Architect of
Seth est un groupe originaire de Normandie officiant dans un
Metal Technique et sophistiqué, influencé par des groupes comme
Mekong Delta ou
Martyr, le combo évolue sous la forme d’un duo composé de Paulo (ancien membre du groupe de brutal Death
Diktat) et Mathieu. Le groupe a décidé de ressortir des deux démos
Eldorado (2006) et
Pax-Labor (2007) sous la forme d’un CD de 30 minutes.
Attention si les deux productions du groupe sont récentes, il n’est pourtant pas né de la dernière pluie puisque les deux membres jouent ensemble depuis 1996 et il faut reconnaître que l’expérience se sent dès l’intro très néo-classique (rappelant un peu Mine is the Grandeur de
Dark Tranquillity). Dès les premières notes de Geometrisation l’auditeur est happé dans un impressionnant tourbillon de technicité, truffé de changements de rythmes, de riffs alambiqués et de breaks impromptus, le tout avec une trame mélodique quasi omniprésente ainsi que des pointes de clavier. Autant vous dire que plusieurs écoutes sont nécessaires pour appréhender correctement la chose, surtout si vous venez d’écouter en boucle un vieux
Incantation ou Bolt Thower…
Cependant le duo évite de tomber dans les lourdeurs inhérentes au style et parvient à insuffler un peu de groove au milieu d’une maîtrise instrumentale redoutable, ainsi le dynamique Cyber Passions agrémenté d’un solo impeccable n’est pas sans rappeler les excellents suédois de Theory in Practice. Le côté barré est plus perceptible sur From Quietness to Predation aux guitares abruptes et au clavier étrange très Cyber Death. On notera simplement un léger bémol au niveau de la production un peu trop creuse mais pour un disque auto-produit cela reste largement acceptable.
La deuxième démo
Pax-Labor débute également par une partie acoustique et navigue sensiblement dans les mêmes eaux, avec un son de batterie plus imposant, des guitares plus mordantes et une basse toujours très en avant (un peu trop même). Par moment ce côté robotique et industriel provoqué par les pulsations de la basse agacent un peu mais colle finalement bien au concept.
Pax-Labor est légèrement plus brutal que
Eldorado, appuyant davantage sur la double pédale à l’image du départ sur les chapeaux de roue de Related Facts. Le chant Death est un peu monolithique mais au moins on ne tombe pas dans de molles niaiseries comme dans le dernier
Cynic… De plus le drum-programming n’est pas un handicap ici et donne une identité intéressante à leur Cyber Death technique.
Honnêtement pour un combo en auto-production
Architect of
Seth fait montre d’un niveau et d’une maturité plus que corrects, apportant suffisamment de brutalité à leur style complexe, malgré un côté synthétique que je n’affectionne guère, ils ont réussi à accrocher l’oreille d’un inconditionnel de Death crasseux à la
Dead Congregation et ce n’est pas un mince exploit !
BG
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire