Deux ans après
The Ancient Path et
In My Own Abyss,
Doomed est de retour pour un troisième album intitulé
Our Ruin Silhouettes sortant, à l'instar du précédent opus, chez le label russe
Solitude Productions. Il ne faudra pas beaucoup de temps aux personnes déjà familières avec le one-man-band de Pierre Laube pour constater que la continuité visuelle qui caractérisait entre autres choses les deux premiers albums est ici aussi de mise, la pochette et le livret de ce
Our Ruin Silhouettes réutilisant le même modèle que les deux premiers CDs, que ce soit au niveau du très reconnaissable fond vert et marron, du style graphique des illustrations ou de la police pseudo-cyrillique utilisée pour les titres de morceaux..
D'un point de vue purement musical, la continuité est également de mise. Une fois de plus, le musicien allemand nous propose un
Doom Death soigné, varié et assez personnel, à défaut d'être vraiment révolutionnaire sur le fond. Les 55 minutes de l'album alternent ainsi passages lents et atmosphériques ("A Recurrent
Dream") et passages plus rythmés, voir même assez agressifs (sur "The Last Meal" par exemple, avec en guest Andreas Kaufmann, ancien chanteur d'
Impending Doom entre autres choses) pour un résultat assez équilibré, mettant intelligemment en valeur les différents aspects de la musique de
Doomed.
On saluera également le travail effectué au niveau des mélodies, qui une fois de plus combine intelligemment airs mélancoliques classiques mais efficaces (sur "What
Remains" par exemple) et séquences bien plus fraiches et originales (on citera notamment certaines envolées mélodiques assez jouissives sur un morceau comme "My
Hand in Yours"), évoquant des sentiments plus difficiles à cerner mais ne manquant pas d'intérêt.
A l'instar des albums précédents, les vocaux sont majoritairement effectués sous la forme d'un growl puissant et expressif, sachant bien s'adapter aux montées et baisses d'intensité de la partie instrumentale. Il est occasionnellement accompagné par quelques passages plus hurlé, ainsi que par un peu de chant clair sur le titre "The Last Meal"
En outre, on notera quelques chuchotements sur "Revolt" et un passage parlé assez marquant sur "My
Hand in Yours".
De même, l'utilisation de chants monacaux sur le très bon "When
Hope Disappears" (titre sur lequel figure par ailleurs Pim Blankenstein d'
Officium Triste en guest) et "
In My Own Abyss" est assez intéressante, en particulier en terme d'ambiance. Cette dernière bénéficie également de quelques nappes de claviers généralement assez discrètes mais efficaces, avec par exemple des chœurs sur "What
Remains", le titre terminant l'album.
De manière générale, si la formule n'a pas fondamentalement évoluée, on notera tout de même que par rapport à l'album précédent ce
Our Ruin Silhouettes propose un travail de composition un peu plus fin et subtil, ces deux qualités ne manquant déjà pas spécialement au groupe à la base. Les fans du one-man-band devraient donc être comblés, tandis que les nouveaux venus auront toutes les chances d'apprécier ce mélange équilibré entre lourdeur, mélodie, efficacité et atmosphère..
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire