Il y a le métal, il y a le métal expérimental, et il y a ...
Seventh Epic
Ce nom ne vous évoque rien ? Normal.
Seventh Epic est un nouveau groupe Américain. Originaire de
Charlotte en Caroline du Nord, composé de quatre membres, le groupe officie dans un rock/metal très expérimental, aux sonorités électroniques, qu'on pourrait parfois qualifier de synth rock...sonorités enclenchées bien évidemment par les claviers et les samples.
Leur histoire commence par une inscription sur myspace et par des invitations données ici et là à des gens susceptibles d'aimer leur musique (via les profils). A cette époque encore, le groupe avait mis en ligne deux de leurs titres, '
Abstract Skies' et '
Off the
Ground'.
Plus il avait de succès et plus il composait.
Et les voilà maintenant à sortir leur premier album "On the Edge" début 2009. L'artwork est simple mais représentatif du titre de l'album ('On the Edge' signifie littéralement "Sur le bord", pas étonnant que le bonhomme sur la pochette soit au bord d'une falaise...).
Quant au son...et bien disons que le groupe défie les lois du métal ordinaire en nous plongeant dans quelque chose d'original et percutant, et dans un univers romantique et poétique.
Original et percutant par leur style. A savoir que leur métal est bien différent de ce qu'on a l'habitude d'entendre : c'est à dire quelque chose d'énergique mais calme à la fois, rien de violent, tout est posé et mélodique. Ils nous offrent beaucoup de styles musicaux différents, et tout ça en un album et accompagnés de guitares électrique au son assez lourd : on peut avoir un titre assez rock'n roll comme '
Crescent', quelque chose de plus pop sur 'Move', de l'électro sur 'Cardboard Walls', du métal normal sur 'Disillusioned' et un titre plutôt indus sur 'To Keep Sane'. Ajoutez à cela des titres instrumentaux très atmosphériques comme '
Astral', 'On the Edge' et 'Let It Go' : planants. On est littéralement embarqué dans un monde de douceur grâce en l'occurrence aux claviers et ses jeux avec les sons, les bruitages, les ambiances, mais aussi les guitares, qui sont comme en osmose avec ces claviers. Disons qu'elles sont comme en train de jouer leur jeu.
Sur les titres plus énergiques, comme '
Abstract Skies', 'Disillusioned', ou même 'To Keep Sane', le métal qu'ils nous offrent détient énormément de bruitages électro et de samples, le tout mixé avec des guitares au rythme simple mais efficace.
Pas de virtuosité, pas de solos, mais quelque chose de plus recherché : l'émotion. En effet, le guitariste ne cherche pas à prouver sa valeur mais à nous faire transmettre une émotion bien particulière, différente selon les gens : celle qui nous fera aimer le titre. Les bruitages de la guitare, un peu électro, est un élément. Les claviers quant à eux jouent avec les tonalités, alternent les styles. Ils sont primordiaux. Sans eux, la musique serait totalement morte. La basse est aussi mise en valeur et reste un élément capital. C'est un des fils conducteurs de l'album, présente en premier plan sur chaque morceau, débute certains titres ('
Astral', 'Pieces'). Elle a ses propres lignes, pas spécialement en accord avec la batterie, le rendu est donc plutôt original. Le chant féminin est très posé, une voix plutôt soprano, carrément en osmose avec tous les instruments, atmosphérique à souhait, sans fautes de justesse, qui monte dans les aigus et le grave sans aucun soucis.
Le titre "
Off the
Ground", lui, nous montre une autre facette du groupe, car là, ce dernier joue la carte de la surprise. Titre totalement électronique, chant féminin juste, batterie lente, guitares presque pas présentes, juste une ligne ou deux par ci par là...jusqu'à une fin totalement inespérée : fin du chant, arrivée en puissance de la batterie, des claviers, et des guitares : tout décolle d'un coup. Après plus de trois minutes de calme et de douceur, on s'en va dans quelque chose de plus rentre-dedans, tout en restant mélodique.
Pour ce qui est de l'univers romantique et poétique, il faut savoir qu'il y a des rimes à la fin des phrases, mais aussi à l’intérieur des phrases. Beaucoup d'assonances, c'est à dire des répétitions de sons au niveau des mots, je pense surtout à cette phrase-ci "There's a light in the night that can shine just as bright as day ", voyez donc 'light', 'night', 'shine', 'bright'.
Romantique sur le sujet et les termes employés : on retrouve énormément les thèmes de la lumière et du ciel. Dans pratiquement chaque titre, on retrouve un ou plusieurs termes en rapport avec ces concepts ("A comet soaring through the sky " dans 'Move', "
More than some abstract photograph up in the skies " dans '
Abstract Skies', "the sunlight in the stars" dans 'Pieces').
Le coup de cœur de l’album : ‘To Keep Sane’, le tout dernier titre et durant presque 5 minutes mais extraordinairement bien construit car il y a une réelle progression à l’intérieur de ce titre. Tout commence par des samples et le chant de Sarah. Puis arrivée des guitares, de la basse et des claviers, tous gentillets. Refrain bien métal car tout décolle, tout en mélangeant des sons électro. On revient au couplet, avec plus de bruitages. Refrain plus rentre dedans. Le chant est super bien maitrisé, super mélodique. En fait, les différents instruments arrivent petit à petit et sont de plus en plus puissants, jusqu’à la dernière partie du titre vers 3 minutes 30 : un mix claviers/samples/guitares/basse et une fin très atmosphérique au milieu de cette ambiance type indus : on plane, il n’y a pas d’autres mots à dire. L'album se fini d'une façon magistrale.
Cet album, outre mélanger les styles, nous montre que tous les instruments sont importants. Si vous enlevez ou remplacez ne serait-ce que la bassiste, ou même le claviériste, le groupe ne serait pas le même, il serait comme mort.
Vous vous devez donc de posséder cet album, ou du moins l’écouter au moins une fois, sinon vous rateriez quelque chose. Comme je le disais, ce n’est pas brut, donc les inconditionnels de death ou de black n’y trouveront pas leur compte. Par contre pour les autres…à écouter !
De plus, le petit truc c'est qu'à la deuxième écoute, on se rend compte qu'on a loupé des choses au niveau de la musique : des petits bruitages qu'on n'aurait pas entendu la première fois, un riff, une émotion en plus. En addition à tout cela, le son est totalement en stéréo, on a un son à gauche, un autre à droite, et si vraiment il y a l'un des deux haut parleurs qui ne fonctionne plus, c'en est fini de l'album.
Et en plus d’être d’excellents musiciens et d'être très sympathiques, ils ne courent pas après l’argent : leur album complet est en téléchargement libre sur leur site officiel malgré qu’il soit en vente sur d’autres sites web. Moyen simple et efficace de découvrir le groupe, qui essaye tant bien que mal de se faire connaître un peu partout dans le monde.
Mais bon la chro est bien écrite . merci.
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