Orphan of Good Manners

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15/20
Nom du groupe 6:33
Nom de l'album Orphan of Good Manners
Type Album
Date de parution 25 Avril 2011
Labels M And O Music
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album22

Tracklist

1. Lift Off 02:16
2. Beretta 04:21
3. Black Becky 04:55
4. Drunk in Krakow 02:19
5. Little Silly Thing (Pt. 1) 05:46
6. Little Silly Thing (Pt. 2) 04:15
7. The Only One 05:36
8. The Fall of Pop 04:30
9. Karmacoma 04:04
10. Orphan of Good Manners (ft. Arno Strobl & Guillaume Bideau) 04:51
Total playing time 42:53

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6:33


Chronique @ Mr4444

14 Juin 2012

Taaake me honey, riiiiight to the tooop of the woooooorld !!!!!!!

À l'heure où la musique s'enfonce dans des carcans artistiques de plus en plus bridés et simplistes, il existe encore une poignée d'artistes refusant cette démocratisation sonore pour imposer une patte personnelle au riche univers qui est celui de la musique. L'art de la musicalité avant-gardiste est un pari risqué, entre improvisation monumentale et cambouis in-digérable, il n'y a qu'un pas.

Si des artistes comme Devin Townsend, War From A Harlots Mouth, The Dillinger Escape Plan, Diablo Swing Orchestra ou encore Meshuggah ou su créer chacun à leurs échelles de nouvelles façons de faire du Metal, en France aussi, de nombreux acteurs ont tentés avec plus ou moins de réussite de lancer la musique sur des rails relativement neufs. Avec Carnival In Coal et ses mélanges improbables de tous styles existants, Psykup dans une patte plus moderne aussi droite que tordue, Pin-Up Went Down avec son mélange détonant de sonorités plus variées les unes que les autres. Nous pouvons en citer encore beaucoup d’autres, comme Hypno5e ou Empalot et les récents Uneven Structure et Psygnosis...

Se faire une place au soleil sur la scène du Metal Expérimental est d'une difficulté sans nom. On a très vite fait de tomber dans le vomitif d'un album sans aucun sens, s'autoproclamant « Avant-gardiste » sans en avoir jamais découvert le sens exact et se rétamant de la pire des façons. Voilà ainsi la pire des sorties de routes à laquelle s'expose le quintet parisien répondant à l'étrange patronyme de 6:33.

Personnellement, 6:33 représente l’heure de mon TER Cannes-Toulon dans mes années collège. Raison de plus pour me pencher sur ce curieux groupe, ayant décidé, n’en déplaise aux puristes, de se passer de batteur et de miser sur les synthétiseurs (au nombre de deux) contrôlés avec brio par Mister Z et Dietrich von Schrundle. Niko à la guitare (accessoirement sur quelques passages de « batterie » et de claviers) et S.A.D. pour emmener la basse. Pour compléter ce line-up, c’est Kinky Zombie (aujourd’hui remplacé par Rorschach) qui s’occupe du micro.

Les galères d’un groupe écumant petites salles et diverses soirées sont loin. Sous l’aile de M - O Music, sous la production de Vincent Thermidor, sous la mastérisation de Jens Bogren (notamment Ihsahn, Katatonia ou Opeth…), sous les traits d’une pochette plus que particulière en parfaite symétrie signée Seldon Hunt, (qui a notamment réalisé les pochettes d’albums pour Neurosis ou Isis...), 6:33 est dorénavant paré pour démontrer qu’eux aussi peuvent prétendre à une place de choix. Et maintenant, à la place des petites salles, c'est Devin Townsend qui a accueilli 6:33 lors de son passage à Paris.

Le package est de premier choix et comme premier essai, le groupe propulse une musique expérimentale difficilement cernable à la première écoute. Pour ceux ayant peur d'une bouillie migraineuse, sachez que l'album est relativement court pour le style, ne durant « que » quarante-deux minutes. Les titres sont donc de durée moyenne (toujours aux alentours de 4-5 minutes) et finalement très rapidement mémorisable.

“We will not be held responsible for any hearing impedance, or damage caused to you from excessive exposure to this sound…”

C'est sur cet avertissement que « Lift Off » lance les hostilités. Du blast, des soli inquiétants autant que massifs, une atmosphère lourde et malsaine laissant déjà apercevoir l'ambiance globale de ce premier opus. Quelques « Hey ! » vaillamment lancée pour donner le ton, la boîte à rythmes varie intelligemment le rythme sur de multiples samples et font une formidable introduction à « Beretta », morceau choisi pour le groupe pour être mis en vidéo. Un morceau d'une incroyable diversité, entre passages plus Hardcore, Death, d'autres plus catchy et allégé par de courtes envolées à la voix claire sur les refrains. Ce titre pose les bases de ce que sera ce « Orphan of Good Manners », à savoir une technique irréprochable, un sens du changement de rythmes diablement efficaces, un piano qui sort d'on ne sait où, des passages symphoniques sur une voix très haut perchée, des coupures nettes et précises pour des moments d'accalmie totalement schizophrénique. Mais « Beretta » n'est qu'un petit aperçu des capacités du groupe parisien.

Voulu ou non, il est évident qu'un petit côté Carnival In Coal sort de la pièce de cabaret qu'est « Black Becky », les samples, les alternances entre chants hurlés et passage très aigu ou encore chant grave d'inspirations lyriques, la musique, savant mélange entre moment brute et accalmi au piano inspire une profonde mélancolie. Mélancolie et piano présents à des degrés différents sur les inspirations symphoniques de « The Only One ». L'alternance claire-hurlée ce déverse avec une immense émotion et une maîtrise des plus efficaces. Certains ressentiront une grandiloquence avérée dans l'ajout de chœurs ou encore de cette instrumentalisation moins expérimentale, mais s'enfonçant dans un état oppressant très prenant. Un sentiment peut-être répété dans l'incroyable bordel auditif de « Karmacoma », sortes de délires Metal-Electro-Indus qui a tendance à partir un peu trop dans tous les sens, moins accessible, plus sombre. Electro présente en masse sur la très simple « The Fall of Pop », dans un trip instrumental électronique à 100% uniquement emporté par des samples et de légère voix électronisée et un sentiment de trance inénarrable.

D’autres titres sont encore très faciles d’accès comme le groove de « Drunk in Krakow », sur fonds de samples de cris et jouissance féminine, très funk et groovy sur son ensemble, imposera une patte très dance et ne sera pas sans rappeler la dansante « Cartilage Holocaust» de Carnival In Coal (encore). En parlant de CinC, son ancien chanteur, Arno Strobl, fera une apparition avec Guillaume Bideau (Mnemic, One Way Mirror, ex-Scarve) sur le titre éponyme « Orphan of Good Manners », véritable ode dansante et perturbatrice, clôturant l’album sur une note complètement contraire à l’introduction. La brutalité de « Lift Off » est ainsi remplacée par un refrain pop chantant mélodieusement des « Take me honey, right to the top of the world » dans une bonne humeur contagieuse, mais étrange, au rythme des violons et des symphonies majestueuses que les claviers orchestrent avec brio.

« Baby, baby, one more time ! Go ! » et le double titre « Little Silly Thing » se mue comme le best-of de tout ce que 6:33 sait faire. Dance, brutale, rapide, lent, délirant, sérieux. De tous les côtés, votre esprit sera torturé à coups de blast, de double, de beat presque techno, de voix délirantes, de coups de basse à vous en retourner la cervelle… Les samples prennent ici une importance prépondérante, notamment sur le délire final sur fond de chant digne d’une beuverie d’un réveillon du Nouvel An, d’une guitare acoustique mal accordée et d’automobilistes un peu trop pressé. Dix minutes à découvrir.

On pourrait dire encore des tas de choses sur les multiples voyages de 6:33 dans leurs musiques, dont finalement seule une petite partie est révélée. De nombreuses écoutes seront nécessaires pour en sortir toutes les subtilités. Néanmoins, les multiples et multiples influences du groupe sont, certes, bien gérés, mais pourront toutefois être bien indigestes pour certains, notamment les réfractaires à la batterie synthétique, dont certaines frappes seront assez usantes, il est vrai. De toute manière, la production étant très puissante et étonnamment propre pour ces mélanges, l’adaptation devrait se faire sans trop de difficulté, si bien que l'écoute se fera au final facilement et avec un beau plaisir.

4 Commentaires

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krakoukass56 - 14 Juin 2012: Belle chronique, tu abats du bon taf Mr.4444, chapeau.
Il me tarde de découvrir ce groupe !
Mr4444 - 14 Juin 2012: Merci ! :)
Silent_Flight - 14 Juin 2012: Vu sur scène le 3 juin dernier en première partie du dieu Devin Townsend, avec un public pas très réceptif envers cette musique pourtant de qualité. Ils assurent niveau ambiance et j'adore, voilà tout. Merci pour ton article.
Mr4444 - 14 Juin 2012: Devin Townsend ... Rorschach m'en avait un peu parlé. C'est quand même la classe pour un groupe aussi jeune d'ouvrir pour un musicien aussi talentueux que lui.
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Chronique @ metalpsychokiller

09 Janvier 2015

L’originalité sera réellement, répétons-le, l’atout majeur de 6 :33

Décidément, M & O Music, notre petit label hexagonal qui n’en finit plus de monter, ne s’arrête point non plus parallèlement de nous sidérer par ses trouvailles labellisées fabrication et Origine française ! Après la sortie de la superbe première offrande des Franco-genevois de Fluxious, ne voilà t’il pas en effet que nous déboule dessus un autre scud du terroir ou originalités et qualités suintent de toutes parts. Le type de galette qui, à l’image de son artwork cover vous interpellant, ne laissera en aucun cas de marbre et engendrera obligatoirement chez vous une réaction : Adhésion ou… Rejet total ! Car autant vous le concéder et délivrer en introduction, tout comme le surprenant nom de combo choisi de 6 :33, la musicalité affichée et délivrée par les cinq franciliens sort des courants usuels et sentiers battus de notre planète Metal préférée. Donc, oubliez tout ce que vous aimez et connaissez auditivement, allez chercher des cotons tiges (propres de préférences !) pour cureter vos cages à miels se pensant blasées, et ouvrez vos chakras pour chasser vos dogmatiques stéréotypes stylistiques.

Pour ce premier opus, la formation d’Ile de France née en 2008, profitera des compétences de Vincent Thermidor pour l’enregistrement et le mixage, et Jens Bogren pour le mastering d’une part. Et de l’autre des participations intéressantes de Guillaume Bideau (One Way Mirror, Scarve, Mnemic) et Arno Strobl (Carnival In Coal). Voilà, ceci est précisé, entrons donc maintenant dans le bois dur et le poudrage…Gratis ! Car si 6 :33 ne révolutionne rien, l’atout numéro un du combo nouveau venu sera viscéralement qu’il « évolutionne » tout, et étaye son concept musical mélodique par l’expérimental sans se fourvoyer derrière celui-ci. Un pur alliage hybride de Metal, souvent teinté prog mais au fil rouge toujours couillu, qui malgré ses facettes kaléidoscopiques accouchera au final d’une démarche toute à la fois convaincante et cohérente. Les ingrédients usités telles des trames souvent indus et électro, des incursions continuelles ou parcimonieuses dans le Hardcore et le postcore, des facettes cybernétiques et mécaniques rigides d’un machinisme baroque décadent mais dansant et méritant malgré tout l’étiquetage Metal. Tout concourt vers un pur et véritable maelström déjanté et innovant.

Créativité, capacité à surprendre, maturité indéniable des instrumentistes -à l’exemple d’un bassiste qui en impose ! -, l’alchimie concoctée et délivrée est plus que porteuse d’agréments appréciatifs et profite en outre de « petits plus » nappant perpétuellement l’ensemble d’une Unicité réelle. Les ambiances et atmosphères assénées pourront ainsi aussi bien aller se chercher vers chez des danois à la King Diamond, que vers un visuel à la Slipknott teinté de Punish Yourself, ou encore dans la Techno/Indus d’un « The Fall Of The Pop » dont les petits tintinnabulements en arrière fond sonore dénotent les perpétuels soucis du détail de nos compatriotes. L’originalité sera réellement, répétons-le, l’atout majeur de 6 :33. Et sans entrer dans le track by track itératif et rébarbatif, quelques exemples exhaustifs suffiront je l’espère à vous en convaincre : Une touche Jazzy/mambo sur « Little Silly Thing(Pt 1°) » qui vous fera vous remémorer une divine scène du Mask avec Jim Carrey, “Splendide!!!” Une intro bien indus à la Rammstein sur Little Silly Thing (Pt 2). Une Basse bourrue entêtante et le chant clair Funky/groove d’un « Drunk In Krakow » à mi-chemin d’un Soul typé seventies à la James Brown flirtant avec des cars washed rehaussées de sonorités de trompettes…Halte au feu et essayez de vous relevez malgré les détails ciselés de volutes insidieuses de programming et claviers. Le tout est détonnant et sidérant, incontestablement !

Arrêtons donc ici le cirage de pompes élogieux avant de basculer dans la chronique de fans ou de groupies, car si mon ressenti quant à ce « Orphan of Good Manners » a été correctement exprimé, vous avez du saisir que je suis sous le charme. Innovant, décapant, surprenant ; ce premier opus est toute à la fois une sacrée découverte… Et, désolé du terme, une « putain » de réussite ! Si votre curiosité est titillée, essayez-vous donc à la découverte du clip de « Beretta » qui vous donnera un aperçu du réel talent de nos compatriotes quand bien même cette plage ne sera que peu représentative de l’originalité du combo. 6 :33 ? A découvrir absolument et à surveiller attentivement ! En attendant il est 4 heures du mat, alors le vieil insomniaque que je suis, va plonger dans le « Karmacoma »…

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