Fer de lance du brutaldeath européen actuel,
Defeated Sanity signe en ce mois de février 2013 son quatrième album, le second pour le compte de l’excellente écurie nord-américaine Willowtip Records. Aux côtés de Lille Gruber, Christian Kuhn et Jacob Smith, on retrouve depuis 2011 le très bon growler Konstantin Luhring, transfuge du défunt homologue
Despondency, auteur en 2009 du solide
Revelation IV qui ne cesse de monter dans mon estime à chaque écoute.
Habilement capturé aux Soundlodge Studios (que l’on retrouve notamment sur le DVD glissé en bonus), et assorti d’une pochette qui représente idéalement le contenu,
Passages into Deformity ne déçoit pas dès les excellents Initiation & Naraka placés en ouverture. Tous les ingrédients sont déjà réunis sur ces premiers morceaux, montrant un niveau technique désarmant à la batterie, à la basse et aux guitares, ainsi qu’une une entente impressionnante entre les interprètes, pour un résultat d’une précision chirurgicale et d’une violence inouïe. Bien sûr, il n’est pas chose aisée de pénétrer immédiatement au cœur de la bête, à l’instar d’un album de
Suffocation ou de
Disgorge (US) entre les oreilles, mais
Defeated Sanity laisse suffisamment de portes entrouvertes sur des passages rapidement accrocheurs, permettant une graduation du plaisir au fil des écoutes.
C’est ici toute la force de
Passages into Deformity qui, bien qu’hermétique en première impression, recèle moult trouvailles qui singularisent chaque morceau et autorisent des écoutes sans cesse renouvelées, tant il y a à découvrir. La complexité du jeu de batterie de Lille et ses blast-beats de folie, son entente parfaite avec Jacob le bassiste, la superposition si adroite des guitares de Christian, le growl profond de Konstantin, les tricotages, les descentes, les contretemps, l’aisance à jongler entre brutaldeath & pointes slam, cette rigueur allemande, sont autant d’atouts dans le jeu de
Defeated Sanity lui permettant de s’illustrer en haut de la scène brutaldeath du vieux continent.
Sans grand équivalent avec une telle richesse de jeu (l’écoute attentive de la superbe pièce finale
Martyrium permet de s’en assurer),
Defeated Sanity confirme tout le bien que l’on pense de lui depuis l’invincible
Psalms of the Moribund paru en 2007. Tout en maintenant une technicité et une brutalité de chaque instant, le quatuor a su composer un
Passages into Deformity plus varié et digeste que son néanmoins remarquable prédécesseur
Chapters of Repugnance (2010), pour graver une nouvelle perle dans sa discographie. Impossible d’échapper à la force d’attraction de ce nouveau trou noir, 38 minutes aspirantes durant lesquelles notre quatuor met un formidable niveau technique au service d’un climat d’une densité à toute épreuve.
Fabien.
En tout cas merci, ça fait très longtemps que j'attendais ton avis sur ce missile (qui est pour moi l'album de 2013, ex-aequo avec le Wormed).
Tout est dit !
En tout cas il est pas près de s’arrêter de tourner chez moi. Le meilleur du groupe avec Psalms je trouve, voir un peu mieux !
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