Mot du jour : le périhélie correspond au point de trajectoire d’un objet céleste où la distance entre ce dernier et le Soleil est minimale. Où je veux en venir ? Nulle part, circulez, y’a rien à voir.
Perihelion nous vient des contrées pas si lointaines de Hongrie et joue un Post-
Metal /
Metal Atmo à la sauce Solstafir saupoudré de Sigur Ros. Apparemment né des cendres du groupe de Black
Neokhrome,
Örvény est le 2nd full-lenght de nos amis Hongrois (si on considère l’album éponyme comme une réédition du dernier album de
Neokhrome, compliqué toussa).
Ici point de violence (c’est les vacances) mais 39 minutes de
Metal Atmo Rock’n’Rollisé (et une pointe de Stoner ?) accompagné d’un chant clair tout en Hongrois (enfin je crois, j’avoue ne pas être expert). Le tout est enrobé par une production limpide et équilibrée, laissant leurs places à tous les instruments, malgré le fait que les guitares soient assez discrètes (peut être par manque de saturation ?). L’ensemble sonne donc assez clair (de la retenue ?) et aérien,
Perihelion nous emmène visiter les étoiles.
Le choix du groupe de produire des œuvres dans sa langue natale apporte un certain cachet à la musique, si la plupart d’entre nous aurons du mal à saisir le contenu des paroles, le chant en Hongrois donne un certain accent à
Örvény : avec des consonances à la fois orientales et slaves,
Perihelion propose des titres originaux et sortant des canons du genre. Avec une structure de morceaux relativement classique (alternance couplets - refrains avec un pont / break bien placé), le groupe tire son épingle du jeu avec des refrains aux mélodies entêtantes (sur le grave cool « Romokon », même si on pige rien à ce qu’ils racontent) et des passages où le ton se fait un peu plus violent qu’à l’accoutumée (quelques hurlements sur « Bolyongo »).
Le rythme est globalement mid-tempo avec un riffing très particulier sonnant assez « Rock’n’Roll » avec au loin des échos de guitares très claires (tremolo avec reverb à balle). La cinétique des morceaux est donc particulièrement intéressante, de même que le parti pris de limiter la distorsion sur les grattes enlève toute agressivité aux morceaux, même lors des longs ponts instrumentaux un peu plus rentre-dedans parsemés çà et là au cours de l’album (sur le titre d’entrée « Kihalt égi Folyosok » par exemple).
Si l’album a été conçu pour sonner comme un voyage onirique et dépaysant (la Post-intro sur « Fényt! »), sa trop grande homogénéité empêche l’auditeur de s’approprier ses codes et de trouver des repères ou points d’accroche à proprement parler. Les différents morceaux ont une teinte commune et unique, si bien qu’on ne retiendra pas tel titre pour son côté rentre dedans ou tel autre titre pour son aspect planant plus prononcé, non, l’ensemble sonne de manière égale, difficile de se souvenir d’un passage véritablement marquant.
On passera donc un agréable moment en compagnie de
Perihelion, avec un
Örvény aux rythmes et aux sonorités reposants, le chant clair presque « lyrique » en Hongrois apportant une patte particulière à la musique du groupe. Si ces derniers misent sur le voyage introspectif, je suis cependant resté avec un arrière-son d’inachevé dans les oreilles : j’aurais aimé que le groupe explore pleinement les différentes voies qu’il emprunte et se fasse pleinement violent lorsque cela s’impose, qu’il présente de longues plages instrumentales complètement planantes et atmosphériques typées Post-Rock au lieu de rester le cul un peu entre deux chaises.
On reste néanmoins en présence d’un album plaisant et assez simple d’accès, valant le coup d’oreille pour les amateurs de Solstafir ou les aventuriers en manque de sonorités originales et n’obéissant pas aux codes conventionnels du
Metal à proprement parler.
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