Perception of Reality

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15/20
Nom du groupe Antalgia
Nom de l'album Perception of Reality
Type Album
Date de parution 2012
Enregistré à Mevah Recording Studio
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 The Invisible Mechanism
Ecouter05:36
2.
 Realm of Pain
Ecouter05:44
3.
 Embrace of Death
Ecouter06:00
4.
 Lines of Life
Ecouter05:42
5.
 The Unseen Empire
Ecouter05:42
6.
 Broken Wings
Ecouter04:23
7.
 Seed in the Storm
Ecouter05:50
8.
 Memories
Ecouter08:16

Durée totale : 47:13

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Antalgia



Chronique @ ericb4

02 Fevrier 2017

Un réjouissant méfait synonyme d'une remarquable progression affichée par le combo catalan...

Message a été entendu par la formation ibérique... Déjà à la tête d'une discrète, menue mais fringante démo intitulée « Persuasion », deux ans plus tard, le quintet metal mélodique progressif espagnol revient dans les rangs. Et ce, suite à quelques changements dans son line-up (Bella Dianez (ex-Dandelium) succédant à Raquel Domingo au chant et Carlos Falomir venant remplacer Xavi Orga à la basse en 2010) et avec, dans sa besace, ce « Perception of Reality », premier album full length où se succèdent 8 titres roboratifs sur un ruban auditif de 47 minutes. Fidèle à ses convictions et à son style, on se situe à la croisée des chemins entre metal mélodique et progressif, avec quelques touches symphoniques et gothiques plus marquées, cette fois. Une ingénierie du son propre mais non aseptisée, réalisée aux Mevah Studios (en Espagne), signée Igna Jover, cofondateur et guitariste du groupe, et l'intronisation de Sandra Arroyo en qualité de choriste laissent entrevoir une évolution logistique et atmosphérique du projet.

Dans une mouvance prog, le combo ibérique a fait évoluer ses vibes, complexifié ses schèmes techniques tout en ayant rendu ses propositions accessibles, avec quelques belles pièces au compteur. En outre, l'empreinte vocale, à la fois puissante et feutrée, de la nouvelle venue a contribué à nous asseoir plus rapidement à la table de nos convives. Ainsi, des perles de pluie synthétique entament l'incisif « The Invisible Mechanism », réjouissant titre mélodique progressif à la rythmique syncopée, entonné par une envoûtante sirène aux puissantes et chatoyantes inflexions calées dans les médiums. Un saisissant délié à la lead guitare s'installe sur un pont technique, cinglant trait d'union instrumental entre deux attaques oratoires bien senties sur un refrain immersif. Ce faisant, on se situe à la lisière entre Ravenscry et Lacuna Coil quant aux harmoniques déployées et Delain eu égard à l'invitatoire cheminement mélodique. D'autre part, le véloce et un tantinet cinématique « Realm of Pain » nous immerge dans un champ de turbulences où s'harmonisent une incandescente instrumentation et les gracieuses et ondulantes volutes de la douce, non sans rappeler Tristania, avec un zeste de The Murder Of My Sweet, avec une touche prog en substance. Un clinquant solo de guitare et des changements de tonalité sont au programme, ainsi qu'un grisant refrain poussant invariablement au headbang.

Enfin, en le considérant à part dans cette mouvance et comme il nous y avait habitués, le combo catalan a clôturé son opus par une fresque prog, d'inspiration mélodique, avec une touche symphonique. Ainsi, « Memories » déploie fièrement ses 8 minutes d'un spectacle à la fois épique et romantique, où les riffs se font grésillants et les infiltrations de la sirène aussi saignantes que félines, voire câlines. Un âpre corps à corps entre claviers et guitares se fait jour sur un pont précédant une délectable reprise sur un refrain qu'on entonnerait à tue-tête. Ainsi, en dépit de la longueur de la pièce, chaque acte s'enchaîne opportunément, ne laissant filtrer que peu de temps morts. Un véritable tour de force réalisé par l'inspirée formation sud-européenne.

Par ailleurs, l'opus nous sensibilise à une autre phase du développement stylistique du collectif espagnol, notamment par le biais de passages flirtant avec l'univers pop-rock ou le metal atmosphérique. Nouveau regard qui sied bien à nos cinq gladiateurs. Ainsi, Le sémillant et tubesque pop-metal mélodique « Lines of Life » tout d'abord sort ses griffes pour feindre de nous lacérer le tympan de ses riffs acérés. Mais, l'illusion est parfaite : Sous le joug de délicats clapotis organiques, par sa soudaine mutation atmosphérique, l'instant privilégié nous happe alors d'un battement de cils sur de prégnants couplets, eux-mêmes relayés par des refrains catchy. Mis en habits de soie par la belle, cet instant, que leur envieraient Sirenia ou Within Temptation, se dote en prime d'un hypnotique solo de guitare sur un petit break prestement balayé par la déferlante sur une reprise qu'on ne lâchera pas d'un iota. D'autre part, le tonique et tumultueux « Seed in the Storm », titre atmosphérique gothique entonné avec entrain par une interprète bien inspirée, capte l'attention sur son avenant refrain, ce dernier laissant toutefois une impression de déjà entendu. Malgré cela, la sauce prend... Enfin, on retiendra également « Broken Wings », mid tempo à la fois rugueux et d'une fine mélodicité, dans l'ombre d'Autumn, avec un zeste de Lacuna Coil, imposant ses riffs corrosifs au fil des pérégrinations des impulsions veloutées, un poil acidulées, de Bella. Morceau plutôt engageant, sa magie se révèle au fur et à mesure de notre avancée, pour ne plus sortir de notre mémoire, et ce, même si le grisant refrain demeure prévisible.

D'autres moments s'avèrent néanmoins plus difficiles d'accès, voire déroutants, réservant quelques surprises et ne dévoilant leurs atours qu'au bout de plusieurs écoutes circonstanciées. L'entraînant et polyrythmique « Embrace of Death » est de ceux-là. Doté d'une touche électro, non sans rappeler Amaranthe, le brûlot nous conduit dans un vaste espace organique où déambule un convoi orchestral en furie, à peine contenu par les fines patines de la déesse, ces dernières apparaissant sous-mixées. Par moments, et c'est là que le bât blesse, on craint de s'égarer en d'infinies conjectures technicistes, cassant le rythme d'un morceau apparemment accessible, qui gagne ses lettres de noblesse surtout à l'abord d'un magnétique refrain. On aura compris que si l'exercice s'avère mené avec finesse, l'art semble moins naturel ici qu'ailleurs. Guère plus immédiatement lisible, l'up tempo « The Unseen Empire » est un offensif propos à la rythmique enfiévrée que rien ne semble pouvoir arrêter. Ce faisant, si l'accroche s'opère sans encombres sur le captateur refrain, il en va tout autrement sur un couplet d'une mélodicité plus linéaire. Toutefois, plusieurs écoutes circonstanciées permettent une immersion plus rapide au sein d'une piste non en reste eu égard à ses gimmicks et à son enivrant solo de guitare. Là encore, on reste partagé entre une valeur d'estime et ses propres convictions.

Force est de constater que les efforts entrepris par nos compères se sont révélées payants, ceux-ci nous offrant ici un album vibrant, parfois saillant, pour le moins charnel et émouvant, et surtout sincère et personnel. L'ouverture du champ des possibles stylistiques a contribué à forger ce sentiment, nous plaçant en spectateurs privilégiés d'un saisissant ballet fait de jeux d'ombres et de lumières, où chaque acteur tient son rôle à la perfection et généreusement nous octroie ses plus fines harmoniques. En outre les lignes mélodiques et vocales ont subi une refonte et, en dépit de quelques chemins de traverse, la plupart du temps nous retiennent, nous poussant même à y revenir pour en déceler toutes les subtilités. Ce faisant, le combo espagnol a élevé d'un cran le niveau de ses exigences pour nous livrer cet effort de longue durée, et de longue haleine, plaçant la barre un peu plus haute qu'avant. De quoi le propulser parmi les valeurs montantes de son registre d'affiliation. Nous confirmera-t-il son talent et son potentiel à la lumière d'un second album full length ? Wait and see...

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