Neuf ans !! Il aura fallu patienter neuf longues années !! Dire que l’attente fut longue est juste un euphémisme, surtout que « Trample The Week, Hurdle
The Dead », le prédécesseur du dernier bout de bidoche faisandé des Américains, intitulé «
Only the Ruthless Remains » était loin d’être un chef-d’œuvre et ne marqua pas vraiment les mémoires. Après un court split de deux ans, la formation nous revient avec le line-up originel, qui voit donc le départ de
Jason Keyser, parti pousser la chansonnette chez
Origin, et, le retour au bercail de Sherwood Weber aux éructations. La réelle nouveauté réside dans l’incorporation d’un second guitariste qui sera en charge de tous les leads, censé amener plus de consistance aux compositions de
Skinless.
« Serpenticide » ouvre les portes de l’abattoir et, force est de constater que la recette est restée la même :
Skinless fait du
Skinless, les accélérations sont toujours entrecoupées de breaks lourds et puissants, le tout enrobé (parfois) d’un groove entraînant. Il en sera ainsi tout au long de cette pièce du boucher, les rythmiques alambiquées efficaces (« Serpenticide », «
Only the Ruthless Remains », « Flamthrower » ou «
The Beast Smells
Blood ») succèdent aux grosses cassures massives, comme sur «
Funeral Curse », «
Skinless » ou encore «
The Beast Smells
Blood », le tout émaillé de nombreux solos, constituant indéniablement une véritable valeur ajoutée à l’ensemble.
La véritable force de
Skinless est de proposer un death-metal old-school avec juste ce qu’il faut de technique afin de rester accessible, évitant la complexité excessive des structures pour rester efficaces et appâter l’éventuel néophyte. Cette démarcation ne s’est pas avérée payante au fil du temps puisque
Skinless ne bénéficie pas de la même notoriété que ces congénères que sont
Suffocation ou
Immolation. Mais, les Américains perdurent dans cette voie tout en restant honnête dans leur démarche.
«
Only the Ruthless Remains » est loin d’être un mauvais disque, les nouveaux morceaux passant très bien l’épreuve impitoyable de la scène (comme lors de l’édition 2015 du Hellfest). Il manque cependant un titre marquant, une véritable accroche à l’ensemble, rendant ce dernier méfait assez quelconque, au final. Aussi, il est à noter quelques longueurs (« Barbaric Proclivity » ou « Serpenticide ») qui amènent inévitablement à une certaine lassitude. Nous pouvons également regretter le timbre vocal monocorde de Sherwood Weber dont le champ d’action est assez réduit, et dénué de toute once de nuances.
Pour finir, votre serviteur mettra un gros bémol à la production qui manque d’équilibre, faisant la part belle au chant qui se trouve bien trop en avant, tirant de ce fait, cet album vers le bas. Je passerai sous silence l’artwork immonde, peu ragoûtant, gardant cet esprit d'antan, mais qui ne fera vraiment pas envie aux chalands. Aussi, seulement sept titres pour neuf ans d’attente, cela fait un peu léger et laissera votre serviteur sur sa faim avec un sentiment de frustration assez élevé.
Au final, «
Only the Ruthless Remains » m’en touche une sans faire bouger l’autre. Il fait partie de ces disques qui vous feront passer un bon moment mais dont on ne retient pas grand-chose au bout du compte. Non pas qu’il soit désagréable, mais «
Only the Ruthless Remains » est dénué d’accroche importante et de moments mémorables. La production et l’imagerie finiront de noircir le tableau...
La patience est mère de toutes les vertus. «
Only the Ruthless Remains » est l’exception qui confirme la règle. Cet enregistrement une véritable déception.
Personnellement les bémols que tu émets notamment vis à vis de la production, l'artwork, le chant et le côté monolithique de l'album sont les principales qualités que je lui trouve, comme quoi! du même acabit que le précédent (que j'ai beaucoup apprécié) plus tourné vers la lourdeur, avec un riffing et un feeling me rappelant Bolt Thrower sur pas mal de morceaux, c'est un rouleau compresseur qui écrase inlassablement pendant une demi heure!
Merci en tout cas pour ta chronique, le titre marquant qui semble te manquer réside pour moi dans Barbaric Proclivity!
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