Our Deepest Hollows

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16/20
Nom du groupe Liliumdust
Nom de l'album Our Deepest Hollows
Type Album
Date de parution 15 Août 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Getting into the Black Hole
Ecouter01:46
2.
 Phoenix
Ecouter04:18
3.
 Survivor
Ecouter04:14
4.
 Remember Me
Ecouter04:24
5.
 Dusk
Ecouter04:56
6.
 Inner Child
Ecouter04:49
7.
 Sway
Ecouter04:37
8.
 Living Memories
Ecouter05:16
9.
 Compliant Masks
Ecouter04:43
10.
 A Morn Overhauled
Ecouter10:29

Durée totale : 49:32

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Liliumdust



Chronique @ ericb4

02 Septembre 2022

Une palpitante et troublante mais si classique livraison...

Les événements se sont succédés à la vitesse grand V pour le combo argentin originaire de Buenos Aires, fondé il y a tout juste un an et demi par le producteur, claviériste et orchestrateur Ariel Perchuk (Ariel Perchuk's Odyssey, Kenziner, ex-Dark Whisper, ex-Unreal...). En effet, porté par son premier et frémissant EP 4 titres, « A Morn Overhauled », réalisé l'année même de sa création, le combo sud-américain revient prestement dans la course. Le temps pour lui de procéder à un remaniement de son line-up, d'investir les studios pour un travail aussi minutieux que de longue haleine, mais aussi de sortir un single, « Phoenix », et le voici muni, cette fois, d'un premier album full length répondant au nom de « Our Deepest Hollows » ; une auto-production greffant dix pistes (dont les cinq de ses débuts) sur un ruban auditif de 49 optimales minutes. En quoi ce nouvel arrivage constituerait-il une arme de défense efficace face à la féroce concurrence dont ce registre metal continue de faire l'objet ?

Dans ce dessein, le trio d'hier s'est désormais mué en un quintet ; si, aux côtés du maître d'oeuvre s'illustrent à nouveau la mezzo-soprano Melitza Torres (ex-Mandoble) et le bassiste Alejandro Zapico, le trio originel a également requis les talents du batteur Lucas Benitez et, plus récemment, de Fernando Pizarro (Dark Whisper), en remplacement de Lucas Crosato Bernachia, aux guitares. Conformément à ses aspirations premières, le groupe ainsi formé nous immerge dans un univers metal mélodico-symphonique gothique, aux relents power, progressif et électro, où les empreintes de Nightwish, Xandria, Imperia, Ancient Bards, Amaranthe et Elessär se font tour à tour sentir. Composé pour l'essentiel et orchestralement arrangé par Ariel, écrit et vocalement arrangé par Melitza, ce set de partitions s'avère à la fois rayonnant, épique, romantique, un brin moderniste.

Finement enregistré par le groupe lui-même, mixé et mastérisé à La Nota Marron Studio par Roberto Castiglioni (vocaliste/claviériste de Barque Of Dante, Unreal et ex-Cernunnos, également connu pour son implication dans la production d'albums d'Azeroth, Battle Cry, Equinoxem, Scumblack...), l'opus ne laisse filtrer que peu de sonorités parasites tout en équilibrant lignes de chant et instrumentation à parités égales, avec un soin particulier apporté aux finitions. Avec la participation, pour l'occasion, des Soprano/Mezzosoprano Miranda Guldris et Guada Portillo aux choeurs sur « Remember Me », renforçant la dimension opératique du passage en question. Il ne nous reste plus qu'à monter à bord du vaisseau amiral, lever l'ancre et à croiser en haute mer, en direction, espérons-le, de quelques îlots d'abondance...


Comme il nous y avait déjà sensibilisés, le combo argentin témoigne à nouveau de cette rare aptitude à accoucher de ces séries d'accords qui ne vous quitteront plus d'une semelle longtemps encore après y avoir goûté, à commencer par les passages les plus enfiévrés, loin de manquer à l'appel. Mais ce n'est qu'après la cinématique et somme toute dispensable entame instrumentale « Getting into the Black Hole » que démarreront les hostilités. Ainsi, c'est au cœur d'un vaste champ de turbulences que nous immerge son voisin de bobine, « Phoenix », complexe et seyant up tempo power symphonique au martelant tapping, à la croisée des chemins entre Nightwish et Elassär. Plus encore, extraits de l'EP, le solaire « Survivor » tout comme l'organique « Inner Child » sont deux tubesques et échevelants efforts aux relents opératiques, à la confluence de Xandria et Ancient Bards, assénant de furieux coups de boutoir, octroyant chacun un bref mais flamboyant solo de guitare, et portés par les limpides modulations de la déesse. Et, dans un cas comme dans l'autre, la magie opère.

Quand le message musical se fait techniquement plus complexe, la troupe parvient là encore à nous retenir, un peu malgré nous. Ainsi, en dépit de ses nombreuses variations rythmiques, le ''nightwishien'' « Sway », un mid/up tempo metal symphonique un brin futuriste, nous aspirera sans ambages dans la tourmente. Pourvu de couplets finement ciselés mis en exergue par les troublantes modulations de la mezzo-soprano et d'un pont techniciste opportunément positionné et des plus palpitants, le méfait n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense. Dans la même mouvance, mais un poil plus incisif, « Compliant Masks » se fait aussi tumultueux qu'énigmatique. En dépit d'une sente mélodique en proie à quelques linéarités, mais ne relâchant que rarement son étreinte tout en abondant en péripéties, le tonique manifeste ne saurait davantage être éludé. Mais ce serait la pièce en actes symphonico-progressive « A Morn Overhauled » qui, au regard de la qualité de ses arrangements instrumentaux comme de ses enchaînements, détiendrait la palme. Multipliant ses coups de théâtre à l'envi et infiltrée des prégnantes ondulations de la princesse, l'épique fresque au carrefour entre Imperia et Nightwish ne se quittera qu'à regret.

Lorsque les lumières se font douces, toute tension s'évanouira d'un coup d'un seul, nos compères nous octroyant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Remember Me », ballade power symphonico-progressive, ''nightwishienne'' en l'âme, mise en habits de soie par les poignantes envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie, elles-mêmes corroborées par les choeurs chatoyants de Miranda Guldris et Guada Portillo. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et agrémentée d'un saisissant solo de guitare, se chargeant en émotion au fil de sa progression, la tendre et opératique offrande ravira le pavillon de l'aficionado du genre intimiste. La petite larme au coin de l'oeil ne pourra davantage être contenue sous le joug des magnétiques portées dont nous abreuve « Dusk » ; une ''imperienne'' ballade atmosphérique, en piano/voix pour l'essentiel, d'une confondante fluidité mélodique et pétrie d'élégance. Dans cette veine s'inscrit également « Living Memories », une ballade a-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau déversant des perles de pluie pianistiques et, elle également, encensée par les pénétrantes oscillations de la belle.


On ressort de notre périple à la fois bringuebalé, enchanté mais nullement dépaysé par le message musical délivré. A nouveau rivé aux codes stricts d'un metal symphonique classique, le combo n'en vient pas moins à nous retenir jusqu'à la l'ultime note de son propos ; sans accuser l'ombre d'un bémol, cet essai varie également ses phases rythmiques tout comme ses ambiances. Il conviendrait toutefois que la troupe s'affranchisse de l'empreinte de ses maîtres inspirateurs pour nous faire plonger dans un univers artistique qui lui est propre et qu'elle adjoigne parallèlement une petite touche d'originalité à son projet pour espérer impacter durablement l'aficionado du genre. Bref, une palpitante et troublante mais si classique livraison nous est proposée, témoignant néanmoins d'une technicité difficile à prendre en défaut et de la féconde inspiration mélodique de ses auteurs. Quoi qu'il en soit, après Abrasantia, Boudika, Daemon Lost, Elessär, et autres Cinnamun Beloved et Mandoble, la fertile terre argentine pourra également compter sur ce fringant quintet pour espérer opposer une farouche résistance à leurs homologues d'où qu'ils viennent...

Note : 14,5/20

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