Ophelia

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14/20
Nom du groupe Behind Your Fear
Nom de l'album Ophelia
Type EP
Date de parution 07 Décembre 2018
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Violence
Ecouter02:56
2.
 Wintersun
Ecouter04:12
3.
 Drowning
Ecouter03:39
4.
 Phi
Ecouter00:53
5.
 From the North
Ecouter03:58
6.
 Tine's Walk
Ecouter02:26
7.
 Polaroid
Ecouter02:16
8.
 Ecneloiv
Ecouter03:27

Durée totale : 23:47

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Behind Your Fear



Chronique @ ericb4

17 Octobre 2022

Un premier mouvement tout en finesse et empreint d'authenticité...

Nouvelle figure du metal gothique à chant féminin, ce quartet teuton sorti de terre en 2015 ne repose pas moins sur la solide expérience studio et le brio technique de ses membres. Ainsi, le navire se voit emmené de concert par la frontwoman aux félines inflexions et pianiste Stefanie Duchêne (ex-Flowing Tears), suivie du fin bassiste Scorpios Androctunos (Crimson Moon, ex-Acherontas, ex-Dethroned...), du prolifique batteur Michael Stein (Final Chapter, Red Circuit, ex-Civilization One) et de T, aux guitares. Conscients des risques courus à trop vouloir brûler les étapes pour faire entendre leur voix et essaimer leurs riffs, nos quatre acolytes ont opté pour un échafaudage pierre par pierre de leur édifice ; bien leur en a pris. Aussi, trois longues années lui auront été nécessaires avant de voir le combo germanique accoucher de son premier bébé, le présent EP « Ophelia », auto-production de 8 pistes égrainées sur un ruban auditif de 24 minutes. A l'aune de cette introductive offrande, la troupe pourrait-elle déjà opposer une farouche résistance face à ses homologues stylistiques, toujours plus nombreux à affluer ?

Enregistré pour son instrumentation, mixé tout comme pour Flowing Tears, et mastérisé au même titre que Nebular Moon par Marcel Sude, ingénieur du son, mais aussi récitateur occasionnel chez Powerwolf, l'opus n'accuse que de discrètes sonorités résiduelles. Les enregistrements des parties vocales comme le remix de « Ecneloiv », quant à eux, ont été laissés aux soins de David Buballa, pré-producteur et claviériste/programmeur occasionnel chez Flowing Tears, surtout connu pour avoir assuré les enregistrements de l'album « Redemption » de Crusher et l'ingénierie du son de nombreux opus de Powerwolf. En ressortent des lignes de chant épurées, sous-tendues par une belle profondeur de champ acoustique. Concernant l'artwork de la galette, on aura pu observer les subtiles nuances de bleu dont se pare la pochette, signée Irrwisch Art Design. D'inspiration néo-romantique, cette dernière serait la transfiguration imagée du propos esquissé par nos compères.

Ce faisant, le quartet allemand nous plonge au cœur d'un rock'n'metal atmosphérique gothique et mélodique des plus enivrants, un brin éthéré, et d'une confondante délicatesse quant aux harmoniques essaimés. Aussi, ce troublant message musical ne serait pas sans renvoyer tour à tour à Flowing Tears, Theatre Of Tragedy, Octavia Sperati, Darkwell, Autumn et The Gathering. Une traversée en eaux limpides à la profonde agitation intérieure nous y attend, à laquelle ont également été impliqués : Sigrid Munchgesang, au violoncelle, Marcel Sude aux claviers additionnels, ainsi qu'Alexander Handorf, aux choeurs sur « Tine's Walk ». De quoi nous pousser à enclencher sans plus tarder la touche play de la platine disques...

C'est sur une mer d'huile que nous mène le plus souvent la frêle embarcation, non sans délester quelques pépites dans son sillage. Ainsi, l'aficionado de moments tamisés pourra, tout d'abord, se laisser porter par l'enveloppant cheminement mélodique sur lequel se plaît à surfer « Violence » ; une ballade progressive d'une sensibilité à fleur de peau, mise en exergue par les sensuelles patines de la sirène, que n'aurait nullement reniée Flowing Tears. Dans cette même mouvance, au regard des fines nuances de ses gammes et de son refrain magnétique, le soyeux et graduel « Ecneloiv » ne sera pas moins de nature à nous assigner à résidence.

Sur un même modus operandi mais un tantinet plus en retenue, certains passages ne sauraient être esquivés par l'amateur du genre intimiste. Tout en délicatesse et recelant un poignant piano/voix que viennent rejoindre un violoncelle mélancolique et une empreinte vocale masculine tout en rondeur, l'''autumnienne'' ballade a-rythmique « Tine's Walk », pour sa part, fera frissonner plus d'un cœur en bataille. On pourra encore se voir aspiré par le fin picking à la guitare acoustique comme par la fluidité du toucher d'archet délivrés par « Polaroid », autre ballade a-rythmique, soulignée, là encore, par le gracile et touchant filet de voix d'une interprète bien habitée. Pour se sustenter, le chaland pourra toutefois regretter la frustrante brièveté de ces deux messages musicaux.

Un poil plus vitaminées, d'autres pistes pourront à leur tour, et non sans mal, nous rallier à la cause de nos compères. Ce qu'atteste, en premier lieu, le mid tempo aux riffs grésillants « Wintersun », un modèle d'élégance mélodique et octroyant de saisissantes variations atmosphériques. A mi-chemin entre Autumn et Octavia Sperati, ce grisant effort rock gothique se dote, en outre, d'un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les limpides et magnétiques impulsions de la déesse. Dans cette lignée, on ne saurait davantage éluder « From the North », un céleste et ''gatherien'' mid tempo aux arpèges d'accords des plus entêtants et pourvu d'enchaînements intra piste des plus sécurisants. Enfin, moins directement inscriptible dans les charts, le ''darkwellien'' low/mid tempo « Drowning » ne délivre pas moins d'hypnotiques mesures dont les sulfureux couplets s'en font l'écho. Et la magie opère, une fois encore.

On ressort de l'écoute de la menue rondelle gagné par l'agréable sentiment d'y déceler un grisant paysage de notes doublé d'arrangements de bon aloi et de la féconde inspiration mélodique de ses auteurs. Tout en nuances et en sobriété, bénéficiant parallèlement d'une ingénierie du son plutôt soignée sans se montrer aseptisée, cet initial effort se suit de bout en bout sans encombres, à condition toutefois de passer outre le bref et dispensable interlude « Phi ». Il lui manquerait peut-être un zeste de tonicité percussive et l'une ou l'autre prise de risque pour se voir happé plus que de raison par le message musical délivré. Etat de fait qui, à l'aune de ce premier mouvement tout en finesse et empreint d'authenticité, ne saurait empêcher le combo allemand de venir jouer les trouble-fête parmi ses nombreux challengers. Affaire à suivre, donc...

3 Commentaires

1 J'aime

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fufupue - 18 Octobre 2022:

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas écouté ce genre de groupe. C'est très chouette mais je ne retrouve pas dans la voix de la la chanteuse (sauf quand elle part un peu plus dans les aigües) cette "tristesse" qui pourrait complètement me chavirer. Je la verrai plus à l'aise dans un groupe de la catégirie de Windhand ... C'est juste une question de timbre, sinon musicalement c'est bien posé et les violoncelles sont superbes de tristesse. Les effets "modernes" sont bien intégrés ... ça me plait, à voir sur un full.

Si tu pouvais me donner quelques groupes de ce genre dont les albums sont des incontournables des 10 dernières années histoire que je me remette un peu à niveau ce serait super sympa!

Merci et bravo pour la chronique!

ericb4 - 18 Octobre 2022:

Voilà un groupe dont les sensibles et élégants arpèges n'ont d'égal que la finesse d'interprétation de sa chanteuse. Du moins, c'est mon ressenti. Je l'ai découvert il y a peu, et il m'a séduit à la fois par ses mélodies enivrantes, ses ondulations éthérées et ses harmoniques délicatement sculptés.

Sinon, le groupe a sorti un album full length il y a un peu moins d'un mois, intitulé 'Anthropocene' (dispo sur bdcp), et, de ce que j'ai pu entendre, l'ensemble me paraît tout aussi solide, délicat et addictif, in fine. Une chro est en préparation à ce sujet...

Parmi les groupes de ce style, ou s'en rapprochant plus ou moins, je pourrais te conseiller, en premier lieu, Flowing Tears, avec notamment les albums 'Razorbliss' et 'Thy Kingdom Gone'. On aurait encore les premiers Theatre Of Tragedy, ou encore Octavia Sperati, Encore en activité, The Gathering, Autumn, Vetrar Draugurinn, Aeranea, Silentium, Beseech, ou encore Darkwell ne seraient pas en reste. Voilà pour une première approche. En espérant avoir pu répondre à tes attentes.

fufupue - 18 Octobre 2022:

Merci pour les infos. TOT j'ai la disco complète et Aegis est un must absolu qui règne en maître étalon pour ad vitam aeternam j'ai l'impression. Beseech et Darkwell je connais via des compilations (Darkness is thy kingdom vol1 >4); pour les autres je vais aller découvrir cela dans les jours qui viennent. Et bien sur ce fameux Anthropocene. 

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