, et morne, plaine vient s’imposer à nos esprits amorphes devant un tel calvaire.